En 2024, plus de 188.000 citoyens marocains ont obtenu un titre de séjour dans l'Union européenne, consolidant leur position au troisième rang des bénéficiaires de titres de séjours parmi les ressortissants extra-européens. Le travail et le regroupement familial restent les principales motivations, reflétant l'ancrage durable des Marocains sur le continent européen. Selon les données les plus récentes publiées par Eurostat, plus de 188.000 citoyens marocains ont obtenu un titre de séjour dans un Etat membre de l'Union européenne à la fin de l'année 2024. Ce chiffre s'inscrit dans le cadre plus large de plus de 3,5 millions de titres attribués à des ressortissants de pays tiers, enregistrant une baisse de plus de 8 % par rapport à 2023, année où les délivrances avaient dépassé 3,8 millions. Malgré ce recul général, les Marocains maintiennent une position de premier plan, se classant au troisième rang des bénéficiaires, avec une progression annuelle de 4 %, derrière les Ukrainiens (295.000 titres) et les Indiens (192.000 titres). Le principal motif d'obtention de ces titres demeure l'emploi, représentant 31,9 % des cas pour les Marocains, suivi des raisons familiales avec plus de 27 %. Cette répartition illustre la double dynamique de la migration marocaine : contribuer à l'insertion professionnelle dans les pays d'accueil tout en renforçant les liens familiaux à l'international. Lire aussi : TICAD-9 : Soutien aux initiatives africaines de S.M. le Roi sur le climat et la migration Les autres motifs, incluant la protection internationale, constituent plus d'un quart des délivrances, tandis que les titres pour études concernent plus de 549.000 personnes, soit 15 % du total, avec une légère hausse annuelle d'environ 1 %. Les Afghans dominent la catégorie asile et protection, représentant plus de 84 % des délivrances, suivis par les Syriens et les Bangladais. Les Marocains, eux, sont majoritaires dans la catégorie du regroupement familial avec 46 %, devant les Colombiens et les Turcs. Les ressortissants chinois se distinguent principalement par les titres liés aux études. L'analyse par pays d'accueil met en évidence une forte concentration : l'Espagne arrive en tête avec 561.000 titres de séjour délivrés, soit environ 16 % du total européen, suivie de l'Allemagne (544.000), puis de la Pologne, de l'Italie et de la France. À eux seuls, ces cinq pays représentent plus de 65 % des titres attribués aux ressortissants extra-européens. Les plus fortes baisses ont été observées en Estonie, à Malte, en Slovaquie, en Finlande et en Slovénie, tandis que la Grèce (+24 %) et Chypre (+16 %) enregistrent les hausses les plus significatives, totalisant plus de 128.000 titres supplémentaires. L'analyse par genre révèle également des divergences notables. Les hommes obtiennent majoritairement des titres pour motifs professionnels, alors que les femmes sont surtout concernées par les motifs familiaux. Cette distinction met en lumière des dynamiques économiques et sociales différentes au sein des communautés migrantes et souligne l'impact des rôles sociaux et des opportunités économiques sur les parcours migratoires. Le choix des destinations reflète un ensemble de facteurs géographiques, historiques et culturels. La proximité géographique reste déterminante : nombreux sont les Ukrainiens et Biélorusses qui s'installent en Pologne, tandis que les Albanais privilégient la Grèce, et les Marocains élisent domicile en Espagne et en France. Les affinités linguistiques et historiques jouent également un rôle important : Vénézuéliens, Colombiens et Péruviens choisissent majoritairement l'Espagne ; Marocains, Algériens et Tunisiens se tournent vers la France ; Brésiliens et Cap-Verdiens optent pour le Portugal. Ces données illustrent la complexité des flux migratoires et la nécessité d'une approche nuancée dans leur gestion. Elles révèlent aussi le rôle stratégique de la diaspora marocaine en Europe, non seulement comme acteur économique et social, mais aussi comme vecteur culturel et diplomatique renforçant la présence du Royaume sur le continent européen. En maintenant un mouvement soutenu d'installation, d'emploi et de regroupement familial, les Marocains contribuent à structurer le paysage migratoire européen et à consolider des réseaux transnationaux solides.