Les autobus sont cabossés et leurs verres brisés après chaque match de football d'envergure continentale. Quel que soit le résultat. Le phénomène devient un rite à chaque grande occasion footbalistique à Casablanca. Qu'il s'agisse du traditionnel derby Raja-Wac, ou d'une rencontre d'ordre continental (Coupes d'Afrique). Les jeunes issus de quartiers populaires maltraitent sérieusement les bus qui les conduisent au stade. Inconscients du danger qu'ils courent en s'aventurant sur le toit des bus avec leurs drapeaux et autres banderoles, les jeunes garçons sèment la zizanie tout au long du trajet jusqu'au stade. Pendant l'aller, ce sont les cris, les chants de slogans et la danse sur le toit du bus. Lors du trajet retour, c'est à peu près le même scénario avec en plus, la destruction de toutes les vitres des autocars. Avec cette habitude de danser sur les toits, d'autres jeunes s'octroient le rôle d'éducateurs et attendent le retour des bus pour punir les perturbateurs à coup de lance-pierre. Au tournant de chaque artère où le bus est obligé de ralentir, se place un groupe d'adolescent armés en cailloux pour prendre pour cible ceux qui occupent les toits des autobus. Cela se passe avant l'arrivée du bus à sa destination finale, c'est à dire dans les quartiers de « transit ». Les forces de l'ordre sont conscients de ce phénomène et tentent de le cerner à chaque occasion, mais en vain. Car les tractations ne commencent que lorsque le bus est à mi chemin, le temps que la surveillance devient très réduite. Car la police ne dispose pas d'assez de moyens pour poursuivre tous les bus qui s'éparpillent vers de différentes directions de Casablanca et sa périphérie ( Hay Hassani, Hay Moulay Rachid, Ain chok, Ain Sebaâ, Derb Soltane, Bernoussi, Hay Mohammadi, Bournazel, Ben Msik etc..). La police est très présente aux alentours du stade et jusqu'au centre de la ville, mais il lui est impossible de consacrer une voiture pour chaque bus, car c'est la seule solution capable de sauvegarder les glasses et éviter d'éventuels accidents graves.