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Adieu New-York Times
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 04 - 08 - 2004

La presse internationale cite de vives critiques contre Yasser Arafat au sein de l'Autorité palestinienne. Mais il appartient aux seuls Palestiniens de désigner leurs dirigeants et de régler leurs comptes, en cas de besoin.
Qui a lu, la semaine dernière, un éditorial du New-York Times, un des plus grands quotidiens –sinon le plus grand- libéral et indépendant des Etats-Unis, demandant, froidement la démission de Yasser Arafat ? Citons le journal américain : «c'est la malchance du peuple palestinien de se trouver bloqué avec Arafat, comme père fondateur, qui n'a pas réussi à prendre le tournant de révolutionnaire romantique vers l'homme d'Etat. Tout ce qu'il est capable d'offrir au peuple palestinien est une sorte de mort martyre… qu'il souhaite pour lui-même… Il semble qu'il n'ait cure que les territoires soient en destruction totale et en effusion de sang. Il accuse de tout, les sionistes, les Occidentaux, les Arabes, alors que c'est lui qui porte la responsabilité de la catastrophe».
Ce changement d'attitude du grand journal américain est ahurissant par rapport à sa position habituelle. Il apparaît comme une goutte d'eau qui veut faire déborder le vase. Serait-il une suite au rapport de Tery Larsen, représentant permanent de l'ONU à Gaza, depuis dix ans, qui l'a récemment accusé de l'effondrement de l'Autorité palestinienne ? Colin Powell, secrétaire d'Etat américain, a, de son côté, défini Arafat comme «le roi du yo-yo qui a adopté trois positions, en parlant deux langages : un véritable champion des trompeurs », affirme Powell qui ajoute : «il ne tient aucun engagement et rejette tout plan proposé. New-York Times signale, également en passant, non seulement « Clinton et Bush sont d'accord pour considérer que Yasser Arafat est un obstacle à tout arrangement», mais la presse cite, à présent, Shimon Peres pour avoir dit la semaine dernière à Javier Solana, représentant de l'Union européenne pour les Affaires étrangères : «Arafat semble devenu fou…» Où en est donc l'amitié entre Peres et Arafat depuis septembre 1993 ?
La presse internationale, y compris arabe, cite à présent de vives critiques, contre Arafat, au sein de l'Autorité palestinienne. Hanan Achraoui, dans un journal suisse, critique avec véhémence Arafat et demande son retrait : « il est temps, dit Hanan Achraoui, de mettre fin à cette représentation d'un seul homme». Le Docteur Ibrahim Hamani, médecin palestinien connu, écrit : «Arafat est devenu un obstacle pour son peuple qu'il traite comme des chaussures, il les met ou les retire à son gré. La solution est qu'il plie bagage et s'en aille le plus loin possible».
Certains analystes occidentaux changent de paroles à leur musique pro-palestinienne, qu'ils entendent, apparemment, préserver. Ils écrivent : «depuis son retour dans la région, comme faiseur de paix et fondateur d'un Etat, pourquoi, dès son arrivée, le premier soin d'Arafat a-t-il été d'inciter son peuple à la guerre et au terrorisme, voire à la haine ? Pourquoi n'a-t-il pas admis que la création de l'Etat palestinien dépendrait, alors –comme toujours, du sort du terrorisme ? Surtout si l'on rappelle que Arafat est devenu Prix Nobel de la Paix lors de la signature des accords d'Oslo avec Israël…»
On veut le révéler comme intégré à sa réalité personnelle, au lieu de celle d'un chef d'Etat «en route», ayant préféré rester un «agent ambulant international». Car, il a construit, autour de lui, un régime de corruption, avec une bande «quasi mafieuse», venue avec lui de Tunis. Cette presse va jusqu'à prétendre qu'Arafat a régné par les chèques bancaires, les tortures et l'élimination, sans pitié, de ses adversaires…
Curieusement, c'est dans le quotidien israélien, Haaretz, que l'on trouve une analyse de l'éditorial du New-York Times par Yael Marcus, rappelant qu'il ne faut pas sous-estimer, pour autant, les responsabilités d'Israël dans ses réactions extrêmes à l'égard de l'Autorité palestinienne qu'il veut détruire. Le terrorisme a réussi à rendre la vie israélienne intenable, d'année en année, avant, au cours de l'Intifada et aujourd'hui encore, Pourquoi donc la solution proposée par le président Bill Clinton et imposée à Ehud Abarak, Premier ministre israélien, n'aurait-elle pas été acceptée par le président Arafat? On préfère, à présent, aller jusqu'à prétendre que la réaction du président palestinien a été « dans sa Moukatâa, l'Intifada d'El Aqsa ». Pourtant, nous l'avons prouvé, Arafat était d'accord pour arriver à la paix et c'est Barak qui n'a pas osé aller jusqu'à une solution logique complète et viable.
On revient, à présent, à un projet de retrait des troupes israéliennes, de tous les colons de la bande de Gaza, et de quatre colonies au nord de la Cisjordanie.
Certes, comme l'exige Shimon Peres, toute proposition doit être négociée. Qu'importe si la discussion inéluctable venait, après l'évacuation plutôt qu'avant ? Il faut, avant tout, oser prendre ce qui représente un intérêt pour les Palestiniens : la fin d'une occupation militaire de Gaza, un premier territoire palestinien, totalement libéré à construire et à développer. Que l'on traite, à nouveau, Yasser Arafat de président devant transmettre des pouvoirs à un nouveau représentant de l'Autorité palestinienne, ne concerne pas la presse. Cela concerne les responsables palestiniens avec un Premier ministre pragmatique. Le combat demeure dans sa finalité, la création d'un Etat palestinien, indépendant et viable.
Donc, il ne s'agit pas de parler d'Arafat, de Qoreï (Abou Ala) ou de tout autre dirigeant palestinien légitime, en lieu et place du peuple palestinien et de l'autorité palestinienne qu'il a élu.
Pour le reste, rien ne doit empêcher les dirigeants palestiniens de construire, parallèlement, les véritables infrastructures d'un Etat «en route».
Le New-York Times n'est pas habilité au jugement divin. Il appartient aux seuls Palestiniens de désigner leurs dirigeants et de régler leurs comptes, en cas de besoin.


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