Souss-Massa et les Îles Canaries renforcent leur coopération    Lahcen Saâdi : «Ce qui est essentiel pour nous, c'est d'investir dans l'humain»    Le nouveau port de pêche de Casablanca, un levier stratégique pour promouvoir le secteur de la pêche    Taux directeur de BAM : BKGR prévoit le maintien du statuquo    SM Le Roi inaugure et visite plusieurs projets au Complexe portuaire de Casablanca    BCP : Un résultat net consolidé de 3,5 milliards de dirhams, en hausse de près de 17%    Mondial 2030 : Fouzi Lekjaa reçoit le président de la Fédération portugaise de football    Sahara-ONU : Vers une recomposition des alliances autour du plan d'autonomie    Affaire Moubdi : la défense autorisée à consulter les pièces du dossier    Méga-accord de 3 milliards de dollars sur l'aluminium vert entre Rabat et Pékin    L'UCESA, présidée par le CESE, saluée pour son rôle dans le renforcement des liens de coopération sino-africaine    L'ANME réaffirme son engagement pour les causes nationales    Migration : Le Maroc, troisième bénéficiaire de titres de séjour en Europe    Royaume-Uni/USA : Le Roi Charles III et Trump réaffirment et renforcent les « relations spéciales »    Zhou Zhicheng: « Promouvoir la construction d'un système de gouvernance mondiale plus juste et plus équitable »    L'OMM alerte sur un cycle de l'eau « de plus en plus erratique et extrême »    OMS : les hôpitaux de Gaza sont "au bord de l'effondrement"    Convention fiscale Maroc–Burundi : Le Conseil de gouvernement s'apprête à franchir une étape clé    La sélection marocaine de futsal en Argentine pour participer à un tournoi FIFA    Innovations et nouvelles technologies en vedette au Forum de la sécurité publique en Chine    Les températures attendues ce jeudi 18 septembre 2025    La dynamique culturelle au Maroc incarne sa richesse et sa capacité à s'ouvrir à l'universalité    Cinéma et enjeux mondiaux : mémoire, critique et universalité    Diplomatie : Bourita en visite officielle en Chine    ANME. Driss Chahtane reconduit pour un second mandat    Classement FIFA : le Maroc grimpe au 11e rang mondial avec 1706,27 points    Course à pied : Casablanca se donne dix mille raisons de courir    Abdessamad Ezzalzouli encensé pour son retour décisif avec Betis    Ballon d'Or 2025 : Ce lundi, une cérémonie de paillettes sans suspense    OM – PSG : Nayef Aguerd présent en conférence de presse et prêt pour le choc    USA : la Fed en passe de baisser ses taux    Alassane Ouattara, figure de paix en Afrique    Royal Air Maroc ouvre une liaison directe entre Casablanca et N'Djamena, portant son réseau africain à 29 destinations    Jazz au Chellah change de lieu et devient Jazz à Rabat    Le Forum d'Assilah consacre sa 46e édition automnale au dialogue des cultures et prépare un hommage à Mohammed Benaïssa    Las Palmas : Un Marocain accusé d'avoir incendié une mineure libéré en attente d'enquête    Le tribunal de Rotterdam souhaite entendre le chef du renseignement marocain dans une affaire d'espionnage    Una manifestación organizada en Cádiz en solidaridad con Mohamed Ziane    Canary Islands President Clavijo to visit Agadir in 2026 to boost cooperation    «Sirat» : Un film tourné au Maroc représentera l'Espagne aux Oscars    Nabila Maan et Tarik Hilal amènent les sonorités marocaines au Kennedy Center de Washington    Santé: Des lots du médicament LECTIL retirés du marché pour non-conformité    Alerte météo: Averses orageuses localement fortes avec rafales de vent ce jeudi    Meydene dévoile une programmation exceptionnelle pour septembre 2025    À Genève, la société civile internationale met en avant le modèle marocain de développement durable    Le temps qu'il fera ce jeudi 18 septembre 2025    Jazz à Rabat : un nouveau souffle pour un festival emblématique    Bibliothèque nationale du Royaume: Les travaux de rénovation confiés à Bora Construction    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Projet de création d'un centre d'études et de recherches: Et si on re «nationalisait» le salafisme ?
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 27 - 09 - 2016

Abdelouahab Rafiki est à la tête d'un groupe de salafistes qui ont, auparavant, rallié le PRV de Mohamed Khalidi, mais ont fini par s'y retrouver à l'étroit. Ils ont donc frappé à la porte de l'Istiqlal qui leur a offert, en prime, la possibilité d'accéder au Parlement. En ce sens, il a même été désigné comme dauphin de Hamid Chabat à Fès.
Depuis quelques mois, l'ancien détenu salafiste adoubé par l'Istiqlal planche sur un projet de centre des études et de recherches sur le salafisme. L'objectif est de refaire découvrir à nos salafistes, voire les faire reconvertir, au salafisme national.
C'est juste une ligne dans un programme électoral, celui du parti de l'Istiqlal, qui compte des dizaines de pages, mais elle est fort significative. «C'est plus qu'une promesse électorale, c'est un projet ambitieux qui est actuellement en cours», affirme une source de l'Istiqlal. Concrètement, le parti promet la création d'un «Institut pour la pensée islamique». Une institution dont l'objectif est d'assurer une «formation scientifique modérée mais également encyclopédique dispensée en plusieurs langues». L'institution sera ouverte aux étudiants issus de différentes branches scientifiques et littéraires. Bien sûr, le projet en lui-même date de bien avant les élections et son avenir ne dépendra pas des résultats des élections. Cependant, au lieu d'Institut que le parti promet de mettre en place une fois porté aux affaires publiques qui nécessite quand même des fonds (corps enseignant, encadrement administratif...), le projet a d'abord pris la forme d'un centre d'études et de recherches sur le salafisme. Mais, au delà d'un simple centre de formation, un forum de pensée ou même un «think tank», c'est un véritable projet dont l'ambition est la reconversion des salafistes. Il ne s'agit nullement d'éradiquer ce mouvement, mais de le «nationaliser». En des termes plus simples, reconvertir les salafistes wahhabites qui se déclarent d'Ibn Taimya et Mohamed Ibn Abdelwahab en salafistes marocains qui se réclament du rite malékite. En même temps, c'est aussi un moyen pour sensibiliser les citoyens aux dangers que ces idées radicales et cette version intégriste et totalement déviée de la religion représentent pour la société. Tout un chantier, en fait. Et comme entrée en matière, deux colloques ont déjà été organisés, l'un à Fès sur le salafisme et l'autre, à Rabat, sur le «salafisme entre l'Orient et l'Occident musulmans». Tout cela bien avant cette période électorale.
Derrière ce projet se trouve un homme : Mohamed Abdelouahab Rafiki, également connu sous l'alias Abou Hafs, un sobriquet à forte connotation intégriste avec lequel, soit dit en passant, il tient de plus en plus à garder ses distances. Ancien détenu islamiste, il a profité de ses neufs ans de réclusion pour opérer de grandes révisions idéologiques. Des révisions inattendues de ce lauréat de l'Université islamique Mohamed Ibn Saoud, principal incubateur du salafisme wahhabite et pourvoyeur en chioukhs de même obédience, des imams rigoristes qui officient dans les mosquées et des prédicateurs radicaux qui s'activent dans les associations de prédication à travers le monde.
M. Rafiki, même s'il en est la cheville ouvrière, n'est pas le seul à s'occuper de ce projet. Il est à la tête d'un groupe de salafistes qui ont, auparavant, rallié le PRV de Mohamed Khalidi, mais ont fini par s'y retrouver à l'étroit. Ils ont donc frappé à la porte de l'Istiqlal qui leur a offert, en prime, la possibilité d'accéder au Parlement. En ce sens, Abdelouahab Rafiki a même été désigné comme dauphin de Hamid Chabat à Fès alors qu'un autre membre de ce projet, Hicham Temsamani Jad, conduit la liste électorale de l'Istiqlal à Tanger.
Pour comprendre cette initiative, laisse entendre l'intéressé, il faut revenir à ces années de prison. A cette époque, explique Rafiki, «les salafistes étaient divisés en trois tendances et c'est toujours le cas d'ailleurs. Un courant qui a décidé, de son propre gré, de revoir radicalement ses convictions et ses idées. Il s'est fait connaître par ses multiples plates-formes idéologiques, ses projets de révision qui ont presque tous été relayés par la presse. Un deuxième courant était farouchement opposé à cette démarche. Ses membres sont restés fermés à tout appel à la raison et certains d'entre eux, une fois libérés, se sont même débrouillés pour se retrouver sur les champs de bataille en Syrie ou en Libye. Un troisième courant était resté indécis». Ce clivage se retrouve d'une manière ou d'une autre dans cette mouvance également dans la société. L'initiative de Rafiki et ses amis vise ceux, et ils sont nombreux, qui ont décidé de faire des révisions idéologiques, dont ceux qui ont fait le pas de tâter le terrain politique, et surtout ceux qui sont restés indécis. Une initiative qui sonne comme une véritable leçon pour certains partis qui ne voient en les salafistes que leurs voix d'électeurs et leur supposé poids électoral si ce n'est, ce qui est encore plus grave, un moyen pour faire pression sur l'Etat ou même du chantage. Le cas de Hamad El Kabbaj, présenté comme candidat tête de liste à Marrakech, en est un exemple frappant. Pour le commun des Marocains, entre le salafisme éclairé d'Allal El Fassi, de Belarbi El Alaoui et de Mokhtar Soussi et entre le salafisme intégriste dévié, le choix s'impose de lui-même.
Par: Tahar Abou El Farah


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.