M. Hammouchi reçoit l'ambassadeur du Pakistan à Rabat    Sahara : La pertinence du plan d'autonomie marocain mise en avant au Parlement britannique    CAF : La RS Berkane officiellement gagnante face à l'USM Alger    Maroc : Décès du violoniste et professeur de musique Ahmed Hbicha    Dialogue social : Devant les députés, Sekkouri défend les acquis du gouvernement    Industrie: les patrons optimistes pour les trois prochains mois    Maroc - Ukraine : Les enjeux de l'éventuelle visite de Volodymyr Zelensky au Royaume    EEAU: Décès de Cheikh Tahnoun ben Mohamed, le pays décrète 7 jours de deuil    Maroc-USA: Bientôt une représentation de l'USADF à Rabat    L'envoyé spécial du président de la Présidence de la Bosnie-Herzégovine salue la politique sage et constructive de Sa Majesté le Roi    Sports mécaniques: Clôture à Rehamna de la 14ème édition du Maroc Historic Rally    FK Sotchi : La Premier League russe s'arrache Yahia Attiat-Allah    Viré de Genk à cause de son choix du Maroc, Ilyes Bennane rejoint Anderlecht    Décès de deux détenus: L'administration de la prison locale de Nador dément les allégations de "violence" et de "négligence"    "Le Boucher de Sefrou" : Les détails d'un crime sanglant visant des étudiantes    Paracétamol: À consommer avec modération    L'ancien wali de Marrakech-Safi poursuivi dans une affaire de malversations    Jazz Day: Le choix de Tanger reflète la capacité du Maroc de réussir l'organisation de grands événements internationaux    Embouteillages massifs au port de Tanger-Med : une enquête révèle un réseau de trafic de drogues    Xlinks: GE Vernova investit à son tour dans le projet    La délégation de Hamas quitte le Caire pour préparer une proposition de cessez-le-feu    Ligue des champions : le PSG à l'assaut du "Mur jaune" de Dortmund pour rallier la finale    Royaume-Uni : Le roi Charles III reprend ses activités publiques    France : Les collants et cuissards des footballeurs anti-laïc selon la FFF    La hausse des prix dans les cafés sous la loupe du Conseil de la concurrence    Migration irrégulière: L'Intérieur espagnol loue la coopération marocaine    Le Maroc a franchi des étapes importantes sur la voie de l'édification de l'Etat social    Agence Mondiale Antidopage / Sanctions : Le drapeau tunisien interdit des Cérémonies des Jeux Olympiques et Paralympiques Paris 24    Bourita réitère l'engagement du Maroc pour réussir les processus électoraux en Afrique    Exécution de la LF 2024 : Un excédent budgétaire de 16,8 MMDH à fin mars    Emission d'un nouveau timbre-poste à l'occasion du 60ème anniversaire de l'ONCF    La masse monétaire accélère sa croissance au premier trimestre    Formation et recherche scientifique: Le Maroc et les Etats-Unis renforcent leur coopération    Londres : El Khattat Yanja invite les investisseurs britanniques à tirer profit de l'offre de Dakhla-Oued Eddahab    #SIYAHAPASSION: le hashtag qui trend pour dynamiser le tourisme au Maroc [Vidéos]    La météo de ce mercredi 1er mai    Footballeurs marocains du Monde: Ben Seghir nommé pour le Trophée de Meilleur Espoir de Ligue 1    Terrorisme : Un Sahraoui du Polisario tué au Mali    La Quête du Bonheur à travers la Philosophie : une réflexion intime par Abdelaziz Lemseffer    Tourisme : le Maroc parmi les 10 pays les plus accueillants en Afrique    Sounds of Africa revient en force pour une deuxième édition à Marrakech    Vidéo.FICAM 2024 : Une 22e édition qui célèbre le cinéma d'animation    Espagne : L'épée «Excalibur» de Valence s'avère d'origine musulmane    Le Maroc et l'Espagne déterminés à renforcer leur coopération dans le domaine de la recherche scientifique    L'exposition internationale d'importation de Chine « CIIE » se prépare pour la septième session au milieu d'une participation intense des entreprises internationales    Une Unité combattante de la Marine Royale porte assistance à 81 candidats à l'émigration irrégulière au sud-ouest de Dakhla    Fortes pluies parfois orageuses mercredi dans certaines provinces    Festival de Cannes: La réalisatrice Asmae El Moudir membre du jury "Un certain regard"    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Avec près de 1,15 million de détenteurs au Maroc : La régulation efficace des cryptomonnaies s'impose
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 12 - 12 - 2022

Le Nigeria et le Maroc «ont vu le nombre de leurs détenteurs de cryptomonnaies augmenter ces derniers mois», souligne cette étude, mettant l'accent sur l'inefficacité de l'interdiction.
Entre l'interdit et le toléré, le marché mondial des cryptomonnaies est en pleine ascension. L'Afrique n'échappe pas à la règle avec une tendance à la hausse qui s'accroît d'année en année. Ces placements restent à haut risque. Pour en décrypter les enjeux, Policy Center for the New South vient de dévoiler une étude intitulée «L'émergence des cryptomonnaies en Afrique : réalité ou surévaluation ?» réalisée par Henri-Louis Verdie. On y apprend que le nombre de personnes par habitant détenant des cryptomonnaies au Maroc en 2022 atteint 1,15 million générant un PIB par habitant de 8.612 dollars derrière le Ghana (1,39 million de personnes, soit un PIB de 4.606 dollars par habitant). Le premier dans ce classement est le Nigeria avec 22,33 millions de personnes produisant un PIB/habitant de 5.927 dollars.
Diagnostic
Ladite analyse fait un état des lieux en 2022 pour 33 pays africains dont le Maroc en procédant à une double approche. La première prend en compte le nombre de leurs détenteurs, en millions par pays, regroupant tous les pays, avec un seuil minimum de 1.000 détenteurs alors que la deuxième privilégie le nombre de ces détenteurs par pays, mais en pourcentage de leur population. Les données utilisées concernent 33 pays africains où l'on recense au minimum 1.000 détenteurs de cryptomonnaies. Il en ressort que neuf pays (Nigeria, Afrique du Sud, Kenya, Egypte, Tanzanie, RD Congo, Ethiopie, Ghana et le Maroc) réunissent 47 millions d'utilisateurs de cryptomonnaies, plus de 85% de l'ensemble. Le nombre de détenteurs par pays, en pourcentage de leur population, révèle un taux de 3,05% pour le Maroc classé après le Gabon, 3,09%. L'Afrique du Sud est en première position avec 12,27%. Dans son analyse, l'auteur de cette étude plaide pour la nécessité d'encadrer cette montée de puissance de la cryptomonnaie. «Sur le plan démographique, on rappellera que les utilisateurs de cryptomonnaies sont très majoritairement des jeunes de 20 ans à 30 ans. C'est le cas au Maroc, par exemple. Une enquête récente de Synergia montre que concernant le bitcoin, les jeunes de moins de 30 ans représentent plus de 50% des utilisateurs. D'autres enquêtes estiment qu'en Afrique subsaharienne ce pourcentage peut atteindre 70%. Or selon les Nations Unies, l'Afrique, tous pays confondus, est le continent le plus jeune de la planète, avec une moyenne d'âge de 19 ans, deux fois plus jeune que les Etats-Unis (38 ans). Et dans des pays subsahariens, certains ont aujourd'hui entre 45 et 50% de leur population de moins de 15 ans. Enfin, en 2050, 50% de la population africaine aura alors moins de 25 ans», souligne-t-il. Et d'ajouter : «Sur le plan urbain, toutes les enquêtes montrent que les utilisateurs de cryptomonnaies se concentrent dans les grandes métropoles urbaines, comme à Casablanca au Maroc».
Réglementation
Sur le plan réglementaire, aucun pays africain ne reconnaît aux cryptomonnaies le statut de monnaie légale, à l'exception de la République centrafricaine qui vient de faire du bitcoin une monnaie ayant cours légal, même pour le paiement des impôts et taxes, précise ce Policy Research. «Pour autant, force est de constater que cette interdiction formelle est peu suivie d'effet. Par contre, l'absence d'un cadre réglementaire dédié aux cryptomonnaies est non seulement source de confusion mais aussi pénalisant pour celles ou ceux qui entendent les développer davantage encore, ou au contraire les interdire», indique l'auteur de cette analyse. Le Maroc fait partie des 7 pays (Nigeria, Egypte, Libye, Ouganda, Namibie, Algérie) qui interdisent les cryptomonnaies. Elle est admise en Afrique du Sud et tolérée dans 25 autres pays comme l'Angola, le Bénin, le Botswana, le Burkina Faso, le Cameroun, la Côte d'Ivoire, l'Ethiopie, le Gabon ou encore le Ghana. Toutefois, le Nigeria et le Maroc «ont vu le nombre de leurs détenteurs de cryptomonnaies augmenter ces derniers mois», souligne cette étude mettant l'accent sur l'inefficacité de l'interdiction. Par ailleurs un projet de régulation des cryptomonnaies est en gestation au Maroc. «Abdellatif Jouahri, gouverneur de Bank Al-Maghrib (BAM), banque centrale du Royaume, a annoncé un projet de réglementation des cryptomonnaies. Première étape importante sur la route qui pourrait conduire le pays à les autoriser officiellement, sous certaines conditions. Cette annonce constitue une rupture du front uni constitué par le ministère de l'économie et des finances, l'Autorité marocaine de régulation des marchés financiers et, bien sûr, BAM. Tous les trois sont jusqu'alors sur une même ligne, celle de s'opposer vent debout à des cryptomonnaies non régulées», indique la même source. Et d'ajouter : «Pour Abdellatif Jouahri, la situation particulière du Maroc, augmentation de 120% des cryptomonnaies entre juillet 2021 et juin 2022, malgré leur interdiction formelle, ne pouvait perdurer en l'état, celui d'unités de compte échappant à tout contrôle des institutions monétaires nationales ou internationales. Ce projet, s'il est adopté, permettrait aux cryptomonnaies d'être tolérées dans un premier temps, mais aussi de superviser leur bon usage. En ligne de mire, sans doute, la lutte contre le blanchiment d'argent et le financement des groupes terroristes». Cette analyse relève également que ce projet s'inscrit aussi dans une réflexion à plus long terme sur la monnaie digitale de banque centrale (MDBC). Pour l'auteur de cette recherche, «l'annonce concomitante, par BAM de ce projet et de la création d'un comité étudiant l'opportunité, les modalités et les conséquences de l 'émission d'une MDBCS marocaine, donne force à cette hypothèse. Comme beaucoup de banquiers centraux européens, Abdellatif Jouahri est de ceux qui pensent que l'on peut interdire les cryptomonnaies, sans condamner les blockchains, bien au contraire et les soutenir, et avec elles réguler de façon efficace l'usage des cryptomonnaies».


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.