Le PPS a dévoilé aujourd'hui son plan de relance post covid-19, lors d'une conférence de presse par vidéoconférence. Il s'agit d'une série de 20 propositions qui mettent le citoyen au cœur du processus de développement et les politiques publiques nationales. Le plan du PPS intitulé « Proposition du PPS pour un contrat politique nouveau », s'article autour de trois grands axes. Le premier porte sur « un plan économique de relance », le deuxième vise à « éradiquer la précarité et la pauvreté, concrétiser la justice sociale et promouvoir la culture » et le troisième autour de « l'approfondissement de la vie démocratique et l'édification institutionnelle ». Dans la première partie, dédiée à un plan économique de relance, 9 mesures principales ont été élaborées par le PPS : En premier lieu, le PPS estime que la priorité doit être redonnée au rôle de l'Etat, au produit marocain, et au consommateur marocain. Pour sortir de la crise économique engendrée par le covid-19, il faudra donner la priorité à l'investissement public pour soutenir de grands plans économiques et industriels de développement et des secteurs stratégiques économiques et sociaux, consolider les infrastructures et les grands travaux et renforcer la commande publique. L'Etat doit également être capable de se porter garant de l'entreprise nationale dans ses relations avec le secteur financier afin de lui faciliter l'accès aux exigences de financement de l'investissement. Financement qu'il doit également renforcer par un fonds d'investissement public dont la mission principale est la participation au capital de certaines entreprises industrielles, dans le but de renforcer la souveraineté industrielle nationale. Le PPS estime également que l'Etat doit instaurer des systèmes d'orientation de la production et de la consommation, de contrôle et de régulation de la concurrence, des prix et de la qualité et de protection du consommateur et du produit national. Pour garantir la sécurité énergétique nationale, le PPS appelle à remettre en activité la SAMIR et la mettre au service de la sécurité énergétique nationale. Dans la gestion de ses finances, le PPS encourage l'Etat a adopter des approches financières et budgétaires innovantes, comme le fait d'opter pour un déficit budgétaire exceptionnel afin de faire face à la situation inédite actuelle, en étant plus souple par rapport au principe de la rigueur budgétaire pour une durée d'au moins 2 ans. Il s'agit aussi de permettre le recours équilibré à l'emprunt intérieur et extérieur en vue de financer l'investissement public dans des secteurs prioritaires ou de sauvegarder des emplois, tout en montrant une grande prudence afin de contenir les tensions inflationnistes. L'épargne publique peut servir à financer le budget général à travers le lancement d'un emprunt obligataire dont le rendement est exonéré d'impôt. Le PPS appelle également à entreprendre une réforme fiscale équitable et adopter la loi-cadre sur la fiscalité. Il propose notamment de supprimer le régime des exonérations fiscales après 5 années d'exercice pour l'entreprise, à l'exception des activités à caractère social, d'utilité publique, ou pour les entreprises ne jouissant pas d'un monopole juridique ou de fait et pour celles qui renforcent leurs fonds propres. Instaurer un impôt sur la fortune, sur l'héritage à partir de 10 MDH, fiscaliser les grandes propriétés agricoles, ou une nouvelle tranche de l'impôt sur le revenu de 44% sur les très hauts salaires, figurent parmi les propositions du PPS. Pour soutenir et financer l'entreprise nationale, le PPS appelle à la mise en place d'un pacte social dans lequel l'entreprise s'engage socialement à sauvegarder les emplois, à respecter les droits sociaux des travailleurs et à combattre la précarité de l'emploi. Pour ce faire, l'Etat doit s'engager, de son côté, à soutenir le financement de l'entreprise et à améliorer le climat des affaires, permettant ainsi de réunir les conditions d'une paix sociale avec une participation active des syndicats des travailleurs. Il s'agit également de réorienter le secteur bancaire vers le soutien et la création des PME, en activant la garantie de l'Etat, ce qui passe par le renforcement des dotations de la Caisse Centrale de Garantie (CCG). Il est également impératif de maintenir les lignes de crédit négociées avant la pandémie et inciter les banques à accorder aux entreprises touchées par la crise des facilités de prêts à des taux d'intérêt préférentiels et pour une longue durée. Le PPS propose également de mobiliser une partie des disponibilités du Fonds Hassan II pour permettre à cette institution de prendre des participations momentanées dans des PME menacées de faillite. Dans sa proposition, le PPS insiste sur le fait d‘intégrer la dimension écologique dans le processus de développement. Ceci dans le but de préserver les ressources nationales et de développer une économie alternative respectueuse de l'environnement, mais aussi réaffirmer la souveraineté nationale du Maroc sur ses ressources naturelles et maîtriser leur utilisation. Il s'agit aussi de créer un régime et un fonds de soutien aux entreprises utilisatrices des énergies renouvelables et faciliter les opportunités d'investissement visant à mobiliser des ressources hydrauliques supplémentaires et non conventionnelles. Le PPS encourage également un nouveau positionnement économique du Maroc et le renforcement de ses potentialités dans les métiers d'avenir. Il s'agit notamment de réviser les accords de libre-échange pénalisants pour l'économie nationale et approcher la coopération internationale sur la base du principe d'un échange équitable. La proposition du PPS appelle également à renforcer la présence du Maroc dans le continent africain, en le positionnant comme un Hub régional en matière de métiers technologiques. Cela peut se faire à travers l'émergence d'au moins 50 applications et de startups technologiques marocaines capables d'opérer au niveau africain, ou encore l'émergence d'une dizaine de leaders nationaux en matière de E-commerce d'ici 2023, et la promotion de l'utilisation de la monnaie électronique. Et enfin, le PPS insiste sur l'impératif de mettre en œuvre la gouvernance dans le domaine économique, en luttant contre la rente, la corruption, le monopole et la concurrence déloyale et l'instauration d'un système transparent d'une véritable concurrence dans le domaine de l'importation et de la commercialisation des produits pétroliers et l'accès des PME à la commande publique. Cela passe également par l'évaluation du rôle des institutions de gouvernance économique et financière en vue de permettre une plus grande efficience dans leur action.