À Ljubljana, Abdelmadjid Tebboune a conclu, lors de sa visite d'Etat, un contrat de fourniture de gaz naturel avec la société slovène Geoplin. Présenté comme un jalon économique, cet arrangement incarne en réalité une stratégie désormais usée : convertir les ressources naturelles en capital d'influence sur des dossiers diplomatiques majeurs — au premier rang desquels figure le Sahara. L'Algérie, qui multiplie les offres commerciales à l'endroit de certains pays européens, espérait obtenir, en contrepartie, une inflexion dans la position slovène. Mais Ljubljana n'a offert à ce jeu aucune prise. Le dispositif annoncé est demeuré strictement technique sans qu'aucun signe vienne accréditer l'idée d'un rapprochement diplomatique sur le fond. Un contrat d'approvisionnement gazier sans réciprocité diplomatique En visite d'Etat en Slovénie, le président algérien Abdelmadjid Tebboune a paraphé un accord de fourniture de gaz naturel avec la compagnie Geoplin, dans l'espoir manifeste de rallier Ljubljana à sa doctrine sur certaines questions diplomatiques. Cette démarche ne dissimule guère une stratégie devenue familière : échanger des volumes d'hydrocarbures contre un silence complice ou, à défaut, une prise de position équivoque. Mais à l'issue de cette escale, aucune inflexion n'a été enregistrée sur le fond du dossier saharien. Le contrat gazier s'est vu cantonné à son seul objet énergétique, sans contrepartie politique. La Slovénie a maintenu une ligne rigoureuse, refusant de céder aux tentations implicites de marchandage diplomatique. Ljubljana maintient son soutien au plan d'autonomie marocain Peu de temps avant cette visite, un communiqué conjoint publié à Rabat à l'issue de la rencontre entre Tanja Fajon, ministre des affaires étrangères de Slovénie, et son homologue marocain Nasser Bourita, avait déjà levé toute ambiguïté. La Slovénie y reconnaissait le Plan d'autonomie présenté par le Maroc comme «une bonne base pour parvenir à une solution définitive et consensuelle au différend régional autour du Sahara, sous les auspices du secrétaire général des Nations unies et de son envoyé personnel.» Les deux ministres ont, en outre, exprimé «leur appui indéfectible au processus politique conduit sous l'égide exclusive des Nations unies», saluant les «efforts sérieux et crédibles» du Maroc et rappelant leur attachement «à une solution politique, réaliste, pragmatique, durable, mutuellement acceptable et fondée sur le compromis.» Un isolement diplomatique croissant pour Alger En se positionnant clairement, la Slovénie devient le seizième Etat membre de l'Union européenne à reconnaître la portée du plan marocain. Ce ralliement entérine une trajectoire internationale irréversible : plus d'une centaine de pays membres de l'Organisation des Nations unies appuient désormais cette proposition, la seule à avoir reçu une reconnaissance aussi large et cohérente depuis le début du différend. L'Algérie, pour sa part, persiste dans une posture doctrinaire et s'évertue à nouer des partenariats commerciaux sans parvenir à infléchir l'équilibre diplomatique. L'usage récurrent de son arsenal gazier comme levier de persuasion n'aboutit qu'à une démonstration d'isolement stratégique. L'Europe, de plus en plus attentive à la stabilité régionale et au respect du droit international, ne se laisse plus émouvoir par les offres énergétiques dépourvues de fondement politique, formulées par un régime en marge de l'histoire. Cette constance slovène est fidèle à une lecture rigoureuse des résolutions du Conseil de sécurité, notamment la résolution 2703 du 30 octobre 2023. Le soutien exprimé à la Minurso (Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara) et à l'action de l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU achève de confirmer une posture incontestée.