Les travaux du programme « Ensemble pour une justice amie aux enfants » dédié à la promotion des droits des détenus mineurs, ont été clôturés jeudi au centre de réforme et de rééducation de Ain Sebaâ. Intervenant à cette occasion, le directeur du centre, Abdessalam Essahli, a affirmé que ce programme s'inscrit dans le cadre des efforts de la délégation générale à l'administration pénitentiaire et à la réinsertion (DGAPR) en matière de consécration d'une justice adaptée aux mineurs en conflit avec la loi, qui garantit le respect de leurs droits conformément aux standards internationaux. Mené en collaboration avec l'ONG « AIDA » et l'association « Bayti » , le projet témoigne de l'ouverture de la DGAPR sur la société civile, a fait savoir le responsable, soulignant que l'institution est attachée à offrir des conditions de détention optimales et des activités ludiques et psychologiques pour l'accompagnement des détenus. A travers de telles activités, l'administration aspire à préparer les pensionnaires à une réinsertion réussie dans la société et à lutter contre les risques de récidive, a-t il relevé, qualifiant de « fructueux » les résultats de ce programme. De son côté, Ben Issa Benacer, chef de la division Education et action sociale et culturelle à la DGAPR, a déclaré à la MAP que la cérémonie de clôture de ce programme a été l'occasion de présenter le bilan des différentes actions menée dans ce sens. Les pensionnaires des centres de réforme et de rééducation de Ain Sebaâ et de Benslimane ont bénéficié d'une multitude d'activités, notamment, des ateliers culturels, artistiques, de soutien psychologique et d'assistance juridique, a- t il souligné, indiquant que le programme a également permis la médiation sociale entre les familles et les détenus. Pour sa part, la directrice de l'association Bayti, Yamna Taltit, a affirmé dans une déclaration à la MAP que le programme a porté, en outre, sur des ateliers de sensibilisation autour de la violence sociale et des enquêtes sur les raisons qui poussent les jeunes à la dérive et sur l'image de ces détenus mineurs. Le programme s'est aussi penché sur le renforcement des capacités des fonctionnaires des centres de réforme et de rééducation, a-t elle poursuivi, notant que cette rencontre permettra de tirer les conclusions qui sous-tendront le prochain programme. L'experte de la protection de l'enfance à l'ONG « AIDA » Habiba Dahbi, est revenue, quant à elle, sur les ateliers qui ont permis aux mineurs d'exprimer leurs droits et leurs responsabilités, notant que ces activités ont porté, notamment, sur la conception visuelle, la présentation virtuelle et les arts urbains. Côté bénéficiaires, ils ont salué la portée de ce programme y voyant un moyen pour changer de perspectives. L'un d'eux se dit satisfait de vivre de telles expériences, qui lui ont permis de s'ouvrir sur de nouvelles perspectives et d'acquérir des compétences techniques, notant que ces activités incitent les pensionnaires à éviter les risques de récidive. Outre la présentation d'une pièce théâtrale, la cérémonie de clôture a été marquée par la projection de deux films animés, réalisés par les détenus des centres de Ain Sebaâ et de Benslimane. Lancé en décembre 2021, le projet « Ensemble pour une justice amie aux enfants » vise notamment le renforcement du respect des droits des mineurs en situation de détention, la consolidation des capacités des opérateurs intervenants auprès des détenus mineurs et la promotion des mesures alternatives à la privation de la liberté et les principes de la justice réparatrice.