La Chambre de commerce d'Amman (ACC) et l'ambassadeur du Maroc en Jordanie, Fouad Akhrif, ont tenu mardi 3 juin une réunion destinée à explorer des modalités concrètes de développement des relations économiques entre les deux pays, soulignant la nécessité d'une coordination institutionnelle approfondie et d'un engagement accru des secteurs privés. Des relations politiques solides mais un commerce jugé modeste Dans un communiqué consulté par Barlamane.com, le président de l'ACC, Khalil Al-Haj Tawfiq, a salué la constance des relations politiques entre Rabat et Amman, tout en déplorant le faible niveau des échanges : «le volume des transactions ne reflète nullement les possibilités offertes par nos deux économies». Il a pointé la rareté des délégations commerciales et l'absence de concertation effective entre chambres consulaires comme obstacles persistants. Une ouverture mutuelle vers les marchés africains et syriens M. Al-Haj Tawfiq a annoncé un accord conclu avec la députée marocaine Khadija Hajoubi en vue d'accueillir à Amman, avant la fin de l'année, une exposition consacrée à l'artisanat traditionnel et aux produits du terroir marocain. Un jumelage est également envisagé entre l'ACC et la chambre de commerce de la région Fès-Meknès. «Nous sommes disposés à accompagner les entreprises marocaines dans leur installation en Jordanie», a-t-il déclaré, avant d'inviter à une participation conjointe aux projets de reconstruction en Syrie. Il a en outre qualifié le Maroc de «porte stratégique pour les sociétés jordaniennes désireuses d'accéder aux marchés du continent africain». Il a par ailleurs plaidé pour des procédures de visa assouplies, ainsi qu'un travail concerté avec l'ambassade du Maroc pour faciliter les déplacements d'affaires et les salons spécialisés. Un forum d'affaires proposé au Maroc M. Akhrif, lui, a exposé la profondeur des liens bilatéraux mais a regretté que les relations économiques demeurent «en deçà de la densité du partenariat politique». Il a encouragé les deux parties à «mobiliser leurs efforts pour exploiter pleinement les accords existants et les complémentarités sectorielles», tout en mettant en avant les projets en cours dans son pays. Il a suggéré l'organisation d'un forum d'affaires au Maroc, consacré aux filières porteuses. Il a également appelé les entreprises jordaniennes à participer aux missions économiques bilatérales, en tirant parti des facilités offertes par les accords de libre-échange. Les membres du conseil d'administration de l'ACC ont pour leur part insisté sur la nécessité de réactualiser les protocoles bilatéraux et conventions signées, en vue de favoriser un commerce plus varié, un élargissement des produits échangés et une coopération accrue dans les domaines du tourisme, du transport et de la logistique. Ils se sont félicités de la reprise attendue des vols directs entre les deux pays dans le courant de l'année, tout en soulignant l'inefficacité du fret maritime actuel, qualifié de «long et peu fiable», et ont plaidé pour des liaisons plus performantes. Selon les données officielles, les exportations jordaniennes vers le Maroc ont atteint 42 millions de dinars jordaniens (JD) en 2024, tandis que les importations s'élevaient à près de neuf millions de JD. Les principaux débouchés jordaniens concernent les engrais, les dattes, les vêtements et les semences maraîchères.