Taib Cherkaoui, ministre de l'Intérieur, a affirmé que les trafiquants ayant introduit les armes saisies étaient en relation avec cinq militaires appartenant au 59ème régiment d'infanterie d'Amgala. Nouveau rebondissement dans l'affaire du démantèlement de la cellule terroriste relevant d'Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI). Les armes découvertes, mardi 4 janvier, dans la région d'Amgala ont été introduites au Maroc par des trafiquants qui s'activent au niveau de la ceinture de sécurité. C'est ce qu'a affirmé Taib Cherkaoui, ministre de l'Intérieur, lors d'un point de presse tenu, mercredi 12 décembre, à Rabat. M. Cherkaoui a indiqué que les investigations menées au sujet de ce réseau, composé de 27 membres et qui s'apprêtait à semer la terreur au Royaume, ont révélé que ces trafiquants étaient en relation avec cinq militaires appartenant au 59ème régiment d'infanterie d'Amgala. Ces informations révélées par le ministre de l'Intérieur confirment, encore une fois, le caractère très dangereux de la cellule terroriste mise hors d'état de nuire. A rappeler que les éléments de la Gendarmerie royale avaient découvert, mardi 4 janvier, dans la région d'Amgala, à 220 kilomètres de la ville de Laâyoune, trois caches d'armes. Ces caches contenaient trente-trois kalachnikovs de type AK 47, un mortier calibre 82 mm, deux lance-roquettes RPG7, une importante quantité de munitions d'armes réelles, 66 chargeurs pour armes et d'autres munitions. Le ministre de l'Intérieur a souligné que les militaires marocains impliqués «facilitaient aux trafiquants l'introduction des produits de contrebande en contrepartie de sommes d'argent, sans même vérifier la nature de ces produits de trafic illégal», ajoutant que ces derniers «étaient convoyés principalement à dos de chameau». M. Cherkaoui a indiqué que «la plus grande partie des produits de contrebande était disposée dans des caissons. Les militaires mis en cause touchaient une contrepartie pécuniaire moyennant la facilitation de l'introduction de ces produits en territoire national, à partir du poste de surveillance dont ils avaient la charge». Le ministre de l'Intérieur a affirmé, par ailleurs, que les services de sécurité n'ont pas encore mis la main sur les trafiquants ayant introduit les armes au Royaume. «Les recherches sont en cours pour l'arrestation des trafiquants impliqués dans l'introduction d'armes au Maroc. D'autre part, les militaires impliqués dans les opérations de contrebande seront déférés devant la justice», a conclu M. Cherkaoui. Lors de ce point de presse qui n'a duré que quelques minutes, le ministre de l'Intérieur s'est abstenu de répondre aux questions des journalistes. «Je sais bien que les journalistes, présents lors de ce point de presse, aimeraient bien poser des questions à propos des détails de cette affaire. Mais, malheureusement, je ne peux pas répondre, à l'heure actuelle, à ces questions étant donné le caractère confidentiel de l'enquête en cours», a souligné M. Cherkaoui. Le ministre a, par ailleurs, promis de tenir les médias nationaux et étrangers au courant des développements de cette affaire dans les prochains jours. Rappelons que la cellule terroriste démantelée, encadrée par un citoyen marocain se trouvant dans les camps d'Al Qaïda dans le nord du Mali, projetait de perpétrer des actes terroristes à l'aide de ceintures explosives et de voitures piégées visant en particulier les services de sécurité ainsi que des intérêts étrangers. La cellule projetait aussi de braquer des agences bancaires et de transfert d'argent pour disposer des fonds nécessaires au financement de leurs projets terroristes. Le réseau terroriste démantelé projetait également d'envoyer des volontaires aux camps d'Aqmi en Algérie et au Mali pour y effectuer des entraînements paramilitaires avant de retourner au Maroc pour exécuter leurs plans destructeurs en utilisant les armes découvertes près d'Amgala.
