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Une cause perdue d'avance
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 25 - 03 - 2002

Abdelaziz Tribak, ex- détenu politique, a passé 11 ans de sa vie en prison. Pour ce journaliste natif de Tétouan, le combat de son organisation d'extrême gauche, Ila Al Amam, était voué à l'échec. Si c'était à refaire, il n'y irait pas. Il explique pourquoi.
Avec son visage sympathique et son regard tendre, Abdelaziz Tribak, 51 ans, dégage un air d'innocence. On dirait un gros bébé qui ne cesse de découvrir l'odeur et l'ardeur de la vie. C'est que l'intéressé, aujourd'hui journaliste, a passé la plus belle période de son âge en prison. Les années de plomb au Maroc l'ont happé. Les souvenirs, poussés par les mots, remontent et avec eux des images douloureuses. Au début des années 70, ce natif de Tétouan, qui a étudié et grandi à Casablanca intègre “le front des étudiants démocrates formé du mouvement du 23 mars et celui d'Ila Al Amam.
Après les événements du 2 mars 1973, ce front commun éclate suite aux divergences des deux organisations sur l'appréciation de cette situation. Ila Al Amam, d'essence marxiste léniniste, a fait le choix de la confrontation avec les autorités et de la poursuite de l'activisme politique. Une logique jugée suicidaire par nombre de ses militants. C'est à cette date-là que M. Tribak, qui était étudiant à Casablanca, rejoint les rangs de cette structure. Le camarade est envoyé dans sa ville natale pour implanter Ila Al Amam dans le milieu lycéen. Manifs, grèves et distribution de tracts.
En 1974, campagne d'arrestation des éléments de l'organisation à Tanger pour avoir distribué des tracts dans une usine. Recherché par la police, M. Tribak réussit à retourner d'où il était venu. Il entre alors dans la clandestinité et se planque sous une fausse identité pendant plus d'une année. «À Casablanca, j'étais surpris par le calme de notre organisation qui se présentait pourtant comme une organisation de masse, explique M. Tribak. J'avais à peine sous la main 5 ou 6 lycéens».
Ce qui s'est passé c'est que beaucoup de membres d'Ila Al Amam sont entrés en clandestinité et se sont coupés ainsi de la réalité. Et puis, l'organisation n'avait pas une structure secrète qui pouvait continuer son action quand bien même ses éléments sont arrêtés . C'était un mouvement linéaire qui ne recourait pas aux techniques de cloisonnement nécessaires dans ce genre de combat. L'interdiction de l'UNEM en janvier 1973, qui a privé l'organisation de sa base estudiantine, lui a porté également un coup sérieux. En 1974, l'essentiel des activistes et des dirigeants du mouvement seront arrêtés et envoyés en prison. La répression et la torture redoublent d'intensité. Décimée, l'organisation a montré ainsi ses faiblesses. «Mais au lieu d'arrêter l'hémorragie, déclare M. Tribek, Ila Al Amam a décidé contre toute logique de continuer sa stratégie de confrontation. Le mot d'ordre était que les militants s'exposent et résistent quitte à se faire prendre». Abraham Serfaty sera arrêté fin 1974 et le début de l'année suivante le noyau dur de l'organisation : Zaâzaâ, El Harif, Benzekri et les autres. C'est le 21 janvier 1976 que Abdelaziz Tribak tombe entre les mains de la police. Il est condamné à 32 ans d'emprisonnement dont il ne purge que 11 ans : 7 mois à Derb Moulay Chérif, 8 mois à la prison civile de Aïn Borja et le reste de la peine à Kénitra avant qu'il ne bénéficie de la grâce royale en décembre 1986. Fin du calvaire. Nombre de détenus de la gauche radicale dont Tribak ont fait leur remise en cause en prison, se demandant s'ils n'étaient pas victimes d'une idéologie sans issue, vouée à l'échec car n'ayant pas à l'origine les moyens de son discours, ni de ses ambitions. En un mot, la désillusion était immense.
Toute une vie sacrifiée entre quatre murs pour finalement quel résultat. Abdelaziz Tribak et ses 5 camarades graciés demandent après leur libération qu'on leur trouve un boulot et rien d'autre. Ils seront casés pour la plupart dans des administrations. En fait une voie de garage. Sans perspectives.
Tribak se lance dans la presse : un troisième cycle en journalisme à l'institut de journalisme de Rabat de 1991 à 1993. Devenu rédacteur en chef d'un journal local Al Jisr, il collabore avec d'autres journaux quand il est sollicité par des confrères. Un métier qui lui permet de jeter un regard détaché et nuancé sur tout avec le réalisme des hommes qui ne se laissent plus abuser par les discours....


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