Alors que l'Inde a annoncé le départ de ses navires de guerre des eaux pakistanaises, le président Musharraf a exhorté mardi son voisin à prendre davantage de mesures pour désamorcer la crise. «Nous attendons d'autres actions substantielles de leur part» pour amorcer un dialogue à propos du Cachemire, a déclaré mardi le président Pervez Musharraf à Abou Dhabi, au terme d'une visite aux Emirats Arabes Unis. Cette déclaration intervient alors que, le même jour, cinq navires de guerre indiens ont commencé à s'éloigner des eaux pakistanaises où ils étaient depuis un mois. Une décision justement prise par New Delhi pour réduire les tensions qui opposent les deux pays voisins, selon un porte-parole de la marine. «Les navires de la flotte occidentale qui étaient en patrouille dans différentes zones de la mer d'Oman ont été rappelés à leurs bases sur décision gouvernementale, ils devraient arriver sous peu à Bombay», a précisé le commandant Rahul Gupta. D'autres responsables indiens ont déclaré que New Delhi avait décidé de nommer un nouvel ambassadeur au Pakistan, en remplacement de celui qui avait été rappelé en décembre dernier. L'inde a par ailleurs déjà donné l'autorisation aux avions civils pakistanais de survoler son territoire. Le président pakistanais, qui devait se rendre mardi après-midi à Djeddah, dans l'ouest de l'Arabie Saoudite, a pour sa part estimé que la tension avec l'Inde pourrait être contenue. «Je suis optimiste. Il y a une chance» si «le conflit central et tous les autres problèmes irritants sont traités avec un esprit de sincérité et de souveraineté», a-t-il souligné. Reste en effet le «conflit central», le Cachemire, qui est loin d'être réglé et qui continue même d'être le théâtre de duels d'artillerie entre les deux puissances nucléaires. Six personnes ont été tuées en zone pakistanaise dans la nuit de lundi à mardi. Onze autres personnes ont été blessées lors de ces combats dans les secteurs de Samahni et de Chamb, et deux civils grièvement blessés dans le secteur indien de Poonch. Les bombardements se poursuivaient encore mardi, malgré les avancées diplomatiques et l'arrivée imminente du secrétaire d'Etat américain à la Défense, Donald Rumsfied, dans la région.
