Le ministère de l'industrie et du commerce a fait connaître, lundi 5 mai, les résultats préliminaires d'une enquête menée sur les importations marocaines de résine de polychlorure de vinyle (PVC) en provenance d'Egypte, concluant à l'existence d'un dumping manifeste, à un dommage économique important infligé à la branche de production nationale ainsi qu'à une corrélation directe entre ces deux constats, selon des données obtenues par Barlamane.com. Cette procédure, ouverte le 27 novembre 2024 par un avis public, repose sur les dispositions de l'article 22 de la loi n°15-09 relative aux mesures de défense commerciale, et sur l'article 27 du décret n°2-12-645 pris pour son application. Le produit en cause correspond à la résine de PVC polymérisée en suspension à partir de monomère de vinyle (MVC), relevant de la position tarifaire 39.04.10.90.00. Son origine exclusive est l'Egypte. Une sous-cotation avérée et des marges de dumping dissuasives Dans le cadre de l'enquête, le ministère a adressé des questionnaires aux parties intéressées, offrant des délais appropriés pour leur réponse. L'entreprise Egyptian Petrochemicals Company a fourni des éléments complets, contrairement à TCI Sanmar Chemicals S.A.E., qui n'a pas répondu à la demande de compléments d'information. Sur cette base, la marge de dumping d'Egyptian Petrochemicals Company a été calculée à 74,87 %, fondée sur une comparaison entre ses prix de vente domestiques et ses prix réels à l'exportation vers le Maroc. Quant aux autres exportateurs, dont TCI Sanmar, la marge a été fixée à 92,19 %, conformément aux données disponibles et à celles contenues dans la requête, en raison de leur absence de coopération. Une détérioration notable de la production nationale L'analyse conduite par la Direction de la défense commerciale révèle une progression marquée des importations de PVC égyptien au cours de la période examinée, tant en volume absolu qu'en proportion de la production nationale. Cette évolution s'est traduite par une baisse persistante des prix pratiqués localement, entravant toute remontée tarifaire et affectant directement la compétitivité de la production marocaine. Le rapport souligne «la dégradation effective de plusieurs indicateurs économiques et financiers, la perte de parts de marché, la chute du retour sur investissement et la dégradation continue de la rentabilité de la branche de production nationale». Il conclut, à titre préliminaire, à l'existence d'un dommage important au sens de l'article 13 de la loi n°15-09, et à la particulière vulnérabilité de cette branche face aux importations de PVC égyptien sous-évalué. L'analyse menée par le ministère établit clairement la coïncidence entre la recrudescence des importations à bas prix et la détérioration de la situation économique du secteur local, écartant toute autre cause extérieure. «Le dumping constitue une cause majeure du préjudice subi», peut-on lire. Des mesures provisoires en préparation et un appel à observations Sur avis de la Commission de surveillance des importations, réunie le 25 avril 2025, le ministère envisage l'application de droits antidumping provisoires équivalents aux marges déterminées, soit 74,87 % pour Egyptian Petrochemicals Company et 92,19 % pour les autres producteurs-exportateurs égyptiens. Les parties concernées sont invitées à consulter la version non confidentielle du rapport préliminaire et à formuler, dans un délai de quinze jours à compter de la date de notification, leurs observations écrites et compléments d'information, au plus tard le 22 mai à 16 h (GMT+1).