Pour son dernier rapport, rendu public ce mercredi 20 juillet, sur la situation économique au Maroc, la Banque mondiale a choisi un titre qui se passe de tout commentaire : «La reprise économique tourne à sec». Le choix des mots n'est pas fortuit au regard de l'ampleur de l'urgence hydrique que connaît actuellement le Maroc et qui, selon les experts à Washington, constitue le paramètre clé dans la stabilité. Pour la Banque mondiale, les sécheresses répétitives suivies, comme celles connues ces quatre dernières années, mettent sérieusement en péril l'économie sur le long terme. Face à une telle menace, il n'y a pas d'autres choix que de revoir en profondeur et surtout de manière courageuse les politiques publiques en matière de gestion des ressources en eau et précisément pour ce qui est de l'utilisation et de la demande. Les experts de la Banque n'y vont pas par quatre chemins : cela passera inévitablement par des révisions de la valorisation des prix de la ressource. En des termes plus clairs, les politiques tarifaires de l'eau qui ont été établies il y a des décennies ne peuvent pas continuer d'être appliquées dans un contexte de pénurie et de stress hydrique. Poursuivre sur la même voie serait suicidaire.