Le Maroc a déjà reçu plus de 600 000 tonnes de blé français depuis le port de Rouen depuis le début de la campagne, un volume qui le place parmi les principaux destinataires aux côtés de l'Egypte tandis que la Russie voit ses ventes s'effondrer. Les analystes de SovEcon (Centre russe d'analyse du marché agricole) ont indiqué que «les expéditions russes se sont établies à 10,9 millions de tonnes entre juillet et septembre, soit une diminution de 28,8 % par rapport à l'an passé». La société a précisé qu'«il s'agit du niveau le plus bas depuis la campagne 2022/23». Selon le groupe Rusagrotrans, «les volumes de septembre devraient se situer entre 4,3 et 4,5 millions de tonnes, en baisse de 14,5 à 18,3 % par rapport à la même période de 2024». Or, ces premiers mois constituent d'ordinaire le pic des exportations. Le directeur de SovEcon (centre russe d'analyse du marché agricole), Andreï Sizov, a observé que «le démarrage manqué a contraint à revoir à la baisse les prévisions annuelles, désormais fixées à 43,4 millions de tonnes contre 43,8 millions auparavant». Le département américain de l'agriculture (USDA) a également abaissé ses estimations, ramenant «son évaluation de 46 millions à 45 millions de tonnes pour la campagne en cours». Il a été rapporté qu'«un consensus d'experts anticipe un recul de 14 % du commerce extérieur russe, à hauteur de 45 millions de tonnes». Cette contraction est imputée «au manque de demande des acheteurs, notamment de l'Egypte, partenaire essentiel». Selon lui, ces clients «préfèrent temporiser en attendant de meilleures conditions liées à l'arrivée des récoltes de l'hémisphère Sud». La concurrence accrue de l'hémisphère Sud et de l'Union européenne Les estimations de l'USDA indiquent qu'«en Argentine, les expéditions atteindraient 13 millions de tonnes contre 10,4 millions l'an passé». Quant à l'Australie, «elles progresseraient de 21,3 à 25,5 millions de tonnes». Dans le même temps, S&P Global a mis en relief «la pression accrue des blés français sur les marchés du Proche-Orient». Depuis le début de la campagne, «1,48 million de tonnes de céréales ont quitté le port de Rouen, dont plus de 600 000 tonnes de blé destinées principalement au Maroc et à l'Egypte». Commodity Insights estime que «l'Union européenne pourrait livrer 32,4 millions de tonnes cette saison, contre 28 millions un an plus tôt». La montée des volumes mondiaux alourdit les prix. Selon le CCI, «la tonne de blé russe à 12,5 % de protéines, sur base FOB Novorossiïsk, se négocie actuellement à 226 dollars». Ce montant «dépasse de 6,1 % celui de l'an passé mais a reculé de 1,8 % depuis début septembre». D'après S&P Global, «les importateurs ne passeront commande qu'une fois les prix descendus au moins à 220 dollars la tonne». Par ailleurs, «la baisse de rentabilité des exportateurs russes, confrontés à un rouble fort et à une cherté intérieure persistante». SovEcon (centre russe d'analyse du marché agricole) a indiqué qu'«au 17 septembre, le blé de troisième catégorie s'échangeait à 14 500 roubles la tonne, soit une hausse annuelle de 4 %».