Si l'appartenance au groupe des Brics, objectif majeur d'Abdelmadjid Tebboune dans le domaine de la politique étrangère cette année, s'est soldé par un échec cuisant, un scandale retentissant vient entacher encore le décor général, déjà sombre : alors qu'il a promis d'abonder les caisses de la banque de développement des Brics avec des fonds allant jusqu'à 1,5 milliard de dollars, Tebboune a, finalement, préféré ne pas honorer sa promesse, au grand dam de la crédibilité de la parole algérienne dans le monde. «Nous avons demandé officiellement à rejoindre le groupe des Brics et sa Nouvelle Banque de développement en tant qu'actionnaire, avec une première contribution à hauteur de 1,5 milliard de dollars», a-t-il déclaré dans un élan grandiloquant à la chaîne de télévision chinoise CCTV en marge de la visite d'Etat de cinq jours qu'il a effectuée à Pékin, en juillet. Il n'en est rien. Le mensonge remonte à l'année, 2022, où le président algérien avait assuré que son pays remplissait, selon ses dires, une bonne partie des critères économiques pour rejoindre le groupe qui va accueillir six autres pays dans ses rangs en janvier 2024. L'Algérie, qui a alloué en 2023 plus de 22 milliards de dollars à la défense, un budget qui a plus que doublé par rapport à 2022, selon le projet de loi de finances adopté fin 2022 par l'Assemblée nationale, les 1,5 milliard ne constitue qu'un énième épisode d'un régime qui se dérobe à ses responsabilités internationales. Abdelmadjid Tebboune multiplie les engagements financiers mensongers Ce n'est pas la première fois que l'Algérie annonce en grande pompe des fonds qu'emporte le vent. En février déjà, le pays a dit allouer un milliard de dollars au financement de projets de développement en Afrique, une annonce faite par le même Abdelmadjid Tebboune par le biais de son Premier ministre Aïmene Benabderrahmane, au sommet de l'Union africaine à Addis Abeba. Or, l'Agence algérienne de coopération internationale pour la solidarité et le développement (sic!) n'a effectué, d'après nos informations, aucune opération majeure depuis février 2023, date de l'annonce L'Agence algérienne de coopération internationale pour la solidarité et le développement, qui est par ailleurs un organisme gouvernemental créé en 2020 avec une vocation africaine, selon la propagande du régime, ne compte aucun fait notable dans son escarcelle. Pire, des soupçons entachent la nature de ses activités et l'utilisation des fonds qui lui ont été consacrés. La Tunisie, victime de sa confiance L'Algérie a déclaré, fin 2021, octroyer un prêt de 300 millions de dollars à la Tunisie, un autre engagement non rempli, lequel aurait permis à Tunis de renflouer pour quelques mois les caisses de l'Etat en souffrance, en attendant un prêt plus important du Fond monétaire international (FMI), auquel la présidence tunisienne s'oppose désormais. Endettée à hauteur de 41 milliards de dollars (102% du PIB), la Tunisie a été abandonnée par son voisin algérien, et le pays ne respire que grâce aux aides reçues de l'Union européenne, des Emirats arabes unis et l'Arabie saoudite, de la Banque mondiale et celles la Banque africaine de développement, etc.