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Le Mali accuse l'Algérie de multiplier «les ingérences intempestives et inacceptables dans ses affaires intérieures» et de «parrainer le terrorisme international au Sahel»
La mission permanente du Mali auprès des Nations unies a diffusé une réplique au vitriol à l'Algérie, dénonçant des attaques verbales qualifiées de grossières et rappelant un contentieux militaire présenté comme inédit dans l'histoire des relations bilatérales. La délégation malienne affirme «ne pas avoir l'habitude d'exercer un droit de réponse», mais ajoute que «les attaques personnelles, grossières et condescendantes du ministre algérien des affaires étrangères» l'obligent à intervenir pour rétablir ce qu'elle estime être des contre-vérités. Elle assure vouloir «respecter le décorum de cette auguste Assemblée» et ne pas «s'abaisser au niveau d'invectives et d'attaques personnelles à la limite de la décence». Le texte cite le Premier ministre Abdoulaye Maïga, qui avait déclaré le 26 septembre que «les tensions actuelles entre nos deux pays prennent leur origine essentiellement dans les ingérences intempestives et inacceptables du régime algérien dans les affaires intérieures du Mali». Selon Bamako, «le peuple malien a décidé de prendre son destin en main et s'est approprié son processus de paix». Le différend autour du drone abattu La mission malienne revient sur l'incident du 31 mars au 1er avril 2025, quand «les forces armées et de sécurité algériennes ont détruit un drone malien de reconnaissance et de surveillance». Elle précise que «le gouvernement du Mali a pris connaissance, par voie de presse, d'un communiqué du ministère algérien de la défense revendiquant la destruction d'un drone qui aurait violé l'espace aérien de l'Algérie sur deux kilomètres». Bamako affirme avoir aussitôt demandé des preuves, sans jamais obtenir de réponse. Après enquête, elle conclut à «une certitude absolue»: le drone «a été détruit suite à une action hostile préméditée du régime algérien». Cette conviction repose, selon le texte, sur «le silence coupable du régime algérien et son refus de coopérer» et sur «les données précises de la trajectoire de l'appareil, enregistrées dans le système, prouvant sans ambiguïté que l'appareil n'a jamais quitté l'espace aérien de la République du Mali». Le document ajoute: «le point de rupture de liaison du drone et le point de localisation de l'épave sont tous situés sur le territoire national malien». La mission s'interroge encore: «Comment l'épave du drone se serait-elle retrouvée en territoire malien à 9,5 km de la frontière algérienne si l'appareil avait réellement violé l'espace aérien algérien sur deux kilomètres ?» Et elle conclut que «les lois élémentaires de la physique rendent tout simplement impossible la dérive d'un drone abattu sur 22 km dans les airs». Une accusation d'agression et de soutien au terrorisme Le texte affirme qu'«il s'agit purement d'un acte d'agression inédit dans l'histoire des relations entre le Mali et l'Algérie». Il soutient que «cette action hostile, inamicale et condescendante est une preuve supplémentaire que le régime algérien parraine le terrorisme international au Mali et au Sahel». Selon Bamako, «la destruction du drone malien avait clairement pour finalité d'entraver la neutralisation de groupes armés ayant revendiqué des actes terroristes». Face à ce qu'elle décrit comme «une agression caractérisée et un refus de coopération du régime algérien», la délégation annonce avoir décidé «d'introduire une requête introductive d'instance au sujet de ce différend devant la Cour internationale de justice». Elle relève toutefois qu'«il est regrettable, même si nous ne sommes pas surpris, de constater que le régime algérien a notifié son refus d'accepter la compétence de la CIJ». La mission soutient que «si le régime algérien avait du respect pour la justice internationale, il aurait dû accepter de déférer à la Cour internationale de justice pour y présenter les éléments de preuve prétendument à sa disposition». Selon elle, «ce refus atteste non seulement de la négation de la justice internationale par le régime algérien mais également de son mépris de la légalité internationale». Bamako en conclut que «le manque de transparence du régime algérien à l'égard de la CIJ crédite davantage l'argument du gouvernement malien sur la destruction de son drone et constitue une preuve supplémentaire du soutien de l'Algérie aux groupes armés terroristes». La mission regrette que «le régime algérien privilégie une stratégie de fuite en avant et des invectives diffamatoires pour tenter de dissimuler son soutien aux groupes extrémistes, y compris les chefs terroristes ciblés par le drone malien abattu». Elle dénonce «une agression flagrante du régime algérien contre la République du Mali, en totale contradiction avec le soutien total du Mali au Front de libération nationale et à la guerre d'indépendance du peuple algérien frère, ami et voisin». Le gouvernement malien «réitère son appel au régime algérien à cesser ses ingérences intempestives et inacceptables dans les affaires intérieures du Mali et son soutien aux formations terroristes qui déstabilisent le Sahel». Bamako exhorte Alger à «concentrer ses efforts et son énergie sur ses propres contradictions et défis de gouvernance internes, ô combien importants et desquels il veut détourner l'attention». Enfin, la mission affirme: «Nous renouvelons notre appel au régime algérien à changer d'approche, à améliorer ses relations avec ses voisins et à travailler de bonne foi à la stabilité, à la sécurité collective et au développement durable dans la région, dans le respect de la souveraineté des Etats». Elle conclut en assurant que «le gouvernement du Mali ne ménagera aucun effort pour défendre le territoire national et assurer la protection des personnes et des biens».