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Le visa fait perdre la tête à la presse algérienne
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 03 - 08 - 2004

La décision du Souverain de dispenser du visa d'entrée au Maroc les ressortissants algériens suscite des réactions étranges de la part de la presse algérienne qui essaie de diaboliser cette initiative. Entrée sans visa dans le monde paranoïaque de la presse de nos voisins.
A l'heure où le peuple algérien se réjouit d'entrer sans visa au Maroc, la presse de nos voisins tente de réduire l'impact de cet événement. Elle va de la prudence à l'anathème. Rappelons les faits.
L'annulation du visa a été annoncée vendredi sur décision de SM le Roi Mohammed VI, quelques heures après le discours qu'il a prononcé à l'occasion de la Fête du Trône. Dans ce discours, le Souverain a affirmé qu'il était déterminé à donner une «nouvelle impulsion» aux relations avec les pays voisins du Maroc, «notamment avec l'Algérie sœur». Un jour plus tôt, le président algérien Abdelaziz Bouteflika avait fait part dans un message adressé au Souverain, à l'occasion de la Fête du Trône, de son souhait de raffermir les relations entre les deux pays. Il a utilisé des expressions chaleureuses comme «objectifs communs », «communauté de destin »… Et bien, il a été pris au mot. L'initiative du Maroc n'engage certes pas au principe de l'application de la réciprocité, mais elle accule l'Algérie à une réponse qui tarde à venir. La seule réaction officielle vient d'Abdelaziz Belkhadem, ministre algérien des Affaires étrangères. Il a affirmé samedi que l'initiative du Royaume s'inscrit dans le cadre de la «concrétisation des liens d'amitié et de fraternité entre les deux pays», rapporte l'agence de presse algérienne APS.
Toutefois, le chef de la diplomatie algérienne a annulé dans la précipitation sa participation à un séminaire sur les relations euro-méditerranéennes à Assilah auquel s'est rendu Miguel Angel Moratinos, le ministre des Affaires étrangères espagnol. Le quotidien Le Soir d'Alger nous en donne la raison : «en se rendant au Maroc, Abdelaziz Belkhadem n'aurait pu contourner l'épineuse question de la suppression des visas aux citoyens algériens». Les autres commentaires de la presse algérienne cafouillent dans leurs efforts à donner un sens à la décision du Maroc.
Le Quotidien d'Oran souligne la «volonté des deux hautes politiques à se rapprocher», notamment à travers le renforcement d'une identité maghrébine. Un autre article de ce même journal tempère cependant les propos du premier en envoyant l'initiative marocaine vers les métaphores du jeu. A ses yeux, le Maroc a damé le pion à l'Algérie. «En décidant brusquement l'ouverture de ses frontières, juste après le forcing diplomatique de quelques pays du voisinage pour débloquer le dossier du Sahara occidental, le Maroc place l'Algérie dans la situation d'une obligation de réaction et s'offre l'image diplomatique luxueuse d'un pays de bonne volonté ».
En somme, il ravale un geste généreux, serein au rang d'un calcul politicien visant à mettre dans l'embarras l'adversaire. Un geste qualifié de «jeu de cache-cache sous forme d'un jeu d'échecs». Bien malin celui qui saura se retrouver entre colin-maillard et Kasparov. Pour sa part, le journal Liberté ne sait pas vers quels arguments se tourner pour donner du sens à la suppression du visa. L'éditorialiste de ce journal en réduit évidemment la portée en la considérant comme accessoire, alors qu'Alger «préfère une solution globale plus garante de l'avenir qu'une solution partielle plus soucieuse d'intérêts conjoncturels». Il n'en veut comme preuve de cette globalité que les frontières entre les deux pays dont « Rabat n'a pas encore accepté le bornage » et «l'indemnisation des Algériens expropriés en 1994». Sans une once de mauvaise foi, on ne peut que s'étonner devant une démarche qui préconise la solution de tous les problèmes de la terre en une seule fois, alors que la logique et le bon sens élémentaire portent toujours à traiter un vaste sujet point par point pour que l'ensemble soit lisible.
Le quotidien L'Expression, l'un des plus excités, voit de son côté dans cette décision «un signal fort qui pourrait modifier les rapports de force, notamment en ce qui concerne le conflit du Sahara occidental». On peut se demander pourquoi la presse algérienne qui ne laisse pas passer une occasion sans rappeler que le conflit du Sahara ne concerne ni de près ni de loin l'Algérie, mais relève de cette littérature consommée, usée de «décolonisation » du «droit des peuples à l'autodétermination», mette soudain en avant le dossier du Sahara. L'initiative marocaine lui fait donc oublier jusqu'à ses fondamentaux. Ce n'est pas tout. En perte de vitesse, le quotidien L'Expression fait feu de tout bois. Il utilise des bûches mouillées qui font trop de fumée pour rien. Qu'on écoute un peu les explications de ce journal : «Le Maroc se trouve actuellement au creux de la vague, ravagé par une paupérisation rampante qui touche de larges strates de la société marocaine, notamment dans les campagnes qui ne trouvent comme moyen de subsistance que la culture du hachisch et du cannabis». Oui, ce journal veut convaincre qui veut bien le croire que les autorités marocaines tentent une action de dernière chance pour sauver le pays de la famine, en profitant de la manne des milliers de touristes algériens. Il n'est pas le seul. D'une manière plus mesurée, l'éditorialiste du quotidien El Watan explique que la décision marocaine relève du repentir : «le Pouvoir marocain se mordit les doigts lorsqu'il mesura l'ampleur des pertes économiques: le flux touristique se tarit et, avec lui, les centaines de millions de dollars dépensés par les Algériens». Sans verser dans l'exercice de démonstration puérile et contagieuse, cela fait des années que le Maroc se passe de l'argent des touristes algériens. Et il faut être simple d'esprit ou demeuré pour croire qu'il a brutalement réalisé que la panacée à tous les problèmes sociaux viendrait avec les touristes algériens. A rappeler que le visa a été imposé aux ressortissants algériens en août 1994 après l'attentat contre l'hôtel Atlas-Asni de Marrakech, exécuté par des terroristes d'origine algérienne. L'Algérie avait riposté en fermant la frontière entre les deux pays. S.M le Roi a donc fait le geste qui prouve les bonnes dispositions du Maroc à normaliser ses rapports avec l'Algérie.
Au lieu de verser dans la paranoïa et entrer dans la logique de qui mettra échec et mat l'autre, la presse de nos voisins devrait considérer cette initiative pour ce qu'elle est : une main tendue pour écrire une nouvelle page. La balle est dans le camp de nos voisins. Mais ce n'est pas une balle viciée et encore moins une grenade. C'est un message de paix. Libre aux autorités algériennes d'y faire la sourde oreille ou de s'en saisir comme les deux peuples y aspirent.


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