Doha accueille, du 15 au 19 décembre 2025, la onzième session de la Conférence des Etats parties à la Convention des Nations Unies contre la corruption. Cet événement majeur met en lumière les enjeux liés à l'intelligence artificielle, à la transparence politique et à la restitution des avoirs détournés. Les représentants de plus de 192 pays signataires de la Convention des Nations Unies contre la corruption sont réunis au Qatar dans le cadre de cette 11e Conférence des Etats parties (UNCAC). Organisée sous le thème « Shaping Tomorrow's Integrity » par l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), en partenariat avec le gouvernement qatari, la conférence vise à renforcer l'efficacité du seul instrument juridique universel en la matière : la Convention des Nations Unies contre la corruption, ratifiée à ce jour par 195 pays. Pour le Maroc, cette rencontre internationale constitue une opportunité stratégique de démontrer son leadership et de consolider sa crédibilité sur la scène internationale en matière de gouvernance et de probité. Dans son intervention, la présidente de l'Assemblée générale des Nations Unies, Annalena Baerbock, a rappelé que « cette 11e session de la Conférence des Etats parties à la Convention des Nations Unies contre la corruption est une occasion de construire et de faire évoluer nos engagements communs pour prévenir la corruption. C'est aussi l'opportunité de renforcer la confiance du public et de consolider les institutions et la gouvernance ». Dans ce contexte, la conférence, qui réunit près de 2.500 participants issus des gouvernements, des organisations internationales et de la société civile, a permis d'aborder plusieurs axes prioritaires, notamment l'utilisation de l'intelligence artificielle pour détecter et prévenir les flux financiers illicites, la restitution des avoirs détournés, la transparence du financement politique ainsi que l'éducation des jeunes aux valeurs d'intégrité. Lire aussi : Le Maroc expose ses avancées dans la lutte contre la corruption à Washington Dans son allocution, le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a souligné le rôle ambivalent des nouvelles technologies, affirmant que « les technologies émergentes comme l'intelligence artificielle ont le potentiel d'accélérer la corruption, mais aussi de nous aider à la détecter et à la prévenir. Cela exige des réglementations adaptées et des mécanismes de responsabilité solides ». De son côté, le Maroc joue un rôle actif lors de cette conférence. Mohamed Benalilou, président de l'Instance nationale de la probité, de la prévention et de la lutte contre la corruption (INPPLC), a précisé que cet engagement international a constitué une référence majeure dans l'élaboration de la stratégie nationale de lutte contre la corruption. Celle-ci a été conçue selon une approche participative associant les institutions publiques, la société civile et le secteur privé. Il a également annoncé que le Royaume se prépare au lancement d'une deuxième stratégie nationale, traduisant une maturité institutionnelle accrue et une transition vers une nouvelle génération de réformes axées sur l'impact et les résultats. À cet égard, l'élection récente du Royaume au comité directeur du réseau MENA-ARIN, intervenue en décembre 2025, vient renforcer sa légitimité et son rôle dans les domaines de la restitution des avoirs et de la coopération internationale. Les responsables internationaux ont, par ailleurs, rappelé la gravité des conséquences de la corruption à l'échelle mondiale. António Guterres a souligné que « chaque dollar perdu à cause de la criminalité économique est un dollar volé à celles et ceux qui aspirent à un avenir meilleur ». Dans le même esprit, le directeur exécutif par intérim de l'ONUDC, John Brandolino, a déclaré que « la corruption fournit l'infrastructure illicite qui permet aux groupes criminels d'opérer et de tirer profit en toute impunité à l'échelle mondiale ». En définitive, cette 11e session de la Conférence des Etats parties à la Convention des Nations Unies contre la corruption a confirmé l'importance d'une coopération internationale étroite et coordonnée, ainsi que d'une intégration maîtrisée des nouvelles technologies dans la lutte contre ce fléau, tout en consacrant le Maroc comme un acteur engagé et crédible de ce combat mondial.