Une immersion dans les souks, les médinas et les dunes du Sahara marocain a bouleversé la manière dont des étudiants de la Lee Business School (LBS) de l'université du Nevada à Las Vegas conçoivent les échanges économiques. L'édition estivale du séminaire international de la maîtrise en administration des affaires (MBA) les a conduits, dix jours durant, de Casablanca à Marrakech, en passant par Fès et Chefchaouen. Des marchés informels qui dévoilent la trame sociale La première étape, Casablanca, a offert une entrée en matière marquée par la découverte de monuments emblématiques, tels la mosquée Hassan II et le mausolée Mohammed V. Mais l'expérience décisive s'est jouée ailleurs. «Vous ne pouvez pas vraiment comprendre comment fonctionnent les économies informelles tant que vous n'en traversez pas une», observe Ajay Nune, décrivant les ruelles de la médina de Rabat. «C'est efficace, collaboratif et profondément humain.» Dans ces entrelacs de venelles, potiers, marchands d'épices et joailliers se côtoient sans s'ignorer : l'échange y repose moins sur la concurrence que sur la relation, un enseignement majeur pour ces futurs gestionnaires formés dans un cadre normé. De l'effervescence des médinas au silence du désert À Fès, dont la médina médiévale demeure l'une des plus vastes du monde, les étudiants ont été confrontés à un foisonnement sensoriel : cris des vendeurs, ruelles enchevêtrées, odeurs âcres des tanneries. «C'était chaotique, écrasant et totalement vivant», confie Nic DuCharme. Quelques jours plus tard, l'épreuve du désert saharien renversa la perspective : chevauchant des dromadaires dans un silence minéral, les étudiants ont découvert l'autre extrême – la lenteur et l'introspection. Le contraste entre ces deux expériences a, selon eux, aiguisé leur capacité d'adaptation et ouvert un espace de réflexion sur la manière d'aborder les réalités économiques changeantes. L'hospitalité comme fondement d'un modèle d'affaires À Chefchaouen, ville bleue des contreforts rifains, chaque façade participe d'une esthétique commune qui traduit un attachement collectif à l'identité locale. «Cet esthétisme, fruit d'un effort partagé des habitants, reflète un sens profond de la communauté», note un participant. Ce principe d'accueil s'est prolongé à Marrakech, où une famille a initié les étudiants à la préparation du tajine. «La chaleur sincère de nos hôtes marocains a favorisé un sentiment de lien», écrit Amanda Catalano. Dans ce geste d'hospitalité, les participants ont décelé une leçon de gestion : la fidélisation des clients ne repose pas seulement sur la technique mais sur une attention patiente et méticuleuse. Pour ces étudiants, cette immersion marocaine a mis en évidence la prééminence des liens humains dans l'activité économique. Comme l'exprime un des participants en conclusion, «ce voyage au Maroc nous a offert des enseignements personnels et professionnels profonds ; il a confirmé la valeur immense de l'intelligence culturelle».