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Usage présumé de moyens communaux à des fins électoralistes, inquiétudes face à la baisse drastique de la production d'huile d'olive : Mustapha Baitas ne répond à rien
Le Maroc est confronté, ces derniers jours, à deux controverses majeures qui agitent tant la sphère politique qu'économique : d'une part, des soupçons d'utilisation indue de ressources communales à des fins électorales et d'autre part, une inquiétante régression de la production nationale d'huile d'olive, accentuée par des conditions climatiques défavorables. La première affaire a éclaté après la diffusion d'images montrant une camionnette de la commune de Tighouza, dans la province de Sidi Ifni, stationnée devant un domicile attribué par des critiques au ministre délégué chargé des relations avec le Parlement et porte-parole du gouvernement, Mustapha Baitas. Selon des témoignages relayés sur les réseaux sociaux, le véhicule communal aurait été utilisé pour décharger des aides appartenant à l'association Joud, réputée proche du parti au pouvoir, le RNI. Cette scène évoque un éventuel usage des ressources publiques à des fins partisanes, en pleine période préélectorale. Interpellé sur le sujet, jeudi 13 mars, lors d'une conférence de presse consécutive au Conseil de gouvernement, Mustapha Baitas a refusé de fournir des explications détaillées. «Les questions d'ordre politique qui émergent en cette période trouveront leur cadre approprié pour être abordées», a-t-il simplement déclaré sans démentir les accusations ni fournir de précisions. Cette réponse évasive a été interprétée par certains observateurs comme une tentative d'éluder la controverse tandis que des voix de l'opposition, notamment le PPS, ont exigé plus de transparence et la tenue d'une enquête approfondie. Une production en déclin Parallèlement à cette controverse, le ministre a dressé un constat préoccupant de la situation agricole, marqué par une baisse significative de la production d'huile d'olive. Le secteur, pourtant soutenu par le plan Maroc Vert et l'élargissement des superficies oléicoles, souffre des effets conjugués de la sécheresse et des variations climatiques extrêmes. «La production moyenne a chuté à 100 000 tonnes au cours des trois dernières campagnes, en raison des conditions climatiques rigides», a précisé Mustapha Baitas. Une baisse notable, si l'on considère les ambitions initiales du plan agricole national. Pour limiter les répercussions sur le marché intérieur, les autorités ont décidé de réguler les exportations et d'encourager les importations afin d'assurer un approvisionnement suffisant. Le ministre a toutefois défendu les opérations d'exportation existantes, soulignant que «l'huile destinée à l'export répond à des critères spécifiques et fait l'objet de contrats stricts.» Sur les 8 000 tonnes exportées récemment, 4 600 tonnes relevaient de cette catégorie. Plusieurs acteurs de la filière oléicole estiment que ces mesures demeurent insuffisantes face aux défis structurels du secteur. Ils appellent à un soutien accru des agriculteurs et à une stratégie plus résiliente face aux aléas climatiques, qui pèsent lourdement sur les rendements agricoles.