CAN 2025 : le Maroc déploie une architecture sécuritaire intégrée d'envergure continentale    Forum Russie–Afrique : Moscou verrouille sa ligne, Alger se heurte à un mur diplomatique    Akhannouch : «Nos engagements ne sont pas des promesses électorales»    CAN 2025 À Rabat, le régime algérien exporte sa pathologie politique    Afriquia met en garde contre de faux messages usurpant son identité    Oujda donne la parole à sa jeunesse à travers le hackathon « Youth Voices »    ANCFCC clôture 2025 sur des performances record    Mobilité électrique - Le Groupe Renault place la recharge électrique au cœur de l'expérience client et dissout Mobilize Beyond Automotive    Guinée : le dossier des trois Marocains retenus à Conakry bientôt devant la justice    Royaume-Uni : Plus de 800 migrants ont traversé la Manche samedi, un record depuis octobre    L'Alliance des États du Sahel lance une force unifiée de 5.000 soldats    Enlèvement de Marocains en Bulgarie : un troisième ressortissant syrien placé en détention    Liga : le Real Madrid s'impose et met la pression sur le Barça    Cérémonie d'ouverture de la CAN 2025 : à quelle heure et sur quelle chaîne suivre l'événement ?    CAN Maroc-2025 : Le Stade Prince Moulay Abdellah vibre avant même le coup d'envoi    Maroc : Chutes de neiges et fortes pluies de dimanche à mercredi    Températures prévues pour lundi 22 décembre 2025    CAN 2025 : pluie, fraîcheur et vent attendus pour le match d'ouverture Maroc–Comores    Argelia: Benkirane condena la proclamación de independencia de Cabilia    L'ANRAC durcit les règles du jeu pour la commercialisation et l'exportation du cannabis légal    Benkirane condemns Kabylie independence declaration as a threat to regional unity    Casablanca : "Winter Africa" propose un mois d'événements multidisciplinaires    Cinéma : « Everybody Loves Touda » distingué à Thessalonique    Cinéma : « Calle Málaga » écarté des shortlists des Oscars 2026    Algérie : Benkirane condamne la proclamation de l'indépendance de la Kabylie    Autonomie du Sahara : «Une opportunité historique pour consolider le processus démocratique», selon Benabdallah    Italie: Accès payant à la fontaine de Trevi à Rome pour lutter contre le surtourisme    Le 1er Rajab 1447 de l'Hégire correspondra au lundi 22 décembre    Maroc Vs Comores : à quelle heure et sur quelle chaîne voir le match en direct ?    Achraf Hakimi reçoit le Trophée FIFA « The Best Starting 11 »    Les FAR déploient 3 hôpitaux de campagne à Al Haouz, Midelt et Azilal    Le temps qu'il fera ce dimanche 21 décembre 2025    CAN 2025: La Direction Générale de la Météorologie lance le service digital « Météo du Match »    CAN : Les Lions face à l'Histoire ce soir    Ce soir Maroc vs Comores : l'heure de vérité pour des Lions sous pression et probablement sous la pluie !    L'OMPIC tient la 40ème session de son Conseil d'administration    Le dirham s'apprécie de 0,9% face au dollar américain    Le 1er Rajab 1447 de l'Hégire prévu lundi 22 décembre    Akhannouch : « Les Directives Royales sont notre feuille de route »    CAN 2025: mise en place de bureaux judiciaires dans les stades    CAN 2025. Les aéroports marocains enregistrent des records d'arrivée    Erasmus : le Royaume-Uni opère un retour stratégique vers l'Europe    «Moultaqa Al Walaâ» : Casablanca célèbre la passion andalouse    Patrimoine culturel immatériel de l'UNESCO : le Maroc renforce sa position    « Rabat Patrimoine » : La nouvelle application qui réinvente la découverte du patrimoine de la capitale    ITW Aujjar – Bonus 1 : « Le génie de Sa Majesté permet au Royaume de rayonner »    Musique, ferveur et cohésion : Timitar clôture son édition anniversaire    Maroc : Rabat Patrimoine, l'application de visite audioguidée dans la capitale    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Le malaise des médecins
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 02 - 04 - 2002

L'étude réalisée par un cabinet d'audit sur le fonctionnement des polycliniques de la CNSS lève un voile sur les maux qui ont miné ces unités médicales qui ont englouti plusieurs centaines de milliards. Radioscopie d'un monde en crise.
Malades de leur mauvaise gestion, les polycliniques au Maroc ont-elles un avenir resplendissant de santé ? La question est à l'ordre du jour depuis la remise d'une étude au comité de gestion de la CNSS réalisée par le cabinet Eurogroup et Cap Info. La réunion, jeudi dernier, du comité formé des représentants des syndicats et du patronat pour évaluer le rapport a conclu au caractère superficiel du diagnostic. Les partenaires sociaux ont alors demandé un délai supplémentaire pour approfondissement de la question avant qu'elle ne soit soumise aux membres du conseil d'administration de la Caisse. C'est que l'affaire est d'une extrême sensibilité.
Les auteurs de l'audit n'y vont pas par quatre chemins. Ils proposent en substance la fermeture de certaines polycliniques jugées inadaptées et de procéder à un redéploiement du personnel médical. Objectif : dépasser le déficit chronique dont souffrent ces unités et en rationaliser la gestion dans l'espoir d'arriver au moins à l'équilibre financier.
Le fond de l'air est à la crispation. Les syndicats, notamment l'UMT et la CDT, ne sont pas d'accord surtout avec l'idée qui fait petit à petit son chemin de donner ces polycliniques en gestion déléguée, un concept qui a de plus en plus le vent en poupe au Maroc. Quant au patronat, il a salué l'initiative comme un pas important vers l'instauration de la transparence dans ce monde opaque.
Implantées à Casablanca, Marrakech, Agadir, Tanger, Oujda, Settat, Kénitra et El Jadida, les polycliniques gérées par la CNSS sont au nombre de 13. Elles comptent quelque 1200 lits et font travailler près de 2800 personnes dont 350 médecins. Ces unités de soin sont un gouffre financier. Pour fonctionner, elles engloutissent chaque année une subvention de 400 millions de Dhs prélevée sur le régime général de la sécurité sociale et un chiffre d'affaires de 200 millions de Dhs. Près de 80% du budget total est englouti par la masse salariale. Si ce n'est pas un gâchis, cela y ressemble beaucoup.
Et pourtant, la décision de création des polycliniques en 1975, prise à l'époque du ministre de la Santé Rahal Rahali, était à la base une belle idée justifiée par les excédents dégagés par les allocations familiales. Mais cette idée noble sera vite dévoyée.
La première unité verra le jour en 1979,
en l'occurrence celle de Derb Ghallef à
Casablanca.
Anomalie de taille d'entrée de jeu : les polycliniques qui seront construites au fil des années profiteront à tout le monde, les fonctionnaires en particulier, sauf à ceux pour auxquels elles sont destinées : les affiliés de la CNSS, les travailleurs qui cotisent. C'était prévisible dans un pays où à peine 15% des salariés disposent de la couverture médicale. Mais pourquoi a-t-on malgré tout construit des polycliniques sachant que la majorité des bénéficiaires, faute de mutuelle, n'ont pas les moyens de payer les soins médicaux ? Le bon sens aurait voulu généraliser d'abord l'assurance maladie obligatoire (AMO), qui soit dit en passant est encore au jour d'aujourd'hui à l'état de projet, avant de se lancer dans ce qui ressemblera fatalement à une machine à pomper du fric : plusieurs centaines de milliards de centimes furent dépensés jusqu'ici entre budget de fonctionnement et frais de construction et d'équipement. “ La politique publique n'a pas malheureusement suivi“, explique un responsable.
Un autre souligne : “ malgré les problèmes dans lesquels elles se débattent, les polycliniques représentent un acquis inestimable pour la médecine au Maroc“.
Or, des dépassements en tout genre ont mis à mal les équilibres de ce réseau médical, dont le statut juridique n'a du reste toujours pas vu le jour, au point de devenir un terrain fertile pour la gabegie : recrutement à tour de bras de médecins qui se sont fonctionnarisés, postes de direction confiés aux blouses blanches et non pas à des gestionnaires spécialisés, absence grave d'optimisation des ressources et de contrôle… En un mot, les polycliniques furent transformées en de véritables baronnies sur fond de clientélisme et de privilèges, financé par l'argent des travailleurs.
Depuis sa nomination à la tête de la Caisse, Mounir Chraïbi a eu le mérite de jouer la transparence des chiffres et de dévoiler les véritables maux.
Dans son livre noir sur la CNSS, l'UMT explique ce tableau noir par le basculement en 1988 de la CNSS sous la tutelle du ministère de la Santé. Selon la centrale syndicale de Mahjoub Benseddik, cette situation “ a produit un effet chaotique indescriptible.
L'état des polycliniques qui naguère suscitait l'admiration s'est effroyablement dégradé. La gabegie s'est installée et généralisée. Absence de procédures, marchés douteux, détournement d'argent et de matériels impunis, recrutements anarchiques, corruption, indiscipline, détournement des patients vers les cabinets privés…“.
Mais qui est responsable de cette catastrophe? Qui avait la haute main sur la gestion directe des polycliniques ? Le rapport très attendu de la commission d'enquête sur la CNSS le dira peut-être.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.