«L'analyse du sol se fait juste après la récolte pour savoir le type d'engrais dont il a besoin. Vient ensuite l'opération de taille de l'arbre. Après cette étape on procède à ce qu'on appelle «le traitement hivernal». Emblème du paysage méditerranéen, l'olivier vit aussi dans les terrains rocailleux et bien drainés de la province de Chefchaouen. Au nord-ouest du Maroc, l'initiative Al Moutmir créée par le Groupe OCP continue d'accompagner les petits agriculteurs dont les oléiculteurs. Située sur une colline dans les montagnes périlleuses du Rif à plusieurs kilomètres de la ville bleue, l'exploitation agricole de 1 hectare appartenant à Youssef Zouini, petit oléiculteur de la région, en est le parfait témoin. Scindée en deux parties, la parcelle oléicole soumise à l'itinéraire technique et au traitement d'engrais supervisés par les agronomes d'Al Moutmir donne un meilleur résultat. Durant la journée du 3 décembre 2021, des étudiants en agriculture se sont rendus sur place pour constater de visu l'évolution de ladite plateforme après le traitement raisonné et le suivi effectué par les agronomes d'Al Moutmir. A ce jour, la province compte au total 100 plateformes de démonstration avec plus de 100 agriculteurs bénéficiaires. Un rendement de 3 tonnes/ha Le rendement de la plateforme traitée atteint 3 tonnes par hectare contre 1 tonne pour la parcelle travaillée de manière artisanale. Sur place, le responsable OCP-Al Moutmir à Chefchaouen, Abdeddaim El Hajjam, explique : «Comme vous pouvez le voir, grâce au suivi des équipes d'Al Moutmir et à la formule d'engrais adaptée, l'agriculteur a pu améliorer son rendement. Il est passé de 1 tonne par hectare à 3 tonnes sachant que la moyenne de production dans la province est de 1,5 tonne/ha. Par conséquent, on peut dire que ce résultat représente deux fois la moyenne régionale et trois fois le rendement obtenu en suivant les pratiques agricoles classiques». Un itinéraire technique personnalisé Pour arriver à un meilleur rendement, les équipes d' Al Moutmir encadrent les agriculteurs sur l'itinéraire technique et scientifique adapté à la culture de l'olivier. Cela commence d'abord par toutes les opérations liées à l'olivier, dont la taille de l'arbre, la préparation du sol, l'apport d'engrais et les traitements phytosanitaires. «L'analyse du sol se fait juste après la récolte pour savoir le type d'engrais dont il a besoin. Vient ensuite l'opération de taille de l'arbre. Après cette étape on procède à ce qu'on appelle «le traitement hivernal». Il s'agit d'une action anticipative pour protéger l'arbre contre tout assaillant dont les ravageurs et les champignons. Lorsque les résultats des analyses du sol nous parviennent, on applique la formule d'engrais recommandée», argumente le responsable du programme Al Moutmir dans la région ajoutant que dans le cas de la plateforme d'olivier visitée à Chefchaouen, c'est la formule 19-18-23 qui a été appliquée, et ce depuis le mois de février. A ce jour, l'initiative Al Moutmir dispose de 7 laboratoires mobiles d'analyses du sol. Sur le contexte de crise sanitaire, l'agronome souligne par ailleurs que «malgré cette conjoncture, le contact avec les agriculteurs ne s'est pas rompu. On a continué à les encadrer grâce aux solutions technologiques et aux moyens de communisation».