«Il était une fois…», cette formule qui éveille l'imaginaire et la curiosité des petits et grands, entame aussi les cinq contes populaires marocains présentés par la fondation Zakoura Education et la maison d'édition Yanbow Al Kitab mardi 27 janvier au Carrefour des arts. Recueillis auprès de femmes en cours d'alphabétisation dans différentes régions du Maroc, ces contes ont été illustrés par des enfants des écoles d'éducation non formelle de la fondation sous l'encadrement d'artistes peintres devenant ainsi de véritables beaux livres. «Cette publication contribue à sauvegarder le patrimoine culturel oral marocain et à en promouvoir la richesse, ainsi que valoriser la diversité culturelle grâce à l'édition bilingue de ces contes», a indiqué à ALM Mounia Benchekroun directrice générale de la Fondation Zakoura Education. Et d'ajouter : «Ce projet vise également à valoriser le talent artistique des élèves de la Fondation, et à développer le goût pour la lecture auprès des enfants par la diffusion de supports de qualité». Ces cinq contes ont été sélectionnés parmi un corpus de 70 contes recueillis au sein de 10 douars enclavés (tant au niveau économique que culturel) de cinq provinces où sont implantés les programmes d'alphabétisation correspondant à un total d'environ 500 femmes. Le conte «La bonne foi et la mauvaise foi» a été recueilli à Tassalgha dans la région de Beni Mellal, «L'ogre et la chèvre» à Lahraouiyine dans la région de Casablanca, «Aoulout», dans la région de Berkane. Le conte «Les mendiants et le sultan» a été recueilli dans la région de Chefchaouen et le conte «La tortue, la mésange et la grenouille» dans la région de Larache. «en tant qu'éditrice j'ai voulu que ces contes, recueillis en darija au début, ont été traduits et adaptés en français et en arabe, à travers leur langage soutenu et leur contenu et leur forme, un rayonnement international», a souligné Amina El Hachimi, la directrice de la maison d'édition Yanbow Al Kitab. Selon les initiateurs du projet, les critères de sélection de ces oeuvres étaient leur portée didactique et tout autant divertissante. Ces contes devaient surtout mettre en avant des valeurs essentielles dans le parcours des femmes en cours d'alphabétisation et des enfants scolarisés dans les régions enclavées ainsi que ceux inscrits dans le circuit de l'enseignement non formel notamment entre autres les valeurs de Justice, du sens de l'effort et de la tolérance. Par ailleurs, pour l'illustration des versions arabes de ces contes, ce sont vingt élèves sélectionnés à l'issue d'un concours ayant visée les élèves de 15 écoles d'éducation non formelle de la Fondation Zakoura ont participé à un atelier d'illustration de trois jours encadrés par les artistes-peintres Khalid Nadif et Elisabeth Piquet. La version française de ces contes est illustrée par les artistes peintres précités. Selon les initiateurs, les droits d'auteur et une partie des droits d'illustrateur de la vente de ces contes seront entre autres projets dédiés à financer les études des enfants des écoles d'éducation non formelle. Notons que plus de 60.000 contes ont été publiés dont la moitié a été vendue à des Associations de bienfaisance. Ainsi, l'histoire de la réalisation de ce projet initié en partenariat avec la direction de lutte contre l'analphabétisme pourrait elle aussi, être racontée tel un conte où reviennent régulièrement les valeurs de la persévérance, du partage, de la solidarité et du travail d'équipe. Et où les principaux personnages sont des enfants et des femmes de régions enclavées qui luttent avec l'aide de la société civile pour accéder à l'enseignement, au savoir et espérer un jour vivre dans de meilleures conditions.