L'Organisation marocaine des droits humains (OMDH) a réitèré, dimanche soir, sa ferme condamnation des actes de vandalisme perpétrés récemment par des bandes criminelles à Laâyoune. Dans une synthèse de son rapport sur ces événements, intitulé «Région de Laâyoune : Réalités et répercussions..», L'OMDH dénonce vigoureusement les actes criminels ayant visé notamment les éléments des forces de l'ordre, dont certains ont été égorgés alors que les dépouilles d'autres ont été souillées. Dans ce document, l'Organisation a fait observer que plusieurs membres des forces publiques ont été sauvagement tués, indiquant que de nombreux établissements et biens publics et privés ont été incendiés, alors qu'aucun enlèvement n'a été enregistré. L'OMDH a annoncé qu'il a décidé avec plusieurs autres ONGs d'effectuer une étude et faire une analyse des événements survenus dernièrement à Laâyoune, compte tenu de leur ampleur et de la gravité des actes de violence enregistrés lors des affrontements. L'Organisation explique que cette étude et analyse du contexte des événements et des incidents encourus interviennent pour «la mise en œuvre des principes d'équité, de la réparation individuelle et collective, d'égalité, de la primauté de loi, de la gouvernance et la diffusion des valeurs de la paix et de la citoyenneté». Elle présente dans ce document une chronologie des événements après avoir procédé à la collecte et la classification des informations concernant les affrontements violents dans la ville de Laâyoune, après l'intervention des forces publiques, composées d'éléments de la gendarmerie et des Forces auxiliaires, pour le démantèlement du campement Gdeim Izik dressé dans la zone de Lamriate (à 18 Km à l'Est de la ville) pour revendiquer leurs droits au logement et à l'emploi. L'organisation a indiqué qu'elle a, concernant la chronologie des événements, adopté «une approche interactive par un suivi continu de l'évolution que peut connaître l'acte de protestation. L'OMDH a ainsi procédé à l'audition des différentes parties qui ont dressé les tentes, à la détermination de leurs positions et leurs revendications en relation avec l'évolution des protestations et l'information de l'opinion publique de ces développements. Elle a, également, procédé à l'organisation de plusieurs réunions et le suivi des rencontres de dialogue entre les autorités publiques et le comité de dialogue représentant les habitants ayant dressé des tentes ainsi qu'au suivi et au diagnostic des affrontements entre les forces de l'ordre et le groupe opposé à l'accord conclu entre les autorités publiques et le comité de dialogue représentant les habitants du campement ainsi qu'au suivi des événements de violence affligeants qu' a connus la ville /région de Laâyoune. Concernant les décisions prises par les autorités publiques, l'Organisation a enregistré que les autorités judiciaires ont pris un nombre de décisions depuis la mise en place des tentes jusqu'a la fin des évènements qui ont secoué la ville, notamment la décision prise le 7 novembre par le procureur général du Roi relative au démantèlement du campement tout en veillant à la protection de la sécurité physique des habitants qui s'y trouvent, et l'ouverture d'une enquête pour élucider les circonstances du décès de M. Mahmoud Lakraa à l'hôpital après avoir été heurté par un véhicule le jour du déclenchement des actes de vandalisme. L'Organisation cite, dans ce sens, également la décision prise le 12 novembre relative à la mise en liberté de 120 détenus, dont des mineurs, pour absence de preuves attestant de leur participation aux actes de violence, le transfert de 7 détenus au tribunal militaire à Rabat (14 novembre) et la saisie de véhicules et des dizaines de sabres, de poignards, de cocktails Molotov et de bonbonnes de gaz.