Le coût total du nouveau statut des fonctionnaires de l'Education nationale dépasse 17 milliards de dirhams (ministre)    200 millions de dollars partis en fumée : le Liban isole davantage l'Algérie et réaffirme la marocanité du Sahara    Taïwan : Pékin célèbre 80 ans de retour à la mère patrie    Le Maroc a offert au Mondial U20 une "belle histoire à apprécier" (Ronaldo Nazário)    Ministère de la Maison Royale, du Protocole et de la Chancellerie : Le Roi Mohammed VI reçoit demain les champions du monde – Un accueil royal et populaire pour les Lionceaux sacrés champions du monde U20    Casablanca : Deux morts et deux blessés dans l'effondrement d'une maison menaçant ruine    Importation de bovins : le gouvernement double le quota des exonérations    Accidents de la route : Ouahbi rassure, la hausse des indemnisations n'affectera pas les primes d'assurance    Maroc–Mauritanie : pour une fédération de raison et de civilisation    Sahara : la Pologne soutient officiellement le plan d'autonomie    Le Cambodge affirme son soutien au plan marocain d'autonomie et à la souveraineté et à l'intégrité territoriale du Royaume    Equipe Nationale U20 championne du monde : SM le Roi recevra les membres de l'équipe nationale U20 ce mercredi    FIFA : « Maroc , un rêve devenu réalité et une ambition nouvelle pour 2026 »    LDC/Phase de ligue (J3) : Ben Seghir vs Hakimi en fin d'après-midi    inDrive s'engage pour une mobilité plus sûre au Maroc    Errance et détresse psychique : Symptôme d'un système de prise en charge lacunaire [INTEGRAL]    Programme de lutte contre l'analphabétisation: les dysfonctionnements de mise en œuvre pointés du doigt par les parlementaires    Décès de l'acteur Abdelkader Moutaâ à l'âge de 85 ans    Jeux vidéo et cinéma : Bensaïd prône un mariage stratégique au service de la création marocaine    Le Cambodge salue le leadership de SM le Roi Mohammed VI et soutient les Initiatives Royales Atlantiques    ONDA : El Mokhtar Dahraoui nouveau directeur de l'aéroport Rabat-Salé    Aides sociales directes : Moins de 1,3% des demandes refusées chaque mois en 2025    RAM-China Eastern Airlines : Un partenariat stratégique renforce la connectivité Chine-Afrique    Fouzi Lekjaa exhorte les Lionceaux U17 à suivre l'exemple des U20    Mondial U20 : La Fédération kabyle de football félicite le Maroc    Ils ont noyé Ben Barka dans la baignoire : extraits d'un livre-enquête inédit sur la disparition de l'opposant marocain    Le Roi ordonne un accueil grandiose pour les champions du monde U20    Sur Instructions de SM le Roi, la sélection nationale de football des moins de 20 ans, Championne du monde, se verra réserver, ce mercredi, un accueil digne des héros de cet exploit sportif historique inédit    Han ahogado a Ben Barka en la bañera: extractos de un libro-investigación inédito sobre la desaparición del opositor marroquí    Sáhara: Tras la visita de Bourita a Moscú, Attaf llama a Lavrov    La Federación de Fútbol de Kabylie felicita a Marruecos por su desempeño en el Mundial Sub-20.    +75% de précipitations estivales au Sahara d'ici 2100 (étude)    La lutte contre la corruption revient parmi les priorités du gouvernement Akhannouch    National Geographic : Rabat désignée comme ville incontournable à visiter en 2026    Maroc : Décès de l'artiste Abdelkader Moutaa    Revue de presse de ce mardi 21 octobre 2025    L'Equipe : Yassir Zabiri, figure d'une génération dorée    La Bourse de Casablanca ouvre en territoire positif    France: Sarkozy est arrivé à la prison pour y être incarcéré    Libye : L'Espagne saisit 10 navires militaires destinés aux forces de Haftar    L'UE acte la fin des importations de gaz russe pour 2027    Une femme à la tête d'une coalition gouvernementale au Japon    Rendez-vous : demandez l'agenda    La cour d'appel de Casablanca confirme plusieurs condamnations dans l'affaire Jerando    Une vidéo diffusée par Hicham Jerando, faussement liée à un réseau de prostitution à Casablanca, provenait de sites pornographiques étrangers    Rabat célèbre la créativité avec le Festival Léonard De Vinci du Court Métrage    Doukkala en heritage: Une leçons de mémoire au féminin    Le Festival de Cinéma Méditerranéen de Tétouan dévoile sa sélection officielle    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Et si le ciel nous tombait sur la tête
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 06 - 01 - 2004

L'aviation civile a connu deux catastrophes en moins de 15 jours. Elles concernent des vols affrétés par des compagnies à moindre coût. Ces drames montrent les limites dangereuses de ce genre de transport certes moins cher mais dont les normes de sécurité laissent beaucoup à désirer. Le Maroc, qui s'apprête à libéraliser son ciel, doit faire preuve de vigilance en évitant de livrer son espace aérien à des opérateurs peu scrupuleux. C'est à ce prix aussi que le Royaume, qui table sur 10 millions de touristes en 2010, peut relever ce défi ambitieux.
L'un des affréteurs de l'avion de la compagnie égyptienne, Flash Airlines, qui a sombré âmes et biens dans la mer Rouge, se nomme Fram. Le PDG de cette entreprise aux activités multiples, à la fois tour opérateur et hôtelier, se nomme Georges Colson. Aux lendemains des attentats du 16 mai, il fut notamment le premier partenaire touristique à se déplacer au Maroc, chasse gardée de Fram depuis 40 ans, avec une moyenne de 100.000 clients par an, trois hôtels de 2200 lits et 1800 passagers par an. D'emblée, Jean-Jacques Bouchet, le monsieur Fram du Maroc tient à faire la différence. «Dans notre métier, nous ne sommes pas techniciens. La première autorisation d'une compagnie ou d'un avion est celle délivrée par l'aviation civile. L'aviation égyptienne obeit aux normes européennes. Pour nous, nous nous intéressons à la solvabilité financière qui permet de dire si l'avion est récente».
Aujourd'hui, Fram, principal voyagiste concerné par l'accident de l'avion charter égyptien est au centre de la controverse. Georges Colson a sans doute parlé très vite. Sa tentative d'absoudre Flash Airlines dès les premières heures de la catastrophe, avant même que les secours ne soient sur place, est un risque qu'il ne fallait sans doute pas prendre. Car depuis, les révélations se succèdent. Flash Airlines était non seulement une compagnie qui a eu plusieurs fois maille à partir avec les autorités aéroportuaires de certains pays, et qui a été suspendue en Suisse, un pays très regardant sur les certificats.
Pourquoi donc Fram, une entreprise aussi prestigieuse, n'a pas eu vent de cette interdiction ? Doit-on y voir, comme l'a si bien dit un responsable de l'aviation civile française, les effets de la déréglementation qui poussent les compagnies à adopter les coûts les plus bas possibles ?
M. Colson qui sait qu'il joue l'avenir et la réputation de sa compagnie, balaye tout d'un revers de la main. « Ces appareils disposent des autorisations délivrées par les autorités de tutelle françaises et de tous les certificats de maintenance ». Justement, c'est sur ces certificats de maintenance que s'attarde le débat. Là aussi, le président du Directoire de Fram tranche sans appel sur Europe 1: « ces certificats, clame-t-il, ont été établis par des sociétés d'entretien. Ce ne sont pas des certificats de bénévolat ».
Quoi qu'il en soit, le débat sur les jeunes compagnies, les low-cost et les compagnies de charter reste ouvert. Au Maroc, 20 à 30 compagnies régulières sont opérationnelles. Le développement du charter fait partie des objectifs majeurs, indispensable pour transporter 10 millions de touristes à l'horizon 2010.
Le pays ne compte pour le moment que 3 compagnies charter, une goutte d'eau dans l'océan des 50 à 60 compagnies charter desservant les stations de Marrakech, d'Agadir et autres destinations touristiques nationales avec l'extérieur. Mais, malgré le nombre toujours grandissant de compagnies desservant le Maroc, les autorités restent vigilantes. A la Direction de l'Aviation civile, on rappelle non sans une certaine fierté, que le Maroc est, en matière de sécurité, très coté à l'étranger avec des centres de maintenance d'un niveau élevé.
De leur côté, les trois compagnies charter marocaines sont tenues de répondre à un certain nombre de conditions techniques. Pour Saïd Mouhid, fondateur de la compagnie Morocco Airways, les contrôles au Maroc sont d'une rigueur extrême, avec des standards à tous points égaux à ceux de l'Europe ou des USA. « Cet accident risque malheureusement de déclencher le procès des compagnies à bas prix. A mon avis, il n'y a aucune différence entre la réglementation qui prévaut chez les compagnies charter et celles observées par les régulières. »
Il y a quand même, comme l'a déclaré un ancien cadre de l'Aviation civile, plus de risques chez les charters. Pour celles qui ne sont pas immatriculées au Maroc, par exemple, les vols réguliers sont organisés dans le cadre des accords aériens conclus avec le Maroc.
Les vols charters ne sont pas soumis à des accords techniques. Une attestation de leur autorité de tutelle, stipulant que les conditions de navigabilité sont bel et bien remplies, suffit à leur ouvrir le sésame. Le hic est que les décisions des autorités sont prises en partie à la base des certificats délivrés souvent par des organismes prestigieux comme le Bureau Veritas, mais aussi, et de plus en plus, par des structures moins connues, voire anonymes.
Bref, l'aspect sécuritaire de la libéralisation, jusque-là en berne, sera certainement l'une des grandes donnes de la libéralisation. Le P-dg de la RAM, Mohamed Berrada, le rappelait en juillet dernier lors de la rencontre avec la SNAV, « la libéralisation doit être contrôlée ». Un rappel plus que jamais d'actualité à l'heure où les low-cost commencent à lorgner du côté du Maroc.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.