Loin des projecteurs officiels et des alliances affichées, une convergence inquiétante se dessine entre les politiques de l'Iran et de l'Algérie. Elle repose sur un soutien actif à des groupes armés et séparatistes, contribuant directement à la déstabilisation de vastes zones allant du Moyen-Orient jusqu'au Sahel et au Sahara. Malgré des régimes différents dans leur forme et leur discours, les pratiques sur le terrain laissent entrevoir une forme de coordination indirecte, voire une convergence d'intérêts. Cette convergence se manifeste par l'instrumentalisation de mouvements non étatiques utilisés comme leviers de pression géopolitique contre des adversaires communs, tout en évitant l'affrontement direct. L'Iran, qui a consolidé au fil des décennies son influence à travers des bras armés loyaux tels que le Hezbollah au Liban et le Hamas à Gaza, poursuit sa stratégie dite de "guerre par procuration". Téhéran continue ainsi de fournir un appui financier, logistique et militaire à ces entités, dans une logique lui permettant de manœuvrer sans engagement militaire direct. Ce soutien dépasse la livraison d'armes : il englobe la formation, le financement et le transfert d'expertises opérationnelles, comme l'indiquent des rapports crédibles émanant notamment du Washington Institute et de l'International Crisis Group. De son côté, l'Algérie, qui revendique officiellement des principes de non-ingérence et de bon voisinage, se trouve profondément impliquée dans le soutien politique et militaire au mouvement séparatiste du Polisario. Elle en est même devenue, depuis des décennies, la principale base arrière, ce qui en fait un acteur central dans le conflit artificiel autour du Sahara marocain. Mais l'implication algérienne ne s'arrête pas là. Elle s'étend également à la région du Sahel, où des accusations récurrentes lui reprochent d'appuyer certains groupes armés au nord du Mali, notamment parmi les Touaregs qui revendiquent une autonomie dans la région de l'Azawad. De telles actions entravent sérieusement les efforts du gouvernement malien pour restaurer la stabilité et la paix. Ce qui inquiète davantage, ce sont les révélations de rapports sécuritaires européens et américains qui évoquent des connexions entre des cercles au sein du pouvoir algérien et certains réseaux terroristes opérant dans la région, notamment Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI). Ces éléments soulèvent des interrogations pressantes sur les intentions véritables derrière l'entrelacement entre appui au séparatisme et tolérance envers l'extrémisme. La relation entre Téhéran et Alger ne repose pas sur une alliance formelle, mais elle traduit un alignement stratégique manifeste : les deux régimes voient dans le renforcement des groupes armés à leurs frontières un moyen de servir leurs intérêts géopolitiques — que ce soit pour affaiblir leurs rivaux ou pour imposer un nouvel équilibre qui leur soit favorable. Une telle stratégie, bien qu'elle puisse apporter des gains à court terme, constitue un péril durable pour la stabilité régionale. Elle alimente la spirale de la violence, entrave les dynamiques de développement, et freine les efforts d'intégration entre les nations. Dans un contexte marqué par de graves crises internes — protestations populaires, pressions économiques et isolement diplomatique croissant — les régimes iranien et algérien semblent avoir opté pour la fuite en avant en exportant leurs crises à l'extérieur. Mais cette approche ne dupe plus la communauté internationale, qui commence à revoir ses alliances et à accorder une attention accrue à la sécurité régionale et à la lutte contre les menaces asymétriques. Aujourd'hui, il ne s'agit plus seulement de dénoncer ces rôles perturbateurs, mais de promouvoir des approches internationales plus fermes, capables de mettre un terme à ce type d'ingérences et de rétablir la primauté des principes de souveraineté, de stabilité et de coopération, en dehors des logiques de polarisation et de chantage géopolitique.