Différentes composantes de la gauche ont été présentes pour exprimer leur soutien à cette initiative. «Nous sommes là pour tirer la sonnette d'alarme». Ils étaient plus de 100.000 manifestants à la marche de protestation organisée dimanche matin par la CDT et la FDT à Casablanca. De 10h00 jusqu'à l'après-midi, ils ont clamé leurs slogans de colère contre «un gouvernement impuissant face à la détérioration de la situation de la classe ouvrière marocaine», «un gouvernement qui a adopté une vision sécuritaire pour réprimer les manifestations légales de protestation, un gouvernement qui a refusé de débattre des revendications matérielles, d'ordres social et professionnel des salariés». En outre, les adhérents aux deux centrales syndicales venus de toutes les régions du Maroc, étaient présents à ces manifestations d'autres organisations, associations de diplômés chômeurs, jeunes avocats, personnalités politiques de la gauche, ainsi que les jeunes du Mouvement du 20 février. Cette marche est un succès, estime Abderrahmane El Azzouzi, secrétaire général de la Fédération démocratique du travail, ajoutant que la FDT n'a pas pour autant mobilisé tous ses affiliés. «Cette marche est un message adressé au gouvernement. Ce dernier doit lire et analyser ce qui s'est passé ce dimanche et répondre d'urgence aux revendications des travailleurs», souligne M.Azzouzi. Pour Noubir El Amaoui, secrétaire générale de la Confédération démocratique du travail (CDT), cette marche n'est qu'une première étape. «La prochaine étape sera une grève générale», a-t-il indiqué. Par ailleurs, les différentes composantes de la gauche ont été présentes pour exprimer leur soutien à cette initiative. «Nous sommes là pour tirer la sonnette d'alarme. Cela veut dire que cette marche pacifique est une étape première. Il y aura d'autres initiatives d'union qui vont renforcer tout le mouvement protestataire qui demande à ce que les acquis soient préservés, à ce que les droits soient effectifs sur l'ensemble des Marocains et des Marocaines. Nous voulons aujourd'hui, au lieu d'initier une récession, saisir l'occasion pour construire la démocratie au Maroc, pour préserver la paix sociale», a déclaré à ALM Nabila Mounib, secrétaire générale du PSU. Même son de cloche pour Abdelkarim Benatik, secrétaire général du Parti travailliste. «L'appel des deux centrales nous interpelle. Nous sommes là pour mobiliser, pour dire attention le chef de gouvernement doit réagir, pour premièrement, avoir une approche au niveau du dialogue social et deuxièmement une approche concernant la situation politique parce qu'on est devant un vide». Pour sa part, Hbib El Malki, membre du bureau politique de l'USFP, a souligné que l'action syndicale concertée FDT/CDT est une initiative d'une portée nationale qui s'inscrit dans un contexte de crise sociale, marqué par la détérioration du pouvoir d‘achat des travailleurs et des couches moyennes. «Le gouvernement semble préoccupé par d'autres problèmes qui n'ont rien à voir avec le quotidien des Marocains, il est temps pour maintenir la cohésion sociale, pour consolider la stabilité de notre pays, que les pouvoirs publics reprennent le dialogue social et jettent les bases d'un nouveau consensus social capable de faire des partenaires sociaux de véritables acteurs dans la vie nationale et ce, conformément à l'esprit et aux dispositions de la nouvelle Constitution», a expliqué M. EL Malki.