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Ministre ou bonimenteur ?
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 05 - 03 - 2004

A travers le quotidien arabophone du PPS Bayane Alyaoum, Nabil Benabdallah lance une campagne sans précédent contre Libération, Al Ahdat Almaghribia et Aujourd'hui Le Maroc. Jamais un ministre de gouvernement ne s'est rendu coupable d'une telle forfaiture.
Nabil Benabdallah donne de plus en plus de signes d'un homme aux abois, qui a perdu son sang-froid. Le ministre PPS de la Communication et porte-parole du gouvernement n'accepte visiblement pas la critique qu'il prend pour des attaques personnelles. L'état d'esprit actuel de l'intéressé semble transparaître dans un éditorial insultant et diffamatoire paru dans l'édition du mercredi 3 mars de Bayane Al Yaoum qui est l'organe arabophone du PPS. Indigne à la fois de son auteur et de son inspirateur, l'article en question est présenté comme une “réponse à la campagne gratuite visant le camarade Mohamed Nabil Benabdallah“ . Et le rédacteur de citer trois journaux quotidiens ( Al Ahdath Al Maghribiya, Aujourd'hui Le Maroc et Libération) comme étant les animateurs de cette campagne de presse.
Ainsi, à la critique d'un ministre répond un article injurieux émaillé de termes très sales. De tout temps, ces méthodes sont utilisées par ceux qui sont à court d'arguments et d'éléments de réponse.
Nous ne mangeons pas de ce pain-là. Les griefs que nous portons à l'encontre du ministre et non Nabil Benabdallah et non de la personne, nous avons tenté de les justifier. Libre à lui de prendre notre démarche professionnelle comme une attaque personnelle. Une telle attitude lui évite probablement de répondre de la gestion de son département notamment sous l'angle des deux chaînes publiques de télévision.
Depuis, l'avènement de Nabil Benabdallah à la tête du ministère de la Communication en novembre 2002, la situation des deux télés marocaines s'est dégradée sérieusement. Alors qu'elles avaient besoin d'une réforme en profondeur et d'une marge d'action importante pour être en phase avec les attentes du public, voilà qu'elles renvoient des signaux différents. Ceux d'une mise sous tutelle en règle en ce sens où le ministre exerce une autorité presque étouffante. Les Marocains ont eu tout loisir de mesurer les conséquences de cette manière de gérer à l'occasion du séisme qui a démoli El Hoceïma et sa région. La chaîne de Aïn Sebaâ, imaginative et entreprenante, qui avait par exemple bien réagi lors des actes terroristes du 16 mai 2003 de Casablanca par une couverture professionnelle de l'événement, on ne l'a pas retrouvé dans la tragédie d'El Hoceïma. (Voir notre sondage Web en page 3). Qu'est-ce qui s'est passé pour que la chaîne de Aïn Sebaâ rate la couverture d'un événement tragique aussi important ? La direction de cette télévision a changé entre-temps. Comme nouveau patron, elle a hérité de l'ancien directeur technique placardisé de la chaîne, Mustapha Benali, en lieu et place de Noureddine Saïl. Un retour en force remarqué et remarquable auquel Nabil Benabdallah n'est pas étranger. Ce dernier a obtenu la promotion de son protégé pour bien exercer ce qu'il n'a pas pu faire avec l'ex-directeur général, à savoir une conception primitive de la tutelle. Ce n'est pas juste une impression, c'est un constat qui se confirme de jour en jour. Les téléfilms marocains, qui avaient leur place à 2M sous l'ancienne direction, ont été bloqués sans explication aucune, avec l'avènement de la nouvelle équipe. Cette situation a mis au chômage de nombreux comédiens.
À qui profite cela ? Aux feuilletons égyptiens qui ont pris une proportion considérable dans la programmation de 2M qui, aussi bizarre que cela puisse paraître, fait la promotion du cinéma du pays des Pharaons au détriment de la production nationale ! Nabil Benabdallah doit nous expliquer les raisons profondes de cette stratégie télévisuelle où le Maroc, ses téléspectateurs et ses acteurs n'ont évidemment rien à gagner. Alors de quoi s'agit-il ? Dans le même ordre d'idées, le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement a fait récemment un voyage au Caire en compagnie de son fidèle parmi les fidèles M. Benali pour monter la télévision marocaine sur Nile Sat, un satellite au signal mauvais. Les observateurs de la chose médiatique n'ont pas vraiment compris le sens d'un tel investissement surtout que 2M est bien diffusée au-delà des frontières à partir de satellites comme Astra et Hot Bird.
Nabil Benbdallah a décidé tout seul que 2M devrait renforcer la télévision publique alors que le choix initial retenu par les responsables du pays est de travailler dans le sens d'un projet de privatisation de la chaîne dans le cadre d'un capital national. L'objectif étant de faire émerger un pôle télévisuel privé fort qui ayant une certaine idée de la télévision au Maroc serait capable d'accompagner le processus d'ouverture initié par le pays dans plusieurs domaines. Et puis, toute démocratie pour prospérer et vivre a besoin d'une télévision privée. C'est connu, l'avenir appartient aux médias privés car l'État, qui s'est désengagé de nombre de secteurs économiques au profit d'entités privées, a prouvé qu'il ne sait pas faire de la télévision car la télévision est un métier qui a ses exigences et ses méthodes.
Ce n'est pas apparemment l'avis de Nabil Benabdallah qui nourrit même le projet de faire fusionner les deux chaînes en une seule télévision au moment où nombre de pays multiplient les chaînes satellitaires.
Promouvoir un paysage audiovisuel moderne et aux normes qui a une haute idée de son public suppose d'avoir un projet aux contours précis où l'improvisation et les réflexes d'une époque révolue n'ont pas de place. Nabil Benabdallah incarne-t-il ce projet ?


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