À peine l'indépendance de la Kabylie proclamée, le 14 décembre 2025, que le ministère algérien des Affaires étrangères s'est empressé de publier un communiqué officiel afin de préciser sa position sur l'article 32 de la Constitution, lequel stipule que « l'Algérie soutient tous les peuples qui luttent pour leur liberté et contre la discrimination raciale à travers le monde ». Pour justifier cette position, la diplomatie algérienne s'est appuyée sur une décision parlementaire affirmant que ce droit, dans son esprit comme dans son application, ne concernerait que le seul peuple sahraoui, à l'exclusion de tout autre. Que faut-il retenir de cette mise au point ? Premièrement, indépendamment de son hostilité chronique envers le Maroc, l'Algérie n'a jamais appréhendé le principe de l'autodétermination autrement que comme un instrument politique destiné à déstabiliser ce pays voisin, et comme un levier également utilisé contre Israël, dans une lecture sélective et opportuniste d'un droit qui se veut pourtant universel. Deuxièmement, l'Algérie semble aujourd'hui oublier qu'elle invoque ce même principe comme moyen de pression dans sa relation avec le Mali, révélant ainsi une flagrante duplicité dans son approche du concept d'autodétermination, variable selon les circonstances et les intérêts politiques du moment. Troisièmement, et c'est là l'élément le plus significatif, l'affirmation explicite selon laquelle ce droit ne saurait être revendiqué par le peuple kabyle constitue en soi une reconnaissance implicite, mais parfaitement claire, de l'existence d'une nation kabyle à part entière. Quelle reconnaissance éloquente ! Une reconnaissance de l'existence d'un peuple doté des attributs d'une nation, et de son droit légitime à la souveraineté, mais aussi, dans le même temps, l'aveu d'une réalité de racisme systémique anti-kabyle, pratiqué et entretenu par l'Etat algérien depuis 1962. Jusqu'à quand l'Algérie persistera-t-elle à nier l'évidence du droit du peuple kabyle à la liberté ? Jusqu'à quand restera-t-elle prisonnière d'une haine aveugle à l'égard des Kabyles ? Et quand mettra-t-elle fin à une gestion de la Kabylie fondée sur la répression et l'arbitraire, au lieu d'opter pour le dialogue et la négociation ? De son côté, la République fédérale de Kabylie, pacifique et légitime, réaffirme sa pleine disponibilité à s'asseoir à la table des négociations, conformément à la plateforme dédiée à cet effet, adoptée par le Parlement kabyle (Imni) le 20 décembre 2023. Liberté pour les prisonniers politiques ! Vive la République fédérale de Kabylie.