La Commission européenne a confirmé l'ouverture de discussions avec le Maroc en vue d'un accord élargi de coopération, inspiré des modèles déjà conclus avec la Tunisie, l'Egypte et la Jordanie et incluant des obligations précises en matière de contrôle des frontières et de régulation des flux migratoires, ont affirmé plusieurs sources proches du dossier. Cette déclaration a été faite par la commissaire européenne chargée du partenariat avec le pourtour méditerranéen, Dubravka Suica, lors du lancement du plan Europe globale, qui prévoit un accroissement du soutien financier aux pays du Nord de l'Afrique dans le cadre du prochain cadre budgétaire pluriannuel de l'Union européenne (UE). «Nous disposons déjà de partenariats établis avec plusieurs d'entre eux, et nous œuvrons à leur approfondissement. Nous collaborons aujourd'hui avec l'Egypte, la Tunisie et la Jordanie. Nous entamons désormais un travail de fond avec le Maroc, et nous nous apprêtons à engager des échanges avec le Liban», a déclaré Mme Suica. Les autorités européennes ambitionnent de conclure un accord avec Rabat structuré autour d'une coopération dite stratégique, à l'instar des protocoles signés ces deux dernières années avec Tunis et Le Caire. Ceux-ci comportent, en contrepartie d'un appui budgétaire renforcé, des engagements explicites en matière de surveillance frontalière, de gestion conjointe des départs et de réadmission des ressortissants. Des sources internes à la Commission ont précisé à l'agence Europa Press que l'Union entend proposer à Rabat une architecture contractuelle de nature comparable, bien que les échanges formels ne soient pas encore enclenchés. «Les premières conversations sont en cours et les négociations pourraient débuter prochainement, sous la conduite conjointe de la Commission et des Etats membres», indique-t-on de même source. Au-delà de la question migratoire, l'accord envisagé devrait couvrir d'autres domaines de coopération tels que l'intégration économique, les infrastructures numériques, les énergies renouvelables ou encore l'enseignement supérieur. Le Maroc figure depuis plusieurs années parmi les interlocuteurs jugés prioritaires dans le voisinage méridional de l'UE.