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Mourir dans un container
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 11 - 08 - 2005

Sept jeunes garçons, candidats à l'immigration clandestine, ont séjourné sept jours dans un container de marchandises. Ils ont été évacués aux Urgences de l'hôpital Ibn Rochd dans un état très grave.
Ils étaient quatre garçons à la fleur de l'âge. La rue était à leur accueil quand ils ont été renvoyés de l'école. Rongés par le chômage, ils ont perdu tout espoir dans leur pays natal. Ils ne supportaient plus la pauvreté et la misère. Pour s'en sortir, ils ont pensé à immigrer vers l'étranger, l'Eldorado qui a bercé des générations auparavant. Ils rêvaient d'une vie meilleure et pensaient réaliser ce qu'ils n'ont pas pu faire dans leur patrie. Leurs familles les a aidés matériellement pour regagner clandestinement l'Europe, à l'autre rive de la Méditerranée. Effectivement, l'un des jeunes a regagné clandestinement la Hollande, deux autres l'Italie et un quatrième a pu mettre les pieds en Espagne.
Seulement, quelques mois plus tard, ils ont été arrêtés et renvoyés au Maroc. Cependant à peine retourné au pays qu'ils préparent déjà une autre opération d'immigration clandestine. Avec trois autres jeunes garçons, ils sont montés à bord d'un conteneur de marchandises destinées à l'exportation. Ces conteneurs, qui arrivent de différentes villes marocaines, seront transportés via les trains puis expédiés vers l'Europe. Dans le conteneur obscur, les sept jeunes garçons se sont accroupis. Le train de marchandises a fait le départ. Et il s'est arrêté quelques heures plus tard. Les jeunes garçons attendaient que le conteneur soit élevé pour être mis dans un bateau. Mais en vain. Ils étaient à l'affût d'une occasion pour sortir du conteneur. Mais les heures se succédaient et personne n'est venu pour transporter le conteneur.
Un ou deux jours sont passés. Peut-être plus. Ils commençaient à perdre patience. Ils n'ont ni vivres ni eau. Par ailleurs, ils ignoraient ce qui se passait à l'extérieur. Les heures sont devenues interminables et lentes. Quelques-uns parmi eux ont perdu conscience. Et les autres ont commencé à frapper au conteneur. Personne n'a entendu le bruit des coups. Ils ont continué à frapper.
Ils hurlaient haut et fort et brandissaient un morceau de carton à travers une brèche de la porte du conteneur. Un moment plus tard, des policiers de l'arrondissement, qui effectuaient une ronde routinière à travers les quatre coins du port, sont venus après avoir entendu des cris de secours qui émanaient du conteneur. Les policiers se sont approchés du conteneur et ont découvert les jeunes garçons. Ils étaient dans un état lamentable, crevant de faim et de soif. Ils auraient pu mourir. Aussitôt, ils ont été évacués vers les Urgences de l'hôpital Ibn Rochd pour subir les soins nécessaires. Quand leur santé s'est rétablie, ils ont été conduits au siège du commissariat de police du boulevard Zerktouni. Ils ont raconté leur histoire aux policiers. Il s'est avéré que ces jeunes ont séjourné dans le conteneur durant sept jours. «Comment êtes-vous arrivés à vous y introduire ? Et qui vous a aidés?», leur ont demandé les éléments du troisième groupe de la police judiciaire préfectorale. « C'est Al Bahja qui nous a aidé à Marrakech », ont répondu les sept rêveurs de l'Eldorado.
«Qui est cet Al Bahja ? », interrogent les enquêteurs. Les sept jeunes garçons ont gardé le mutisme. Mais suite aux interrogations intensives, ils ont craché le morceau. « C'est un certain Bizize du quartier Moulay Rachid qui nous a aidés contre 30 mille dirhams », ont-ils répondu. Les limiers de la PJ préfectorale se sont dépêchés sur le quartier indiqué. Effectivement, ils ont appris que ce Bizize, de son vrai prénom Abdelaziz, âgé de trente-trois ans, faisait de bonnes affaires à travers l'immigration clandestine. Des témoins et indicateurs lui ont confié qu'il avait déjà aidé des vingtaines de personnes du quartier Moulay Rachid à passer le détroit vers entre autres l'Italie, la France et la Hollande. Certains parmi eux y séjournent actuellement et y gagnent leur vie après avoir réglé leur situation. Les indicateurs ont confié également aux enquêteurs que Bizize passe les vacances dans un cabanon à Zenata. Une descente policière y a été effectuée et a été soldée par son arrestation. «J'étais auparavant un immigré clandestin en Italie», a-t-il avoué aux enquêteurs. Il leur a précisé qu'il y était arrivé clandestinement après avoir versé 20 mille dirhams à un rabatteur. Seulement, il a été refoulé quelques mois plus tard. À ce moment, il a remarqué que le fait d'aider les gens à émigrer clandestinement rapporte mieux que de travailler ailleurs. Et il a passé à l'action. Au départ, il a contacté un agent de sécurité travaillant pour le compte d'une société de sécurité dont le siège est situé au boulevard Emile Zola et qui se charge de veiller sur la sécurité du chemin de fer reliant le port à la sortie de la ville de Casablanca. Cet agent de sécurité s'est convenu avec lui de l'aider à faire introduire les candidats à l'émigration clandestine dans les wagons des trains de marchandises. Ce complice qui a pris la poudre d'escampette empochait 3 mille dirhams contre l'usage de chaque conteneur. L'enquête est toujours en cours pour arrêter l'agent de sécurité et quatre autres complices. Abdelaziz a été traduit devant la chambre correctionnelle près le tribunal de première instance de Casablanca. Quant aux sept jeunes rêveurs de l'Eldorado, ils ont perdu tous les 30 mille dirhams et le rêve d'arriver en Europe. Heureusement, ils sont toujours en vie !


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