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Sahara marocain : pour asseoir sa légitimité contestée face à l'institution militaire, Abdelmadjid Tebboune déverse sa bile sur le Maroc
Publié dans Barlamane le 13 - 10 - 2020

Quand le roi Mohammed VI propose la création d'un «mécanisme politique conjoint» pour «dépasser les différends», notamment sur la question du Sahara, Abdelmadjid Tebboune réunit ses caciques septuagénaires pour renouveler ses hostilités à l'égard du Maroc.
Alors que le roi Mohammed VI a appelé à ouvrir, fin 2019, une «nouvelle page» dans les relations entre le Maroc et l'Algérie, dans un message de félicitations adressé au nouveau président fraîchement élu Abdelmadjid Tebboune, ce dernier ne cesse de multiplier les sorties hostiles au Maroc. Si le souverain appelle à la «confiance mutuelle» et au «dialogue constructif», les rapports entre les deux pays voisins restent crispées.
Dimanche 11 octobre, devant un parterre de militaires, M. Tebboune a réitéré le discours officiel qui paraît s'inscrire dans le sens du maintien de la ligne référendaire au sujet du Sahara. Ce dossier est au centre des luttes d'influences en Algérie, étant donné qu'il reste un sujet sensible pour la présidence de la République et l'institution militaire, décriées.
Cette annonce, qui suit la même grille de lecture depuis des décennies, coïncide avec un regain de provocations dans la région. Le Polisario, soutenu par l'Algérie, a tenté de mener des incursions dans des zones situées à la frontière avec la Mauritanie. La sortie du président algérien survient après la publication d'un rapport critique de l'ONU qui accable les séparatistes, estimant que le Polisario ne collabore plus suffisamment avec l'instance internationale. En 2018, le souverain a appelé l'Algérie à un dialogue «direct et franc» et de «dépasser les différends» entre les deux voisins. Alors que la frontière entre les deux pays est fermée depuis 1994 et que la dernière rencontre entre les chefs d'Etat remonte à 2005, M. Tebboune a préféré user de faux-fuyants pour éviter les vrais sujets.
Tandis que les pourparlers sous l'égide de l'ONU entre le Maroc, les séparatistes, l'Algérie et la Mauritanie remontent à une table ronde en Suisse, en décembre 2018, suivie d'une deuxième en mars 2019, les discussions ont, depuis, cessé. Le dossier ne bénéficie plus d'un émissaire de l'ONU depuis la démission de l'ex-président allemand Horst Köhler. L'Algérie a réclamé la nomination d'un nouvel envoyé spécial «au plus tôt».
Ce positionnement du pouvoir algérien, dans un contexte caractérisé par des crises régionales et des tensions sociales et politiques importantes au sein du pays, étonne. Alors qu'il affirme sans cesse qu'il n'y a «aucun problème» avec le Maroc, M. Tebboune prend le risque d'aggraver les dissensions avec le royaume en s'immisçant de la sorte dans le dossier du Sahara. Clairement, cette affaire reste un enjeu de politique intérieure en Algérie. M. Tebboune essaye de réactiver la fibre anti-marocaine pour asseoir sa légitimité face à l'institution militaire. Après son élection très controversée à la tête de l'État algérien, il s'est clairement exprimé en faveur de «l'autodétermination». Une politique populiste, sur fond de clivages, qui lui donne l'occasion de compenser son absence de base politique.
Alors qu'en 2018, Mohammed VI avait proposé à l'Algérie un nouveau «mécanisme politique conjoint de dialogue et de concertation» pour relancer des relations qui «échappent à la normalité, créant, de fait, une situation inacceptable», l'offre du roi n'avait pas reçu de réponse des officiels algériens, pas même du président Tebboune, conspué par le mouvement populaire de contestation qui ébranle le pays depuis un an et demi.
La médiation marocaine en Libye déplaît au régime algérien
Alors que des parlementaires représentant les deux camps libyens, le gouvernement d'union (GNA, reconnu par les Nations Unies), à l'Ouest, et un pouvoir à l'Est incarné par le maréchal Khalifa Haftar, se sont rencontrés au Maroc pour trouver une issue à la crise que connaît le pays depuis une décennie, les efforts marocains pour aplatir les différends entre les deux parties déplaisent à Alger.
Ces rencontres, qui ont réuni deux délégations de cinq députés et organisée à Bouznika, une station balnéaire située au sud de Rabat ont été un succès salué par la communauté internationale. Les représentants du Parlement de Tobrouk et le Haut Conseil d'État (HCE), siégeant à Tripoli – ont confirmé que plusieurs avancées ont été réalisées.
«Il n'y a qu'une seule solution en Libye» : l'organisation des législatives, a affirmé M. Tebboune. Sans discussions préalables ? Le président de la Chambre des représentants libyenne Aguila Saleh et le président du Haut Conseil d'État libyen, Khaled Al Mechri avaient été reçus fin juillet au Maroc pour préparer les négociations de paix. La visite de ces deux responsables «s'inscrivait dans la volonté des parties libyennes de redynamiser le rôle de médiation du Maroc et l'accord politique de 2015 pour une sortie de crise», selon un compte-rendu publié par l'agence MAP. Aucune démarche algérienne n'a été lancée pour approcher les points de vue.
C'est au Maroc, également, qu'a été conclu l'accord de règlement politique de Skhirat, sous l'égide de l'ONU le 17 décembre 2015 en vertu duquel a été créé le Gouvernement d'union nationale (GNA) basé à Tripoli. Son chef Fayez al-Sarraj a pris Tripoli pour base de son pouvoir en mars 2016. Mais dans l'Est, le cabinet parallèle, soutenu par Khalifa Haftar, et le Parlement se sont opposés à lui. Le Maroc rejette l'implication croissante de puissances étrangères dans le pays pétrolier.
Les excellentes relations entre le Maroc et le Mali mal vues par Alger
L'Algérie, qui craint les risques d'instabilité à ses frontières, cherche à réactiver son rôle sur la scène diplomatique régionale et tente d'endosser un rôle de médiateur dans les crises en Libye et au Mali. Le chef de la diplomatie algérienne a été le premier membre d'un gouvernement étranger à se rendre à Bamako depuis le putsch du 18 août, en dehors des médiateurs de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao). Alger, qui se considère comme le chef de file de la médiation internationale au Mali, avait accueilli les négociations ayant abouti en 2015 à un accord de paix entre Bamako et des mouvements rebelles indépendantistes, un accord qui n'a pas amélioré la situation politique et sécuritaire dans cette région, qui reste confuse.
Selon toute vraisemblance, les efforts du Maroc, qui entend peser sur la réconciliation nationale malienne, déplaisent au président algérien. Nasser Bourita a été chaudement accueilli début octobre par les nouvelles autorités du pays. Il a été accompagné d'une importante délégation de responsables.
L'Algérie cherche à utiliser tous les dossiers à des fins de repositionnement sur la scène régionale et internationale, sans pour autant donner aux pays qui connaissent des tensions les moyens d'obtenir une paix à leurs seules conditions.
Réalisme marocain et entêtement algérien
Alors que le roi Mohammed VI annonce vouloir discuter «sans tabou» de toutes les questions bilatérales en suspens et de «mettre tous les griefs sur la table» avec le voisin algérien, Abdelmadjid Tebboune refuse de concrétiser le projet de coopération bilatérale et de coordonner les actions avec le Maroc sur des questions plus globales. La proposition marocaine à l'Algérie «n'a rien de tactique : c'est une vraie main tendue qui n'émane pas d'une faiblesse mais d'une prise de conscience de la réalité», avait assuré un haut responsable gouvernemental.


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