Le mix électrique marocain a connu des évolutions significatives en 2024, avec une progression de la part des énergies renouvelables à 24 % et une réduction de la dépendance au charbon, qui représente désormais 60 % de la production nationale, selon les données consultées par Barlamane.com. L'essor des énergies renouvelables s'est poursuivi avec une croissance annuelle moyenne de 16 % attendue entre 2025 et 2027, portant leur part à 35 % d'ici trois ans d'après un rapport de l'Agence internationale de l'énergie (AIE). En parallèle, la consommation électrique nationale a augmenté de 3 % en 2024, une tendance qui devrait se maintenir jusqu'en 2027. Une diversification progressive du mix énergétique La part du charbon, bien qu'encore dominante dans la production d'électricité, a reculé de quatre points de pourcentage en un an, passant de 64 % en 2023 à 60 % en 2024. Depuis 2022, où elle atteignait 70,2 %, cette baisse illustre une accélération des efforts de transition énergétique du pays. Selon l'AIE, la production électrique issue du charbon devrait décroître à un rythme de 2,5 % par an pour ne plus représenter que 50 % du mix national en 2027. Le Maroc œuvre à atteindre au moins 52 % d'énergies renouvelables dans son mix électrique d'ici 2050, dans le cadre de sa stratégie de réduction des émissions de CO2 et de diversification des sources d'approvisionnement. Le solaire et l'éolien en pleine expansion L'essor des énergies renouvelables repose principalement sur le développement de l'énergie solaire et éolienne. L'AIE prévoit une croissance moyenne annuelle de 57 % pour le solaire entre 2025 et 2027, tandis que l'éolien devrait progresser de 15 % par an sur la même période. En 2023, l'éolien représentait déjà 15,4 % du mix électrique marocain, constituant la première source renouvelable du pays. L'énergie solaire, quant à elle, affichait une part de 5,1 %, tandis que l'hydroélectricité ne contribuait qu'à hauteur de 1,2 %. La capacité totale de production électrique, issue des énergies renouvelables, a plus que doublé en une décennie, passant de 2,14 gigawatts (GW) en 2014 à 4,11 GW en 2023. Défis et perspectives L'intégration croissante des énergies renouvelables dans le réseau électrique soulève des défis techniques liés à leur intermittence. Pour y remédier, le Maroc met en place des mesures d'amélioration du réseau, notamment à travers le déploiement de systèmes de stockage par batteries et la mise à niveau des infrastructures électriques. En 2024, trois décrets ont été adoptés pour étoffer la gestion des flux d'électricité entrants et sortants sur le réseau, un enjeu clé pour les projets renouvelables connectés aux infrastructures nationales. Par ailleurs, Rabat doit faire face à une augmentation attendue de la demande en électricité, notamment en raison des projets de dessalement d'eau de mer destinés à pallier la sécheresse persistante. En 2024, le Maroc a annoncé un projet majeur visant à produire 822 000 mètres cubes d'eau dessalée par jour, une initiative qui nécessitera d'importantes ressources énergétiques. L'AIE estime que la consommation électrique liée au dessalement pourrait dépasser 1 kWh par mètre cube d'eau produit, accentuant ainsi la pression sur le réseau et nécessitant une planification énergétique adaptée.