La soi-disant « caravane As-Somoud » (la Caravane de la Résilience) a suscité une vaste controverse aux niveaux régional et international, après des rapports évoquant un déséquilibre flagrant entre le nombre d'arrivants et de départs au sein de cette caravane, ainsi que des accusations directes portées contre l'Algérie pour avoir profité de cette opération afin d'infiltrer des éléments militaires dans la capitale libyenne, Tripoli. La caravane, partie d'Algérie en direction de la Libye sous la bannière de « soutien humanitaire », comptait au départ près de 5 000 personnes, dont des médecins, des militants et des civils, selon la version officielle. Cependant, des sources de terrain libyennes ont ensuite rapporté que seuls environ 1 500 individus avaient quitté la Libye, soulevant ainsi de vives interrogations quant au sort de plusieurs milliers d'autres personnes entrées sur le territoire sans en ressortir. Divers observateurs et médias régionaux ont relayé des informations selon lesquelles l'Algérie aurait utilisé la couverture de cette caravane pour envoyer des unités militaires déguisées en civils à l'intérieur du territoire libyen, plus précisément à Tripoli. Ces allégations interviennent dans un contexte de tensions accrues entre les factions libyennes et de préoccupations internationales quant à toute ingérence étrangère susceptible d'aggraver les divisions et d'alimenter le conflit. Selon des sources libyennes proches du gouvernement de stabilité nationale dans l'est du pays, des équipes de surveillance ont relevé des mouvements suspects dans certaines zones sous contrôle du gouvernement de Tripoli, laissant penser à la présence d'éléments non libyens entraînés et équipés de manière non conventionnelle. La Libye n'a jamais été à l'abri des rivalités d'influence entre les pays voisins. L'Algérie, de son côté, a toujours voulu afficher le rôle d'un médiateur impartial prônant une solution « libyo-libyenne ». Pourtant, ce rôle affiché n'a pas suffi à convaincre certaines parties libyennes et régionales de la sincérité des intentions algériennes. Des analystes estiment que l'Algérie cherche à étendre son influence dans l'ouest libyen afin de défendre ses intérêts sécuritaires et stratégiques, notamment face à la montée des ingérences étrangères dans les régions sud et est de la Libye. Certains considèrent que la « caravane As-Somoud » pourrait constituer l'un des outils de mise en œuvre de cette stratégie, sous une couverture humanitaire difficile à remettre en cause sur le plan international.