Dans sa stratégie de soutien aux Palestiniens, le Maroc ne souscrit pas à la politique des discours, de la surenchère et des communiqués de condamnation des agressions israéliennes. Une vision expliquée, avec des exemples à l'appui, par Nasser Bourita. Le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a vivement critiqué ceux qui se contentent de «slogans» pour soutenir les Palestiniens. Il a dénoncé ceux qui «prétendent soutenir le peuple palestinien sans même lui offrir un sac de riz, préférant le confort de l'opposition à la responsabilité de l'action», a-t-il déclaré lors d'une allocution à l'ouverture de la cinquième réunion de l'Alliance globale pour la mise en œuvre de la solution à deux Etats, organisée conjointement ce mardi à Rabat par le Maroc et les Pays-Bas. Le chef de la diplomatie a classé ceux qui exploitent les souffrances du peuple palestinien parmi les «perdants» de la réalisation de la solution à deux Etats, à savoir la Palestine et Israël. «Certains perdent avec la mise en œuvre de cette solution : ce sont les extrémistes de tous bords, qui se nourrissent du conflit et vivent à son ombre», a-t-il souligné. Cette «solution n'est pas une idée passagère, mais un choix historique entériné par la communauté internationale depuis des décennies», a défendu le ministre marocain. Nasser Bourita a salué «la diplomatie marocaine, qui n'a cessé d'œuvrer avec détermination et sérénité, parfois en silence, mais toujours avec sagesse et efficacité, pour rapprocher les points de vue et accroître les chances d'une paix juste» entre Palestiniens et Israéliens. Une diplomatie discrète mais efficace Lors d'un point de presse avec son homologue néerlandais, le ministre a donné des exemples des actions silencieuses menées par le Maroc en faveur des Palestiniens. Il a notamment cité la médiation réussie, en juillet 2022, du roi Mohammed VI pour l'ouverture continue du poste-frontière Allenby/Roi Hussein, reliant la Cisjordanie et la Jordanie. Le souverain a également facilité, en février, la levée partielle du blocage imposé par Israël sur des millions de dollars appartenant à l'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas. «C'est un effort qui se poursuit jusqu'à aujourd'hui», a-t-il révélé. Le ministre a également rappelé les aides marocaines envoyées à deux reprises par voie terrestre aux Palestiniens de Gaza. L'acheminement de l'assistance humanitaire et médicale a été le fruit de «pressions et de négociations» et non de «communiqués» condamnant l'agression israélienne et réclamant l'envoi d'aides, a-t-il noté. Les actions de la diplomatie marocaine sont menées dans la «discrétion» jusqu'à «la réalisation des objectifs». Le ministre Bourita a insisté sur «le travail quotidien du Maroc en faveur des habitants d'Al-Qods, à travers Bayt Mal Al Qods. Le Royaume assure quotidiennement le pain à des milliers de familles» dans la ville sainte. Le Maroc garantit aussi à des «dizaines d'orphelins palestiniens l'enseignement, les soins et l'alimentation. À Al-Qods, il y a des écoles et des hôpitaux ouverts grâce au financement du Maroc». Le rôle du Maroc dans le soutien des Palestiniens d'Al-Qods, a affirmé le ministre, «n'est pas occasionnel ou inscrit dans la surenchère des discours et des communiqués, mais c'est un rôle actif, quotidien pour soutenir la résistance des habitants d'Al-Qods. C'est la vision du Maroc pour exprimer sa solidarité avec les Palestiniens». Le discours de Nasser Bourita et ses déclarations à la presse répondent aux voix, au Maroc et ailleurs, demandant à Rabat de rompre ses relations diplomatiques avec Tel-Aviv en signe de solidarité avec les Palestiniens.