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Le Front Polisario, catalyseur de désordre régional, cible légitime d'une désignation terroriste selon le Hudson Institute
Publié dans Barlamane le 19 - 04 - 2025

Le rapport fait état d'un faisceau convergent d'éléments accablants. Le Front serait en violation constante de l'accord de cessez-le-feu de 1991 parrainé par l'ONU. Il siphonnerait l'aide humanitaire afin de soutenir une infrastructure militaire opaque. Il bénéficierait de transferts de drones fournis par les Gardiens de la révolution islamique (IRGC), par l'intermédiaire de l'Algérie et entretiendrait des liens opérationnels avec le Hezbollah libanais et le PKK kurde, tous deux inscrits sur la liste noire des Etats-Unis.
Dans une étude d'une rigueur implacable, publiée le 18 avril, Zineb Riboua, analyste principale au Hudson Institute, centre de réflexion américain, appelle les autorités américaines à classer le Front Polisario parmi les organisations terroristes étrangères. Selon elle, ce mouvement — fondé en 1973 en Algérie — ne saurait plus être présenté comme un simple acteur de revendications identitaires mais bien comme un «instrument armé de la déstabilisation sahélo-maghrébine», instrumentalisé par l'Iran, la Russie, la Chine et leurs relais régionaux.
«Le Front Polisario se présente comme un mouvement d'autodétermination. Mais il fonctionne en réalité comme une milice déstabilisatrice — impliquée dans la contrebande d'armes, l'endoctrinement de jeunes Sahraouis et Marocains, et alignée sur les desseins géostratégiques de l'Iran, de la Russie et de la Chine», déclare l'auteur en introduction de son rapport, qui s'inscrit dans une relecture complète de l'architecture sécuritaire nord-africaine.
Le Maroc : dernier bastion de stabilité au Maghreb
L'analyse accorde une place centrale au Maroc, présenté comme l'ultime rempart fiable contre le chaos sahélien. Pays non membre de l'OTAN mais allié majeur des Etats-Unis, Rabat est dépeint comme un partenaire stratégique dont le rôle va bien au-delà de la coopération bilatérale. «Le Polisario affaiblit ce rempart en agissant avec impunité — et l'inaction de Washington, dans une région où seule la puissance forge l'équilibre, envoie un signal néfaste», écrit Mme Riboua, soulignant l'urgence d'un sursaut diplomatique et juridique.
Héritage de la guerre froide et dérives contemporaines
Le rapport remonte aux origines du conflit, rappelant que le Front Polisario a été conçu comme un outil de l'axe soviétique en Afrique du Nord, avec l'appui de l'Algérie, de la Libye de Kadhafi et de Cuba. Loin d'un mouvement de libération, il s'agissait d'un levier stratégique contre un Maroc pro-occidental. Cette logique perdure : «Ses tactiques — guérilla, endoctrinement idéologique, désinformation — résonnent encore dans les camps de Tindouf, bastions sous contrôle du Polisario».
Le cessez-le-feu de 1991, établi sous l'égide des Nations unies, n'a jamais été véritablement respecté. Et aujourd'hui, de nouveaux acteurs — Téhéran, Moscou et Pékin — exploitent cette ligne de fracture pour avancer leurs intérêts dans une région livrée à la compétition des puissances.
L'alignement algérien et l'impasse diplomatique
L'Algérie, soutien indéfectible du Polisario, est accusée d'instrumentaliser le conflit pour freiner l'ascension régionale du Maroc. «Son alignement avec Moscou, Pékin et Téhéran n'a rien d'accidentel ; il est mûrement réfléchi», affirme le rapport. Algiers fournit assistance militaire, couverture diplomatique et terrain d'opération à un mouvement décrit comme un pion dans une guerre par procuration contre l'ordre régional.
Face à cette situation, la politique américaine de neutralité a longtemps nourri des illusions vaines. La reconnaissance, en décembre 2020, par le président Donald Trump de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental a constitué une rupture décisive : «Trump a remplacé l'ambiguïté par la clarté stratégique», constate Mme Riboua.
Un précédent juridique sans équivoque
Mme Riboua s'appuie sur la législation américaine — en particulier la section 219 du Immigration and Nationality Act — pour démontrer que le Front Polisario remplit tous les critères exigés pour une désignation comme organisation terroriste étrangère (FTO).
«Premièrement, le Polisario est une entité étrangère. Deuxièmement, il pratique des actes terroristes, notamment des attaques en violation de cessez-le-feu, la collaboration avec des organisations comme le Hezbollah, et l'usage de la violence contre les civils. Troisièmement, ses actions menacent les intérêts des Etats-Unis, mettent en péril leurs ressortissants et fragilisent un allié fondamental».
Le cas du djihadiste Adnan Abou Walid al-Sahraoui, ancien cadre du Polisario devenu chef de l'Etat islamique au Grand Sahara, illustre cette dangereuse continuité. «L'ascension d'al-Sahraoui révèle l'imbrication structurelle entre le Polisario et les écosystèmes djihadistes sahéliens», avertit le rapport.
Camps militarisés et manipulation de l'aide humanitaire
Les camps de Tindouf, selon Human Rights Watch, ne sauraient être qualifiés de refuges humanitaires. Le rapport les décrit comme des enclaves militarisées où règne une coercition systématique. «Absence d'élections, presse bâillonnée, enrôlement forcé : ces camps sont les antichambres d'une radicalisation organisée», précise Mme Riboua.
De plus, des enquêtes européennes ont mis en évidence un détournement massif de l'aide internationale destinée à ces populations : «Le Front détourne ces ressources pour financer son appareil militaire, au détriment des réfugiés qu'il prétend représenter».
Le cœur d'un réseau transnational de déstabilisation
Le rapport souligne que le Front Polisario s'insère dans une architecture d'influence transnationale soutenue par l'Iran, la Chine, la Russie, l'Algérie et l'Afrique du Sud. Chacun de ces acteurs poursuit un objectif stratégique précis :
«L'Iran, par l'intermédiaire du Corps des Gardiens de la Révolution islamique (IRGC) et du Hezbollah, fournit drones et formation militaire afin de déstabiliser le Maroc, allié d'Israël et des Etats-Unis.»
«La Chine, hostile à l'ancrage occidental du Maroc, encourage l'impasse afin de ralentir l'intégration économique régionale.»
«La Russie, par sa coopération militaire avec Alger, cherche à renforcer sa présence sur le flanc sud de l'OTAN et à fragiliser les circuits maritimes de l'Atlantique à l'Afrique.»
«L'Algérie, rongée par une rivalité historique avec Rabat, s'emploie à maintenir l'instabilité comme levier diplomatique.»
«L'Afrique du Sud, quant à elle, légitime le Polisario au nom d'un discours idéologique archaïque, en contradiction avec la sécurité régionale.»
Sept bénéfices stratégiques pour les Etats-Unis
Mme Riboua énumère sept raisons majeures pour lesquelles Washington devrait franchir le pas de la désignation terroriste :
1. Gel immédiat des avoirs financiers du Polisario.
2. Démantèlement de ses réseaux de contrebande et de ses liens avec l'axe Iran-Russie-Chine.
3. Renforcement des efforts marocains en matière de lutte contre le terrorisme.
4. Entrave aux opérations de guerre par procuration menées par l'IRGC en Afrique.
5. Délégitimation de la stratégie algérienne de déstabilisation régionale.
6. Rupture du front de propagande international du Polisario.
7. Pression sur Alger pour soumettre les camps de Tindouf à un contrôle indépendant.
Vers une doctrine de clarté stratégique
«Désigner le Polisario comme organisation terroriste serait un acte de cohérence doctrinale et un signal sans ambiguïté à l'égard des puissances qui parient sur le chaos», conclut Mme Riboua.
À l'heure où les réseaux djihadistes progressent au Sahel, où les mercenaires russes et les drones iraniens prolifèrent, et où l'approvisionnement en minéraux critiques devient un enjeu vital, l'inaction équivaut, selon le rapport, à un abandon stratégique. «Le Sahara occidental n'est plus une question marginale. Il est devenu un carrefour géostratégique au cœur de la compétition mondiale», avertit-elle.


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