Les banques islamiques au Maroc font actuellement face à de faibles liquidités, au moment où elles sont censées étoffer leur offre en nouveaux produits de financement destinés aux particuliers et aux entreprises. Selon les données de la Bank Al-Maghrib (BAM), les dépôts auprès des banques islamiques au cours des dix premiers mois de l'année dernière sont estimés à environ 275 millions de dollars, tandis que les dépôts d'investissement se sont élevés à environ 22 millions de dollars. Les fonds fournis par les banques islamiques dépassent les dépôts à leur disposition, compte tenu de la forte demande de financement immobilier, qui a incité les banques à piocher dans leurs propres fonds pour répondre à la forte demande de financement. Les financements immobiliers ont constitué l'essentiel de l'activité des banques islamiques. Et ce, sans même la disponibilité d'une assurance Takaful, qui a été votée par le Parlement mais qui n'a pas encore été publiée au Bulletin officiel pour prendre effet. L'assurance Takaful est justement une alternative «éthique» au système d'assurance classique, qui consiste en la création d'unfonds commun établi dans le but de répartir le risque de survenance d'un événement défavorable touchant un membre du groupe. Les observateurs estiment que les dépôts d'investissement destinés à injecter de nouvelles liquidités dans les banques islamiques sont encore faibles, mais que ces dépôts ne suffiront pas à l'avenir même s'ils sont maximisés. Il est même attendu que les banques soutiennent cette liquidité par le biais des sukuk. Le sukuk désigne dans le droit musulman un certificat d'investissement conforme à la charia. Il est en quelque sorte l'équivalent, dans le domaine de la finance islamique, des obligations de la finance classique. Quoique, en somme, les activités des banques islamiques connaissent une croissance de leurs activités dans le monde entier. Dans le détail, la valeur totale des actifs financiers de la finance islamique s'élève à 2,43 trilliards de dollars, selon les données de 2017, dont 1,72 trilliards de dollars d'actifs pour les banques islamiques. Selon l'étude, la valeur de ces actifs devrait augmenter de 56% pour atteindre 3,8 billions de dollars d'ici 2023, dont 2,44 billions de dollars d'actifs pour les banques islamiques.
