Depuis le début du mois de Ramadan, un effet inflationniste s'est installé. Les prix sont montés en flèche pour un bon nombre de services. Une hausse tirée principalement par le comportement agité des Marocains en termes de consommation, marquant un pic des dépenses alimentaires durant ce mois. L'inflation est également due à la saison estivale. En effet, le chevauchement du Ramadan avec l'été a créé une certaine perturbation au niveau des cours du marché. Ramadan, saison estivale et fluctuations économiques… une triade qui détermine, actuellement, le budget des ménages sur la période juillet-août 2013. La réflexion s'articule aujourd'hui sur le coût du Ramadan. Une problématique sur laquelle s'est penché le Haut-Commissariat au Plan (HCP), en élaborant son étude sur «Les effets du mois de Ramadan et leurs interactions avec ceux de la saison». Le département de Ahmed Lahlimi s'est basé dans son analyse sur d'importantes grandeurs économiques clés. En analysant le volet consommation, les prix subiraient, selon le Haut-Commissariat au Plan, deux effets, à savoir le Ramadan et l'été. Une chose est sûre: la demande alimentaire des ménages grimpe traduisant clairement l'augmentation traditionnelle du coût de la vie en cette période de l'année. Se référant aux estimations du Haut-Commissariat au Plan, le Ramadan présenterait dans ce sens 0,7 % des prix des produits alimentaires au moment où l'effet de la saison estivale liée au mois de juillet atteindrait près de -1,3%. Cette évaluation du Haut-Commissariat au Plan s'est basée sur une hypothèse d'un panier de 100 dirhams de produits alimentaires en juillet, et ce hors effet Ramadan et saisonnalité. Ainsi, le Ramadan viendrait ajouter un supplément de 70 centimes à chaque panier au moment où la saisonnalité baisserait ce prix de 1,30. Compte tenu de ces deux variables, le prix du panier du produit alimentaire s'élèverait, d'après le Haut-Commissariat au Plan, à 99,3 dirhams en cette période de l'année. Par ailleurs, le HCP souligne que l'impact inflationniste du mois de Ramadan serait contenu. «L'inflation additionnelle, due au mois sacré, serait de l'ordre de 0,4 point pour les produits alimentaires au mois de juillet, qui serait totalement annulée le mois suivant», relève-t-on du HCP. En revanche, l'augmentation du budget alimentaire au cours du mois de Ramadan se fait au détriment du budget non alimentaire. Un grand nombre de ménages a tendance, en ce mois sacré, à réduire ses dépenses de loisirs. La situation pour cette année s'avère complexe. «Les impacts liés au Ramadan seraient, en effet, en mesure de contrebalancer substantiellement les acquis positifs de la haute saison, qui coïncide de coutume avec les mois de juillet et août», indique le Haut-Commissariat au Plan. Précisant qu'«un quart des nuitées globales et un tiers de celles des résidents sont en moyenne réalisés pendant ces deux mois seulement». Le diagnostic établi par le Haut-Commissariat au Plan sur la dualité Ramadan et haute saison touristique démontre que «l'augmentation des nuitées globales au mois de juillet, en raison de la saison estivale, représenterait environ un tiers cette année. Une appréciation saisonnière qui serait contrebalancée par l'effet baissier dû au mois de Ramadan». En conséquence, un choc défavorable est évalué portant à -44% les nuitées globales et à -59% celles des résidents. A cet égard, l'interaction Ramadan et voyage fera perdre au secteur du tourisme 10% au mois de juillet, soit près de 160 mille nuitées, dont 115 mille pour les nationaux. Pour le mois d'août, la saison touristique serait sauvée. Le Haut-Commissariat au Plan affirme, dans ce sens, que les retombées de la haute saison ne seront touchées qu'à la marge durant le mois d'août 2013. «Toutes proportions gardées, les sept ou huit jours de jeûne que l'on observer durant ce mois ne vont occasionner qu'une baisse de 6,5% des nuitées, soit une dépréciation de 16% pour celles des nationaux», conclut le Haut-Commissariat au Plan dans son étude.