Le discours brouillon d'Ali Lmrabet, plume désavouée, survient peu après la participation du directeur général de la sûreté nationale, Abdelatif Hammouchi, à la treizième réunion internationale des chefs de services de sécurité, à Moscou où la contribution marocaine à la stabilité régionale et à la coopération antiterroriste a été saluée par de nombreux partenaires étrangers. Par ailleurs, l'insertion artificielle de l'Espagne dans son récit — sans aucun fondement — trahit une forme d'irritation à peine dissimulée devant l'excellence manifeste des relations entre Rabat et Madrid. Dans une récente publication diffusée sur la plate-forme X (anciennement Twitter), Ali Lmrabet s'est livré à une relecture fantaisiste d'un épisode diplomatique vieux de plus d'une décennie, y incorporant des éléments pour le moins invraisemblables, parmi lesquels une prétendue opération secrète de la DGST, menée depuis la France avec la complicité d'un ancien haut responsable espagnol. Le récit relayé par l'ancien journaliste tombé en disgrâce fait référence à un épisode remontant au 20 février 2014, lorsque sept agents de la police judiciaire française s'étaient présentés au domicile de l'ambassadeur du Maroc en France, alors occupé par Chakib Benmoussa, dans l'intention de remettre une convocation émanant d'une juridiction parisienne à l'attention du directeur général de la surveillance du territoire (DGST). Ce dernier, Abdelatif Hammouchi, n'était pas en France à cette date, mais bel et bien à son bureau à Rabat, comme l'ont confirmé à l'époque plusieurs canaux diplomatiques. Cet événement avait provoqué un malaise certain dans les milieux officiels, tant la méthode employée par les autorités françaises — intervention policière dans une résidence diplomatique — avait été jugée en contradiction flagrante avec les usages régissant les relations internationales. Aucun mandat d'arrêt n'était alors délivré et l'opération consistait uniquement en une tentative de signification judiciaire, démarche qui aurait dû, selon les observateurs, suivre les canaux officiels prévus par la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques. Ali Lmrabet recycle ses obsessions contre les institutions sécuritaires, Paris avait rendu un hommage appuyé à Abdellatif Hammouchi À quelque chose malheur est bon : après cet événement, l'ancien ministre de l'intérieur Bernard Cazeneuve a débarqué dans la capitale marocaine pour réenclencher la coopération judiciaire entre les deux pays, suspendue depuis plus d'un an. Aux côtés de son homologue marocain Mohamed Hassad, il a exprimé son admiration face à «l'expertise et l'efficacité du Maroc dans l'échange de renseignements», évoquant «un partenaire-clé» et soulignant «l'action menée» par la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST) dont le «rôle est déterminant dans la coopération contre le terrorisme.» L'hommage a été particulièrement clair à l'égard d'Abdellatif Hammouchi. «La France avait déjà eu l'occasion de distinguer M. Hammouchi en 2011 en lui attribuant le titre de chevalier de l'ordre de la Légion d'honneur. Elle saura prochainement lui témoigner à nouveau son estime en lui remettant cette fois les insignes d'officier», a précisé l'ancien responsable français. La version de Ali Lmrabet, mêlant le nom de Francisco Martínez, ancien secrétaire d'Etat espagnol à la sécurité, à un prétendu exfiltrage clandestin d'un haut responsable marocain, est purement fictive. Au contraire : cette affaire a mis en évidence des déficiences dans la coordination interinstitutionnelle française, notamment entre la chancellerie judiciaire et les autorités parisiennes. Ce surgissement narratif intervient au lendemain de la participation remarquée du directeur général de la Sûreté nationale, Abdelatif Hammouchi, au XIIIe conclave international des autorités chargées de la sécurité, tenu à Moscou, où le Maroc a été salué pour la portée stratégique de son dispositif de veille et de coordination. Plusieurs partenaires, dont des acteurs majeurs du renseignement international, y ont exprimé leur estime envers la stabilité opérationnelle de l'appareil sécuritaire du Royaume. Les propos de Lmrabet sont d'autant plus dissonants qu'ils interviennent dans une période marquée par un rapprochement historique entre Rabat et Madrid. Enfin, l'introduction du nom de l'Espagne dans ce feuilleton éculé, reconstruit ex nihilo, paraît trahir l'amertume de son auteur face à l'évolution que connaissent depuis plusieurs années les rapports entre Rabat et ses partenaires régionaux.