Le rapport 2024 de l'Organisation Internationale pour les Migrations au Maroc dresse un panorama complet des enfants migrants non accompagnés et des retours volontaires. Il souligne notamment les efforts de l'OIM dans la lutte contre la traite des êtres humains, la protection des populations vulnérables et l'accompagnement de leur réinsertion dans leur pays d'origine. Le dernier rapport de l'Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) au Maroc, relatif à l'année 2024, offre un état des lieux approfondi des interventions menées en faveur des personnes migrantes en situation de vulnérabilité. Le document met particulièrement l'accent sur la situation des enfants migrants non accompagnés, les retours volontaires, la réinstallation des réfugiés, ainsi que les efforts engagés pour contrer la traite des êtres humains. Parmi les constats majeurs, 1.024 enfants migrants non accompagnés ont été identifiés dans différentes régions du pays, en collaboration avec des associations locales implantées notamment à Nador, Casablanca et Marrakech. Ces mineurs, pour la plupart âgés de 13 à 17 ans (93 %), sont issus de 27 nationalités, avec une prédominance des origines marocaines (375 enfants), guinéennes, sénégalaises et ivoiriennes. L'OIM a veillé à distinguer les besoins des enfants marocains de ceux des enfants étrangers, afin de leur offrir un accompagnement adapté. Lire aussi : Maroc-Inde: Des partenaires clés pour un développement africain souverain et durable Sur le plan du retour volontaire assisté, l'organisation a appuyé, en 2024, le retour de 2.196 migrants ressortissants de 32 pays différents dans leur pays d'origine. En tête des pays de destination figure la Côte d'Ivoire (523 retours), suivie du Sénégal (453) et de la Guinée (410). Ces retours s'accompagnent, pour la plupart, d'une aide à la réintégration socio-économique. D'autres pays comme le Mali, la Gambie, le Nigeria, la RDC, le Tchad, le Cameroun, ou encore le Sri Lanka et les Philippines figurent également dans cette liste. L'OIM a par ailleurs facilité le retour volontaire de 2.550 Marocains établis à l'étranger, notamment en Turquie, aux Pays-Bas, en Allemagne, en Belgique, en Grèce, ou encore en Egypte et en Serbie. Des cas individuels de retours ont aussi été enregistrés depuis des pays comme la Suisse, l'Islande, l'Iran ou l'Indonésie. Concernant la réinstallation des réfugiés, 381 personnes ont pu être transférées depuis le Maroc vers des pays tiers : 176 vers les Etats-Unis et 205 vers le Canada, originaires notamment de pays comme la Syrie, le Cameroun, le Mali, le Yémen ou encore l'Afghanistan. Au volet humanitaire, plus de 10.000 personnes ont reçu des aides matérielles et médicales, dont 7 % étaient des enfants non accompagnés. En parallèle, 436 personnes ont bénéficié d'un accompagnement juridique, 2.492 ont reçu un soutien psychologique, et près de 86.000 ont accédé à des soins de santé. 109 enfants, isolés ou séparés, ont suivi des activités d'intégration, y compris des cours d'initiation à la langue darija. L'année 2024 a marqué une hausse significative de 21 % du nombre total de bénéficiaires par rapport à 2023. L'accès aux services de santé a, lui, progressé de plus de 60 %, témoignant d'une intensification des actions menées sur le terrain. En matière de lutte contre la traite des êtres humains, l'OIM a accompagné 40 victimes, dont 32 femmes. Parmi elles, des Marocains exploités à l'étranger, notamment à Oman, en Turquie ou en Thaïlande, ainsi que des ressortissants étrangers secourus sur le territoire marocain. L'ensemble de ces personnes a reçu une prise en charge d'urgence, incluant soins médicaux, appui psychologique et accompagnement humanitaire.