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Les affaires continuent à la clinique Dar Salam
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 14 - 06 - 2002

Reportage. Des centaines de personnes se rendent chaque jour à la clinique Dar Salam. Ils viennent des quatre coins du Maroc pour un aléatoire eldorado. Si jamais les engagements se révèlaient vains, comment va-t-on faire pour calmer la grogne de ces jeunes ?
Mercredi 12 juillet 2002. Dix heures trente minutes du matin. Au boulevard Modibo Keita, à Casablanca, tout semble calme. Tout sauf à un endroit désormais célèbre dans cette avenue: la clinique Dar Salam. Son nom a dépassé les frontières de la capitale économique du pays. Il est sur toutes les bouches.
Cette clinique est devenue la Mècque de tous ceux qui rêvent d'un avenir meilleur. Ce matin-là, ils étaient près de 1000 personnes venues des quatre coins du Royaume. Tous des jeunes. Celui qui ignore tout de l'objet de leur présence pourrait croire qu'ils se sont donnés rendez-vous dans ce lieu pour aller au stade ensemble. Même devant les services des visas des pays de l'Europe de l'Ouest, il n'y a jamais autant de monde. La machine de la clinique Dar Salam marche sans arrêt pour absorber le flot quotidien de jeunes qui s'y rendent. Les retardataires attendent patiemment leur tour dans la rue qui longe l'entrée du laboratoire de la clinique.
D'autres ont choisi un endroit plus haut, à l'ombre des murs d'une grande villa. Hassan H. ne craint pas, quant à lui, le soleil. Il est venu de Salé, et on lui a remis un jeton, à la clinique, pour attendre son tour. Son jeton porte le numéro 700. L'homme est volontiers volubile. Pour avoir l'imprimé de présélection, il a dû se rendre au bureau de l'ANAPEC au quartier Bettana à Salé. Là, on lui a demandé de fournir 4 pièces pour constituer son dossier : photocopie de la carte nationale, photocopie du diplôme, 6 photos et un CV. Hassan H. a fait de l'hôtellerie pendant de longues années. Il est dégoûté par la précarité du travail dans ce secteur. « Il m'importe peu de savoir où je vais. Le plus urgent est de me barrer » dit-il. Donc, les détails de ce supposé travail à l'étranger l'intéressent très peu. Il est fier de montrer le bon qui lui a été remis pour la visite médicale moyennant 900 DH. L'issue de cette visite n'est pas assurée. Il sait que deux de ses amis à Hay Jaâfa ont reçu une lettre de la clinique les informant qu'ils sont inaptes pour un travail dans un bateau. Aucun sou ne leur a été rendu.
Cela donne une idée du chiffre d'affaires que réalise la clinique. Il ne s'agit pas de 30 000 candidats, ni de 40 000 mille candidats, mais d'une centaine de milliers de candidats. Car, si l'on suppose que parmi les postulants, il a été opposé une fin de non-recevoir à un bon nombre d'entre eux, parce qu'ils ont été jugés invalides, la machine de la clinique pourra absorber autant de gens qu'elle le veut avant d'atteindre les 30 000 hommes parfaits.
Le tout évidemment sans débourser un rond à ceux qui ont payé. Hassan H. sait tout cela, mais l'espoir est vivace en lui. Il dit d'ailleurs que les imprimés existent toujours. Pour être sélectionné, il conseille de voir les élus locaux – qui les distribuent.
Selon Hassan H., les élus de deux partis politiques ont la main mise sur ces dossiers : l'Istiqlal et l'USFP. Si l'on accorde du crédit à ce qu'il dit, il devient clair que la supposée grande campagne d'emploi est une campagne électorale. Et l'on est fondé de craindre que dans la précipitation, ceux qui l'ont organisée n'ont pas tout ficelé. Hassan H. est originaire de Salé. Il y avait d'autres personnes venant d'autres villes. Bon nombre d'entre eux sont au courant des soupçons qui pèsent sur cette opération. Mais l'espoir d'un travail, d'une situation stable, est plus fort. Un jeune de Meknès fait peser toutefois une lourde menace sur cette opération dans le cas où elle se révèlerait une fumée sans feu.
«J'ai un mal fou pour ramasser l'argent du transport et les 900 DH de la visite. S'ils nous escroquent, ça sera la pagaille totale». Voilà pour les jours incertains de l'avenir. La clinique Dar Salam n'en a pas cure. Elle continue son business. Elle n'est pas la seule à se réjouir de la manne de An-Najat.
De petits commerces sont nés à proximité de la clinique. Des bus transportent les candidats jusqu'aux portes de la clinique et les attendent au retour. Mercredi matin, un garçon criait : «Fès, Fès». Le déplacement d'une ville marocaine à la clinique risque d'être le seul itinéraire des candidats.
• Aziz Daki
et Abderrafii Al Oumliki


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