L'histoire ne tombe pas en prescription et les documents en témoignent... Document français : le Sahara oriental est une terre marocaine    Séisme d'Al-Haouz : Deux ans plus tard, le fossé entre chiffres et réalité    Qu'est-ce que le «polisario» ?    Comptes régionaux 2023. Casablanca-Settat en tête    L'ONCF lance les travaux d'extension et de signalisation ferroviaire à Casablanca dans le cadre de la ligne à grande vitesse Kénitra-Marrakech    La BERD nomme l'égyptien Haytham Eissa à la tête de ses opérations au Maroc    La présidente de la commission des affaires économiques du Sénat français salue le dynamisme "notable" du Maroc dans le secteur des EnR    5G au Maroc : Lancement officiel prévu en novembre 2025    Afghanistan : le séisme dans l'est du pays fait plus de 900 morts    Près de 300 migrants atteignent Ceuta en deux semaines    Foot : le Grand stade d'Agadir est « prêt pour accueillir les plus grands évènements »    L'international marocain Sofyan Amrabat rejoint le Real Betis    Foot : Cérémonie en hommage à la sélection nationale sacrée championne du CHAN    Football. Eliesse Ben Seghir dans la Bundesliga    Un Marocain de 29 ans interpellé en Italie en vertu d'un mandat international pour organisation de flux migratoires clandestins    Le FIFM lance « Atlas Programs », une nouvelle bannière des actions professionnelles    7 ème Art : Entrée en vigueur de la réforme du CCM et de l'industrie du cinéma    Direction Générale de la Sécurité des Systèmes d'Information : le Général de Brigade Abdellah Boutrig nommé par le Roi    2B pose sa première pierre au Maroc    Pékin accueille pour la première fois la "Course caritative Zayed"... Un événement mondial alliant sport et humanité    Afrique du Sud : Abdessalam Ouaddou et le staff des Orlando Pirates blessés dans un accident de voitures    Le mercato ferme ses portes... partiellement    Le Portugal rejette les demandes d'asile de 34 marocains arrivés en Algarve par bateau    Eliminatorias Mundial 2026: Neil El Aynaoui encantado con su participación con Marruecos    Eclipse: La próxima «luna de sangre» será visible en Marruecos el 7 de septiembre de 2025    Palestine : A Gaza, des ressortissants marocains parmi la population assiégée    Echanges extérieurs : le déficit commercial se creuse à près de 195 MMDH à fin juillet    Les prévisions du mardi 2 septembre 2025    Maroc U20 : Voici la liste des joueurs convoqués pour affronter les Etats-Unis en amical    Alliance des économistes istiqlaliens : Des propositions entre approximatif et « déjà fait » !    Le festival le plus attendu de l'automne dévoile son line-up et invite à prolonger l'été à Essaouira !    Commune de Ras El Ma : l'ex-président poursuivi pour fraude et abus de pouvoir    Réforme électorale : Plaidoyer pour une meilleure représentativité de la femme    Accidents, enseignement supérieur et droits d'auteur au menu du prochain Conseil de gouvernement    Combattants marocains en Irak : Fin du calvaire des Djihadistes repentis [INTEGRAL]    Ecoles privées : l'OMPC dénonce des pratiques commerciales illégales    Sécurisation des établissements scolaires    Soins dentaires : le Maroc refuse l'étiquette du "low-cost"    Le prix de l'or atteint un nouveau record    Le Maroc, espace sûr au cœur de la stratégie américaine en Afrique    Elim Mondial 2026 : les Lions de l'Atlas lancent leur préparation    Souk Sebt Oulad Nemma : Un veilleur de nuit arrêté pour l'enlèvement d'une fillette de deux ans    Un exercice naval entre les FAR et l'US Navy pour sécuriser les ports    Cinéma : entrée en vigueur de la réforme du CCM et de l'industrie du cinéma    Mostra de Venise : Le Maroc, un partenaire stratégique dans la coproduction cinématographique    Atlas Programs : Le FIFM renforce son ancrage professionnel avec Atlas Distribution Meetings    Clôture de Ciné Plage Harhoura : le film "Mon Père n'est pas mort" remporte le grand prix    Association Doukkala : Azemmour, Territoire, Identité, Avenir, au coeur d'une vision partagée !    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Haschich : état des lieux
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 17 - 12 - 2003

Une enquête récente sur la culture du cannabis montre que les paysans ne récoltent que 2 milliards de DH de revenus par an. Tandis que les trafiquants brassent un chiffre d'affaires de 114 milliards de DH, essentiellement réalisé en Europe. Pour Driss Benhima, DG de l'Agence du Nord, l'instauration d'une culture de substitution est capable d'éradiquer celle du cannabis. Pour atteindre cet objectif, l'Etat doit repenser l'organisation sociale et foncière dans la région du Rif central.
Depuis plusieurs années, les journalistes-enquêteurs marocains et étrangers ont produit une quantité impressionnante d'articles, de reportages et autres analyses socio-économiques sur la culture du cannabis dans les régions du nord du Maroc.
En découvrant le rapport réalisé en un temps record par l'agence du Nord, en partenariat avec plusieurs autres organismes marocains et internationaux, on réalise que les données statistiques fiables faisaient affreusement défaut sur cette question.
En effet, l'agence du Nord a rendu publics lundi 15 décembre à Rabat, les résultats d'une enquête, la première du genre, sur la culture du cannabis dans le nord marocain, avec un taux de fiabilité de l'ordre 87%.
L'enquête a permis d'estimer les surfaces dédiées au cannabis à environ 134.000 hectares, dont 12% sont irriguées par des moyens traditionnels. En somme, plus d'un quart de la surface agricole utile du Rif est occupé par ces cultures.
C'est ainsi que la production totale dépasse les 47.000 tonnes de cannabis non traité. Sur cette quantité, la province de Chefchaouen vient en tête, avec 43% de la production. Elle est suivie des provinces d'Al Hoceïma (25%), Taounate (21%), Larache (7%) et Tétouan (4%). Aucune culture n'a été rapportée dans la province de Taza.
Toutefois, les 47.000 tonnes de cannabis ne permettent de produire qu'un peu plus de 3.000 tonnes de résine de cannabis, c'est-à-dire le haschich destiné à la commercialisation puis à la consommation.
75% des villages et environ 100.000 familles participent à cette culture. Financièrement, les terres dédiées au cannabis leur rapportent 7 à 16 fois plus que celles cultivées en orge. Tout dépend si les cultures sont irriguées ou pas. La vente à l'état brut rapporte à l'ensemble des cultivateurs un revenu d'environ 2 milliards de DH (214 millions de dollars), soit 40 DH par kilogramme. Ce qui leur assure, en moyenne, un revenu annuel ne dépassant pas les 21.000 DH pour chaque exploitation qui compte en moyenne huit personnes. Bref, une misère. Et pour cause, le gros du gâteau est raflé par les trafiquants de la résine de cannabis. Si les bouquets de cannabis sont vendus à 40 DH/kg par le paysan, la résine est vendue à 900 DH/kg dans le marché marocain et à 50.000 DH/kg dans les pays européens. Le chiffre d'affaires total de ce commerce du haschich d'origine marocaine peut être approximativement estimé à 114 milliards de DH (12 milliards de dollars). L'essentiel de ce chiffre d'affaires est réalisé en Europe.
Qu'en est-il des cultures alternatives? En fait, si les revenus des paysans (2 milliards de DH) sont assez modiques, l'introduction de cultures de substitution paraît beaucoup plus difficile. Driss Benhima, DG de l'Agence du Nord, assure qu'aucun produit miracle n'a été trouvé. Il y a certes des pistes de réflexions: miel, lait, raisins, etc. Mais il est nécessaire avant tout d'engager un certain nombre de mesures préalables, notamment en créant une trame urbaine dans la région du Rif central, une zone où la population rurale et de 1,6 million et où la densité de population est la plus élevée au Maroc (124 habitants/km2). Par ailleurs, les services à la population fournis par l'Etat sont extrêmement faibles dans cette région. Ce qui a poussé Benhima à affirmer qu'aujourd'hui, l'organisation sociale dans le Rif central et la structure foncière ne sont pas adaptées au développement des cultures alternatives. La solution doit passer par un développement social et donc une implication de l'ensemble des départements étatiques. Refusant d'aborder le volet sécuritaire, Benhima a précisé que l'approche prônée par l'Agence privilégie davantage l'écoute et la sensibilisation que la répression. D'ailleurs, à aucun moment dans le rapport, le terme "répression" n'a été mentionné. Pourtant, l'écosystème est gravement menacé car les cultivateurs font un recours massif aux engrais et surexploitent les sols. De plus, la déforestation systématique favorise l'érosion des sols. A noter que cette étude a été réalisée sur le terrain par des fonctionnaires de la direction de la programmation et des affaires économiques du ministère de l'Agriculture. Ce travail de terrain a permis de calibrer les images du satellite Spot 5 qui a fourni des informations précieuses. Cette enquête a été lancée en juillet 2003, cinq mois après la signature d'un accord entre le gouvernement marocain et l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC).


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.