Le tribunal de la famille de Casablanca avait ordonné à l'avocat islamiste de se soumettre à un test génétique pour faire éclater la vérité dans une affaire qui secoue l'opinion depuis plusieurs mois, et qui entache l'image écornée du PJD. Ce test a été réalisé au laboratoire scientifique de la police judiciaire. Détails. Dans une décision datée du 12 avril et rendue publique, un juge de Casablanca confirme que les tests ADN «permettent de confirmer Mohamed Tahiri comme père biologique de Nour», une fille née d'une relation entre avec une jeune femme, Leïla. Ce dernier se voit amené par la justice à reconnaître son enfant et de subvenir financièrement à ses besoins. Leïla, 25 ans, affirme que sa fille est née de la liaison qu'elle a eue avec Mohamed Tahiri, avocat au barreau de Casablanca, encarté PJD pourtant marié. Ce dernier a toujours nié cette filiation avec Nour. La jeune fille de 24 ans, qui a affirmé avoir contracté un mariage coutumier avec M. Tahiri (mariage conclu dès lors que la fatiha, la première sourate du coran, sera récitée) a été poursuivie pour «adultère et chantage» avant d'être libérée. Une affaire qui a alimenté un débat virulent sur l'état des libertés individuelles au Maroc englobant tout à la fois : droit des femmes, vie privée, mœurs. Selon nos sources, le tribunal de la famille de Casablanca a confirmé définitivement la paternité de l'avocat Mohamed Tahiri, membre du du PJD (Parti justice et développement, islamiste) dans un arrêt le 12 avril. La cour a décidé que M. Tahiri est le père légal ou biologique de Nour après avoir été soumis à un test ADN concluant. Victoire en justice pour celle qui a affronté les dénégations de ce dernier contre vents et marrées. Cette procédure de reconnaissance de paternité devant le tribunal de famille à Casablanca a donné lieu à un feuilleton judiciaire à rebondissements. Le désaveu de paternité de Mohamed Tahiri est donc non avenu. Le sort de Leila et de sa fille a suscité les protestations des défenseurs des droits humains, mais aussi des flots de réactions indignées dans les médias et sur les réseaux sociaux. Les plus critiques parlent de «la sournoiserie de l'avocat», de «lois à réformer», de «violence envers une femme livrée à elle-même». «C'est le triomphe du droit contre l'hypocrisie et le mensonge, M. Tahiri a essayé de se défausser de ses devoirs de père», a déclaré un des avocats de la jeune femme, soulignant que sa cliente ne demandait «rien, en dehors de la reconnaissance de paternité» et ses droits garantis par la loi.