Le directeur général de la Commission de contrôle des stupéfiants du Ghana (NACOC), le général de brigade Maxwell Obuba Mantey, a salué l'appui constant du Maroc au développement de son pays depuis l'indépendance, en soulignant le rôle que pourrait jouer Rabat dans le domaine sensible de la régulation du cannabis à usage médical et industriel. À l'occasion d'une visite effectuée mercredi 16 juillet auprès de l'ambassadrice du Maroc à Accra, Imane Ouaadil, le responsable ghanéen a indiqué que son institution envisage de nouer des liens avec les autorités marocaines compétentes dans l'octroi des licences de cannabis, afin d'observer «les voies pragmatiques par lesquelles ce cadre réglementaire a pu être mis en œuvre avec méthode». Cette démarche, a-t-il affirmé, s'inscrit dans la stratégie du Ghana pour activer un dispositif national de contrôle, de production encadrée et d'utilisation licite du cannabis, inspiré notamment de modèles africains. «La NACOC entend se rapprocher des institutions marocaines chargées de la lutte contre les stupéfiants afin de nourrir la réflexion et d'édifier les capacités de ses agents», a précisé le général Mantey. Mme Ouaadil a remercié la délégation ghanéenne, en notant qu'aucun responsable de la NACOC n'avait encore été reçu à son bureau. Elle a exprimé la disponibilité du Royaume à approfondir les échanges en matière de renseignement, de formation spécialisée et de prévention, et a assuré qu'elle saisirait les organes compétents à Rabat pour donner corps à cette coopération. Elle a également fait savoir que des agents de la NACOC seraient accueillis au Maroc en septembre, «afin d'étudier in situ les procédures encadrant l'application du régime du cannabis à finalité légale». L'ambassadrice a toutefois exprimé sa préoccupation face à la prolifération des drogues au sein de la jeunesse africaine, en rappelant que «le Maroc n'échappe pas aux fléaux liés à la consommation, ni à ceux inhérents à la production, notamment dans la zone nord du pays». «Il est d'autant plus navrant que de nombreux trafiquants recourent à des migrants africains, souvent en situation irrégulière, pour leurs opérations illicites», a-t-elle déploré, tout en réitérant son engagement à œuvrer de concert avec la NACOC pour contenir ces dérives. Pour sa part, Alexander Twum-Berimah, directeur général adjoint chargé de l'application, du contrôle et de l'élimination au sein de la NACOC, a déclaré que la Commission demeurerait en relation étroite avec l'ambassade du Maroc «pour toute question relevant de la lutte antidrogue ou de la coopération technique».