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Le 8ème congrès national du PPS en cinq actes : L'euphorie !!
Publié dans Albayane le 07 - 06 - 2010

Le 8ème congrès national du PPS qui s'est déroulé à Bouznika du 28 au 31 mai 2010, soit un jour de plus que prévu, s'est achevé dans l'euphorie. Au terme de quatre jours de débat, le congrès a réalisé tous les objectifs qui lui sont assignés et de la belle manière. Il fera date non seulement dans l'histoire propre du PPS, mais aussi dans le paysage politique marocain. Car il a tracé désormais la voie à suivre pour dénouer les conflits, réels ou potentiels, trancher entre les différents compétiteurs et détendre les crispations : la mise en œuvre de la méthodologie démocratique et la soumission au verdict des urnes. Au final, il y a eu un seul gagnant : le Parti en tant qu'intellectuel collectif (Gramsci). Revenons sur les moments forts du Congrès avant de tirer quelques enseignements d'ordre général en attendant la réunion prochaine du Comité Central seule instance habilitée à le faire officiellement.
Un seul gagnant : le Parti
Acte 1 : la séance d'ouverture. La couleur est annoncée. Tout le gratin politique est présent. Toutes les sensibilités de la société civile ont répondu favorablement à l'invitation qui leur a été adressée par le PPS. Une trentaine de délégations étrangères, et pas n'importe lesquelles, sont venues témoigner leur solidarité et leur reconnaissance au combat que mène le parti tant sur le plan national que régional et international. Le Maghreb des peuples s'est concrètement manifesté par la présence des représentants des peuples des cinq pays maghrébins avec à leur tête une figure emblématique du mouvement de libération maghrébin en l'occurrence Houssine Ait Ahmed. Cette séance d'ouverture a montré que le parti sait choisir ses partenaires et ses interlocuteurs. On peut être en désaccord, sans rompre la discussion !! Sauf dans des situations extrêmes de confusion politique régnante ou d'égarement idéologique avéré, comme c'est le cas justement de deux formations politiques exclues, à juste titre, de faire partie de la fête.
Acte 2 : l'adoption des documents officiels du congrès. Tous les documents, après analyse et amendements en commissions, ont été adoptés par les congressistes à l'unanimité ou quasi-unanimité. Il en est ainsi du document d'orientation politique, du document d'actualisation du programme économique social et culturel, des statuts amendés, de la déclaration finale du congrès, du rapport financier et du rapport de la commission de validation des congressistes et des candidatures. Il ne s'agissait pas d'une unanimité de façade, mais d'une unanimité créatrice, profonde et de synthèse que seuls les grands partis aux traditions de débat et de confrontation d'idées peuvent se le permettre. Une telle unanimité va renforcer sûrement l'unité du parti dans la diversité.
Acte 3 : l'élection du «Conseil de la Présidence». Cette instance nouvellement créée par les statuts du parti accueille désormais en son sein des militants aguerris ayant à leur actif une grande expérience de travail politique de terrain ou/et d'apport théorique et idéologique. Un militant reste un militant. Il n'y a pas de retraite en politique. Le militantisme est une flamme qui reste allumée toute la vie. Et le parti a besoin de cette flamme pour mieux lui illuminer la voie !! Le Conseil de Présidence incarne la mémoire du parti et sa force tranquille. Il constituera une garantie contre tout dérapage éventuel et un recours aux militants qui se sentiraient à un moment ou un autre lésés dans leurs droits. En somme, le conseil de la présidence est une instance d'orientation, de recours et d'arbitrage.
Acte 4 : l'élection du «parlement du parti». La commission de candidature qui a travaillé d'arrache pied et sans répit des heures durant est parvenue à accoucher d'un comité central relativement représentatif quoique pléthorique. Ce moment tant attendu par les congressistes fut marqué par quelques frictions et contestations et pour cause ? Car en filigrane, il y avait l'enjeu de l'élection du nouveau Secrétaire général. Mais au-delà de cet enjeu, de taille, ces protestations, contenues à un niveau acceptable malgré la suspension de la séance pendant un laps de temps, sont la manifestation d'une «crise de croissance» et une preuve de vitalité du parti. En effet, le parti de ce début du nouveau millénaire n'est pas celui des années 70 ou 80 du siècle dernier. Il n'est plus, fort heureusement d'ailleurs, «une chapelle de militants aguerris» ; c'et plutôt un mouvement social où l'ancien côtoie le nouveau, où la dialectique sociale s'exprime avec une intensité telle qu'elle peut provoquer par moments de véritables «ondes de choc». Gérer une telle situation n'est pas une simple promenade au bord de la plage de Bouznika. Elle nécessite doigté, intelligence, diplomatie, compromis et engagement, autant de qualités dont le présidium du Congrès a fait preuve. Il a fallu puiser dans l'intelligence collective du parti et prendre en considération les aspirations de tout un chacun pour parvenir à une solution négociée quitte à déboucher sur un comité central de près de 700 membres !
Acte 5 : l'élection du nouveau Secrétaire général. Avouons que c'est un moment hautement symbolique dans la mesure où on ne change pas le SG toutes les saisons ! Ainsi, durant toute la phase d'existence du parti (1943-2010…), on n'a eu droit qu'à deux Secrétaires généraux. Feu Ali Yata qui a conduit le navire de 1943 à 1997, soit une période de plus d'un demi-siècle. Son successeur à ce poste, Moulay Ismail Alaoui, y est resté 17 ans. Et n'eût été sa volonté de ne pas briguer un autre mandat, personne d'autre ne pourrait l'y obliger. Comme quoi, le cycle de vie de ce poste est long, voire très long. C'est un produit qui ne se démode pas facilement pour parler en termes marketing. Outre cette charge symbolique, le Comité Central devait choisir, et c'est une première dans les annales du parti, entre trois candidats dont deux se sont révélés de véritables concurrents.
Après la proclamation solennelle des résultats du vote ayant porté le camarade Nabil Benabdallah au poste de SG, nous avons vécu des moments qui resteront à jamais gravés dans la mémoire des militants. Le Camarade Saadi, regagnant la tribune en réponse à l'appel du SG sortant, s'est comporté en véritable gentleman. Le résultat qui lui est défavorable n'a nullement entamé son moral et sa détermination. Prenant la parole, il proclama haut et fort qu'il demeurera attaché, «jusqu'à la moelle» à l'Unité du parti. Et le Nouveau Secrétaire Général de lui renvoyer l'ascenseur en annonçant, à son tour, qu'il se comportera désormais comme le SG de tous les militants et que son seul objectif est de renforcer la place du parti sur l'échiquier politique et de veiller à la préservation de son identité. En définitive, nous sommes dans une logique où il n y a pas de perdant. C'est le parti dans son ensemble qui est sorti gagnant, en remportant avec succès et éclat l'examen démocratique et en s'offrant une véritable cure qui le préparera, par conséquent, à affronter les prochaines échéances sous de bons auspices.
Le nouveau profil du militant
Cependant, le Congrès est aussi un moment idoine pour nous arrêter sur nos faiblesses et mettre le doigt sur un certain nombre d'insuffisances. Nous voudrions au niveau de cette première évaluation soulever les questions suivantes :
- Le caractère pléthorique du CC va nous imposer d'adopter de nouvelles méthodes de travail pour mettre à contribution tout le monde et donner à cette instance le rôle qui est le sien à savoir la première instance décisionnelle après le congrès. Le nouveau SG s'y est fermement engagé lors de son premier « discours d'investiture ». Il faut tout faire pour l'aider à accomplir cette tâche car elle est vraiment le talon d'Achille du parti. Les solutions ne manquent pas. On peut envisager, à titre d'exemple, l'éclatement du CC en plusieurs comités centraux régionaux ou en commissions thématiques ou en combinant les deux. En tout état de cause, il faut s'atteler à mettre en œuvre un règlement intérieur du CC dans les plus brefs délais.
- La sous- représentation de l'élément féminin au Congrès, avec à peine 10% des congressistes, nous interpelle fortement. Non seulement le parti n'a pas maintenu la présence féminine au niveau enregistré lors du congrès précédent (15%), mais il a perdu des plumes (féminines) entretemps. Cette situation est d'autant plus incompréhensible que le pays tout entier avance sur la voie de la participation des femmes à la vie politique, que notre parti a été des tous premiers à défendre le principe de l'égalité des sexes et à lutter pour l'émancipation de la femme et son intégration pleine et entière dans la vie économique, politique et sociale (cf Plan national de l'intégration de la femme). Nous sommes appelés, dans les jours et semaines qui suivent à tirer toutes les conclusions de cette situation. Il est de notre responsabilité d'aider notre société à se libérer des « scories » misérabilistes et des idées rétrogrades et obscurantistes qui cherchent à maintenir la femme dans une infériorité éternelle !
- La mise à niveau des militants est rendue une tâche nécessaire et urgente. Le Congrès a dévoilé au grand jour le fossé qui sépare les militants quand à l'assimilation de la ligne politico- idéologique du parti et de son programme. Le cycle ininterrompu et infernal des échéances électorales n'a pas laissé au parti beaucoup de temps pour se pencher sur les questions de formation comme il le faisait jadis à des intervalles réguliers. La gestion du quotidien est l'ennemie de la vision stratégique. Nous sommes appelés à dynamiser l'école du parti en revoyant ses méthodes pédagogiques et le contenu de la formation. Le militant d'aujourd'hui a besoin d'acquérir une formation « théorique » et « idéologique » certes, mais aussi et surtout une formation en matière de gestion de la chose publique. Si auparavant, il suffisait au militant de connaître les principes élémentaires du matérialisme historique et de la dialectique pour épater les masses et haranguer les foules, ce n'est plus le cas aujourd'hui. Le militant doit avoir les pieds sur terre et une connaissance parfaite des problèmes concrets que vivent les gens de son quartier, politique de proximité oblige. L'expérience de nos camarades à Tiznit, exposée avec brio au cours de la session thématique dédiée à la gestion communale mérite d'être généralisée et enrichie par d'autres expériences vécues ici et ailleurs.
- La force du parti réside fondamentalement, outre sa capacité d'analyse et de proposition, dans ses structures organisationnelles notamment de ses structures de base qui sont plus proches des citoyens. Or force est de constater que des signes d'essoufflement sont observés ici et là et que tout ne baigne pas dans l'huile au niveau organisationnel. Nos idées sont en avance par rapport à notre influence. Tant que les relais organisationnels ne fonctionnent pas d'une façon optimale, ce décalage persistera. Il nous faut absolument transformer nos idées en actions et en influence. Ce qui placera le parti en partenaire politique avec lequel il faudra compter.
Le 8ème congrès national nous donne les moyens et les possibilités de réaliser notre dessein collectif pour mieux servir notre pays et défendre les intérêts des masses laborieuses et de contribuer au développement des valeurs de progrès et de modernité. En d'autres termes, nous avons les moyens de concrétiser notre programme sur le terrain et de voir enfin se réaliser le vœu cher à nos militants de la première génération qui ont dû subir toutes les souffrances et supporter tous les sacrifices pour le bien être de notre peuple. C'est le meilleur hommage que nous puissions leur rendre.
Saisissons donc cette opportunité et allons ensemble de l'avant. Regroupons toutes nos forces autour de nos objectifs communs et au service de cet idéal qui nous unit.
* Membre du Comité Central.


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