Le sommet arabe soutient la candidature du Maroc au Conseil de sécurité    À Bagdad, la Ligue arabe réaffirme le rôle central de l'accord de Skhirat dans la résolution de la crise libyenne    Laayoune : Le RNI d'Akhannouch chasse sur le terrain de l'Istiqlal    Migration : L'Allemagne salue le Maroc, un partenaire «stratégique et fiable»    Sommet arabe : Mohammed VI appelle les factions palestiniennes à la réconciliation    Espagne : Interpellation d'un membre de Daech en collaboration avec la DGST    Le Séville FC disputera un match amical contre le Wydad à Casablanca le 27 mai    Sevilla FC to play friendly match against Wydad in Casablanca on May 27    Fuerzas marroquíes eliminan un comandante de batallón del Polisario en ataque con drones cerca de Mahbes    Diaspo #389 : La quête de Mounir Raji pour capturer le Maroc des étés de son enfance    CAC dévoile la troisième édition du Village Auto    Afrique : plus de 11 000 véhicules électriques vendus en 2024, le Maroc en fer de lance    Le Maroc prépare l'ouverture de 8 340 nouvelles chambres avec 57 projets hôteliers en cours    Agriculture familiale : Les pistes du CESE pour un renouveau durable [INTEGRAL]    Safi: L'ENSAS et l'AMT éclairent l'avenir énergétique lors d'un workshop d'exception    Le président d'Interpol salue la capacité du Maroc à assurer la sécurité et la stabilité    Bourita tient des pourparlers bilatéraux avec son homologue syrien en marge du sommet arabe à Bagdad    Plaider pour la justice, une tradition chinoise au sein des Nations Unies    La Chine... de « l'usine du monde » à l'esprit du monde : Pékin accueillera-t-elle un sommet Trump-Xi ?    Le Maroc renouvelle sa solidarité avec la Syrie et affirme l'unité de son territoire lors du Sommet arabe    RELATIONS SINO-MAROCAINES    Coupe de la CAF (finale aller) : la RSB fait un pas vers le sacre    CAN U20 : L'essentiel des déclarations de Mohamed El Ouahbi avant la finale    Le Maroc se hisse parmi les marchés émergents du jeu d'argent avec un chiffre d'affaires prévu à 1,23 milliard de dollars en 2029    HB Africain / CACVC : Vendredi, Derb Sultan et Samara vainqueurs, AS FAR battue    Confédération Brésilienne de Football : Le Président, ayant engagé Ancelotti, révoqué par la justice !    CCAF / Finale retour : Simba conteste la délocalisation à Zanzibar    Avec Hakimi, le PSG au complet contre Auxerre pour fêter le titre    La Chine trace la voie de l'avenir : un bond géant dans le développement du réseau ferroviaire à grande vitesse    Maroc : Honda étoffe son offre hybride avec le HR-V e:HEV    Ministère des Affaires étrangères marocain appelle les membres de la communauté marocaine en Libye à faire preuve de la plus grande vigilance    Vente de diplômes de master et de doctorat au Maroc : crise de qualité ou chaos académique ?    En détails... L'élargissement du cercle des personnes impliquées dans la vente de diplômes de master à Agadir    Une maladie génétique ignorée dont les familles souffrent en silence    Paris impose désormais un visa aux détenteurs de passeports diplomatiques algériens    Paris accueille une rencontre stratégique sur l'investissement des MRE    Helsinki célèbre l'amitié avec le Maroc à travers une nouvelle association    Alain Weber : «Le sacré se manifeste à travers la transcendance»    Prague célèbre les Journées du patrimoine culturel marocain    Températures prévues pour le dimanche 18 mai 2025    USA: La Cour suprême suspend à nouveau les expulsions d'immigrés clandestins    L'USFP met fin à sa participation à la motion de censure contre le gouvernement    Moody's abaisse la note de crédit des Etats-Unis à AA1 sur fond d'augmentation de la dette publique    Nasser Bourita représente S.M. le Roi au 34e Sommet arabe et au Sommet économique et de développement    La princesse Lalla Hasnaa inaugure la 28e édition du festival de Fès des musiques sacrées du monde    Le Maroc brille à Cannes : Abdelaziz El Bouzdaini, figure de proue d'un cinéma en pleine ascension    S.A.R. la Princesse Lalla Hasnaa préside l'ouverture du 28e Festival de Fès des musiques sacrées du monde    Comediablanca 2025 avance ses dates    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



La maman de tous les enfants
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 08 - 03 - 2004

Responsable de centres de réforme et de rééducation pour jeunes mineurs, Assia El Ouadie a fait de sa mission sa raison d'exister au détriment de tout le reste. Portrait.
C'est une femme de terrain. Une qualification qui lui va comme un gant. «Si vous ne sentez pas que la chose donnée par vous vous manque, dit l'adage,vous n'avez rien donné». On ne donne que ce dont on se prive. C'est exactement le cas de cette femme d'une trempe exceptionnelle. Juriste de formation, Assia El Ouadie se consacre entièrement à ses nombreuses missions. Dans un cadre modestement meublé, elle passe la majorité de son temps à s'occuper des jeunes détenus dans les différents centres de réforme et de rééducation pour jeunes mineurs. Un appel et une mission reçus de son cœur de mère, avec une orientation bien définie. Née en 1949 à Safi, elle aura sa licence de droit à la Faculté de Droit de Casablanca en 1970. Une époque très sensible et très mouvementée au Maroc. Les chocs entre courants de pensée battaient leur plein, et les femmes marocaines instruites ne constituaient qu'une infime minorité.
Magistrat au parquet du tribunal de première instance de Casablanca entre 1971 et 1980, Mme El Ouadie va intégrer le barreau de Settat de 1981 à 1984, à l'issue d'un stage à l'Ecole nationale de la magistrature à Paris. Par la suite, elle va rejoindre le barreau de Casablanca où elle exercera jusqu'en 2000. Déjà, elle fût membre et vice-secrétaire générale de l'Observatoire marocain des prisons en 1999. Depuis l'année 2000 donc, elle a réintégré la magistrature au sein de l'administration pénitentiaire, dans le cadre de laquelle elle s'occupe de centres de réforme et de rééducation pour jeunes mineurs.
Animée d'un sentiment d'altruisme inné, Assia El Ouadie passe sa vie à aider les jeunes, en leur apprenant à lutter contre la tentation de la dérive. A l'âge où les travailleurs commencent à goûter à leur vie postprofessionnelle, Mme El Ouadie, quant à elle, ne cesse de poursuivre ce qu'elle a toujours fait : aider les autres. Engagée ? Militante ? Ces mots ont aujourd'hui on ne sait quoi de lourd ou, disons de périmé, mais mama Assia a pu évoluer pour faire figure d'une engagée et d'une féministe moderne qui tente d'éviter les slogans et les théories pour plonger dans l'acte, que ce soit le travail social ou au sein des centres de détention de mineurs. La notion du devoir chez Mme Assia se résume comme suit : les droits que les autres ont sur elle.
Membre de la Fondation Mohammed VI pour la réinsertion des détenus, elle a contribué, l'an passé, à la création de l'Association des amis des centres de réforme, de même qu'elle a été membre fondateur de l'Organisation marocaine des droits de l'Homme en 1988 et membre de l'Association du centre d'écoute et d'orientation pour femmes battues dix ans auparavant.
Pour tous les jeunes détenus, sans exception, elle est mama Assia. Cette mère de deux enfants se retrouve tout à coup en charge de centaines, voire de milliers d'adolescents. Ce qui équivaut en quelque sorte à une mère Theresa version marocaine. «Dès leur arrivée au centre, les jeunes détenus sont reçus à tour de rôle par mama Assia. Une discussion personnelle qui met tout de suite le jeune en confiance qui se voit écouter attentivement alors qu'il est considéré par les autres comme un criminel qui doit purger sa peine pour la faute qu'il a commise. Si le nouvel arrivant est souffrant d'un quelconque malaise, il est immédiatement pris en charge par le personnel compétent sur instruction directe de mama Assia», explique un jeune détenu qui vient de quitter la prison d'Oukacha. En fait, c'est une sorte de thérapie qu'elle fait subir aux jeunes détenus, dont la plupart pour Mme El Ouadie ne sont que des adolescents inconscients des actes qu'ils avaient commis. Même si les moyens mis à sa disposition sont disproportionnés à ce qu'elle entreprend, elle n'est jamais découragée. Elle fait venir régulièrement des gens de la société civile et organise des meetings au sein même des centres de réforme pour que les jeunes détenus ne se laissent pas aller à leur nouvelle situation et pour qu'ils comprennent que c'est une erreur, qu'ils ne devraient plus re-commettre, qui les a conduit en prison. Quand elle prend la parole lors des rassemblements, tout le monde se tait. A les voir en train de l'écouter religieusement, on dirait une mère couveuse, ou une directrice d'une garderie pour les grands enfants. Aucune image, aucun signe d'un rapport entre geôlier et détenu. Les anciens parmi le personnel des centres de réforme s'accordent tous à dire que l'arrivée de Mme El Ouadie a été très positive dans cet univers jusque-là inconnu pour ceux qui se trouvent en dehors de ses murs. Elle a surtout instauré un sens de l'organisation. Même en étant responsable de l'ensemble des maisons de réforme pour jeunes, partout où elle passe; elle ne se contente pas de donner des directives. Elle fait le suivi, et toutes les décisions portent son empreinte effective, fut-ce un cas isolé ou un incident banal. Mama Assia s'enquiert elle- même du cours des choses.
Grâce à ses efforts, les centres en question sont en train de changer vers de vrais établissements réformateurs et ré-éducateurs.
De grands pas en avant ont été enregistrés dans l'univers carcéral, notamment côté hygiène et encadrement. En toute éthique, il faut reconnaître que Assia El Ouadie fait honneur à la femme marocaine aux postes de responsabilité.
Elle a été et continue d'être à la hauteur de sa mission et de ses engagements, que ce soit au sein de la Fondation Mohammed VI qui œuvre pour une bonne réintégration des jeunes détenus, ou encore parmi le groupe de travail chargé de la protection des droits de l'Homme sous l'égide du Conseil consultatif des droits de l'Homme (CCDH ). En fait, il n'y a pas de quoi s'étonner, car cette femme est issue de deux parents exceptionnels :Touria Sekkat et Aziz El Ouadie, une femme de culture et un poète qui militait dans un temps où le militantisme avait une signification. Les deux ont formé une famille imbue de savoir, de culture et de poésie : la famille de mama Assia.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.