On parle beaucoup de la 5G. De vitesse, de débits, de performances… Mais ce n'est pas là que se situe l'essentiel. Le lancement de la 5G au Maroc marque surtout un changement de statut de la connectivité. Elle n'est plus un simple service. Elle devient une infrastructure stratégique, au cœur de l'économie. Avec la 5G, le réseau ne sert plus uniquement à connecter des individus. Il permet de faire fonctionner des systèmes entiers : usines, ports, chaînes logistiques, services de santé, plateformes éducatives… La promesse n'est pas seulement d'aller plus vite, mais d'agir mieux, en temps réel, avec plus de précision. La dynamique est là. Le déploiement avance, les usages commencent à émerger, l'intérêt des entreprises est réel. Mais il serait illusoire de croire que la technologie suffira. Une 5G concentrée sur quelques zones ou réservée à certains acteurs ne produira pas de transformation durable. Elle risque au contraire de creuser les écarts. Tout se joue désormais dans les choix. Choix de couverture du territoire. Choix de complémentarité avec la 4G et la fibre. Choix de mutualisation des infrastructures. Choix, surtout, d'investissement dans les compétences capables de transformer le réseau en valeur économique réelle. À mesure que les usages deviennent plus critiques, la question de la donnée s'impose. Protection, cybersécurité, hébergement local : la souveraineté numérique n'est plus un débat technique, mais un enjeu stratégique. La 5G n'est ni une promesse magique ni une menace en soi. C'est un outil…. puissant…. structurant…. exigeant aussi ! Ce qu'elle produira dépendra moins de la technologie que de la manière dont elle sera pensée, partagée et exploitée. Dans ce basculement, le Maroc n'a pas besoin d'aller plus vite que les autres. Il a surtout besoin d'être dans le juste. Hicham Bennani / Les Inspirations ECO