Le Maroc s'affirme, grâce à la Vision Royale éclairée, comme « le pays phare » en Afrique    Brice Soccol sur CNews salue l'essor diplomatique du Maroc grâce au roi Mohammed VI et déplore l'isolement algérien régional    Justice, corruption et polémique : Ouahbi se confie en exclusivité à Hespress    Torre Pacheco, Espagne : Quand l'extrême droite sème la haine et cible les Marocains    Le Maroc reste le principal consommateur arabe de charbon malgré un recul de sa part dans la production électrique    La France interdit l'usage du téléphone portable dans les collèges dès la prochaine rentrée scolaire    Gaza : troisième phase de la campagne marocaine d'aide humanitaire    La France lance une campagne de vaccination contre la dermatose nodulaire contagieuse    ONU: adoption en Assemblée générale de l'Initiative « UN80 » visant à renforcer le système onusien    Berlin : Plusieurs lignes du train urbain suspendues en raison d'un manque de personnel    Déconcerté, l'ANC commente le ralliement de Jacob Zuma à la position marocaine sur le Sahara : «Il mène une contre-révolution»    Le bilan des violences dans le sud de la Syrie dépasse les 1.000 morts    Le Maroc est devenu un des centres mondiaux du football (Gianni Infantino)    Foot: La sélection marocaine des joueurs locaux s'impose face au Burkina Faso    Brahim Díaz à Malaga pour la 2ème édition de son campus « Mentalidad Brahim »    Températures prévues pour le lundi 21 juillet 2025    Lahcen Saâdi: «La dégradation du discours politique, une grande calamité»    Bonus INTGVIEW. Des conventions pour valoriser l'artisanat et l'économie sociale    Accident mortel à Casablanca : La Justice dément le vol d'organes de la victime    IA et culture au Maroc : vers une stratégie Sud–Sud, ancrée et partagée    Golf scolaire : Sofia Cherif Essakali cheffe de file de la délégation marocaine    MAGAZINE - Souheil Ben Barka : fluide planséquence    Botola D1 / Le programme de la saison 25-26 dévoilé : un derby à Rabat en ouverture    Morocco to face Ghana in WAFCON semi-finals    Mondial 2030 : David Hallyday saisit la FIFA sur la traque des chiens errants au Maroc    CAN 2024 femenina: Marruecos se enfrenta a Ghana, que venció a Argelia en los penales    Afrique : 6 M$ pour une plateforme des agendas de développement par l'UM6P, l'UNESCO et la Fondation OCP    Diaspo #398 : De la Belgique au Maroc, Sarra El Massaoudi célèbre Nos Héritages migratoires    Le temps qu'il fera ce dimanche 20 juillet 2025    Une mère accuse le vol d'organes de son fils décédé : le parquet de Casablanca dément et rétablit les faits    CAN de rugby à XV (Ouganda-2025) : le Maroc termine à la 6è place    Enseignement et biens habous : Toufiq clarifie les nouvelles orientations    Cinéma : Voici les projets admis à l'avance sur recettes au titre de la 2e session de 2025    Le Parlement panafricain demeure un organe sans autorité, vingt ans après sa création, déplore le Policy Center for the New South    Le détenu décédé à Nador souffrait d'une maladie incurable et bénéficiait des soins de santé nécessaires    Euro (f) Suisse 25 : Cruelle désillusion pour les Bleues, l'Allemagne en demi-finale        Interview avec Paul Mamere : « Mon parcours n'est pas une exception »    Ferhat Mehenni : Le régime algérien transforme Tala Hamza en base militaire dans le cadre d'un plan d'éradication des Kabyles    Hackathon national : quatre initiatives distinguées à Rabat    Le moral des ménages repart à la hausse au 2e trimestre 2025    Saham Bank obtient 55 millions d'euros de la BERD    Lekjaa : Le Maroc prépare 2030 dans une logique de continuité et de durabilité    Cinéma: La Commission d'aide dévoile sa liste    Le Maroc et l'UNESCO annoncent une nouvelle alliance pour promouvoir le développement en Afrique par l'éducation, la science et la culture    Yaoundé vibre avec les « Renaissance Music Awards »    Pose de la première pierre du projet de valorisation du site archéologique de Sejilmassa    Festival : Jazzablanca, un final éclatant de stars et de jeunes talents    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Saïd Masrour : «Le 20 juin est mon combat»
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 15 - 08 - 2006

Emprisonné suite aux évènements du 20 juin 1981, Saïd Masrour préside aujourd'hui l'Association des victimes et familles de victimes des «émeutes de Casablanca». Bilan et perspectives de l'action de l'Association 20 juin.
Aujourd'hui Le Maroc : Cinq mois après sa constitution, quel est le bilan de l'Association 20 juin ?
Saïd Masrour : Un bilan globalement négatif. Nous avons certes organisé un après-midi de distraction pour les enfants des familles de victimes, fêté avec éclat la commémoration du 25e anniversaire des événements du 20 juin et envoyé 25 enfants en colonies de vacances dans le cadre d'une initiative du Conseil consultatif des droits de l'Homme, mais l'énorme effort consenti pour faire connaître notre Association n'a pas porté ses fruits. Le siège de l'Association n'a pas été validé, notre récépissé nous est toujours refusé et, de ce fait, nous ne pouvons prétendre à aucun financement. Dans ces conditions, il est difficile d'agir, impossible d'avancer.
Le Conseil consultatif des droits de l'Homme vous avait pourtant assuré de son soutien ?
Les recommandations de l'IER en matière de soutien aux associations de victimes des «années de plomb» nous ont en effet poussés à nous tourner vers le CCDH pour assurer le dédommagement moral et matériel des victimes des événements du 20 juin 1981 et de leurs familles. L'allocution prononcée par M. Bouderka, au nom du CCDH, lors de notre assemblée constitutive, nous avait rempli, d'optimisme.
Mais jusqu'à aujourd'hui, nous n'avons rien eu d'autre que des promesses. Pas de local, pas de subvention. Quant à l'opération «Colonies de vacances», le CCDH s'était engagé à faire bénéficier 50 de nos enfants, or seuls 25 en ont profité.
Début juillet, nous avons pris acte de l'accord entre la primature et le CCDH destiné à mettre en œuvre les recommandations de l'IER par le biais d'une action intergouvernementale.
Mais pour ce qui est des dédommagements promis par le CCDH, ils ont été repoussés de mois en mois, de juin jusqu'à août. Et tout dernièrement, Mme Khadija Rouissi, membre du CCDH, nous a promis que cela se débloquera en décembre. En attendant, force est de constater que le CCDH entre en contact avec les familles sans passer par l'Association, ce qui porte un grave préjudice à notre légitimité.
Cela tendrait donc aujourd'hui à vous rapprocher du Forum Vérité et Justice, dont vous sembliez vous être démarqués à l'époque de votre création ?
Le très faible soutien du CCDH nous a effectivement conduits récemment à envisager de dissoudre notre association et rejoindre les rangs du Forum Vérité et Justice afin de faire aboutir les revendications des victimes et des familles de victimes des événements du 20 juin 1981.
J'en profite d'ailleurs, en ma qualité de membre du conseil national du FVJ, pour préciser un point important. Ceux qui ont prétendu que la création de notre association était téléguidée par le CCDH pour affaiblir la position du FVJ à la veille de la tenue de son congrès national les 10, 11 et 12 mars dernier, ont la preuve désormais que leurs soupçons étaient infondés : si tel était le cas, le CCDH aurait tenu ses promesses. La vérité est que seul le CCDH avait répondu à l'invitation qui lui avait été faite, de même qu'à d'autres instances, notamment le FVJ et l'AMDH, de parrainer la constitution de notre association.
Concrètement, aujourd'hui, nous nous acheminons vers une refondation de notre association sur la base d'une nouvelle domiciliation ; l'actuelle étant contestée par l'administration. Cela nous permettra d'obtenir notre récépissé et d'accéder enfin aux financements qui nous permettront d'agir efficacement.
Quelles sont aujourd'hui, pour les victimes et leurs familles, les urgences les plus criantes ?
Il y a d'abord les blessés par balles, dont certains cas sont extrêmement préoccupants. Il y a ensuite le cas des dossiers constitués après l'expiration du délai, qui doivent être pris en considération. Avec, bien entendu, le problème de l'identification des dépouilles et la remise aux familles des certificats de décès. De façon générale, nous revendiquons un dédommagement équitable des familles et des victimes d'emprisonnements arbitraires.
Quant à la couverture médicale et à l'intégration sociale, nous estimons que tout reste à faire et que la promesse de l'AMO vaut à peine mieux à nos yeux que les prestations garanties sur la base d'un certificat d'indigence…
Votre association est-elle vouée à se dissoudre lorsque tous les dossiers dont elle a la charge auront été traités ?
Non, car nous avons également pour objet d'entretenir le souvenir de ces événements, afin qu'ils ne se reproduisent plus jamais. Autrement dit, nous voulons faire du 20 juin le symbole d'une refondation du pacte social entre l'Etat et les citoyens, et contribuer, sur le terrain, à faire renaître l'espoir dans les cœurs.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.