Le Maroc a figuré, en 2024, parmi les dix premiers pays d'origine des demandeurs d'asile dans les Etats membres de l'Union européenne et les pays associés (UE+), avec 25 347 demandes enregistrées, selon le rapport annuel de l'Agence de l'Union européenne pour l'asile (EUAA) de 206 pages consulté par Barlamane.com, jeudi 19 juin. Ce total représente une diminution de 18 % par rapport à l'année précédente. Une présence marocaine significative, mais disparate selon les Etats La présence des ressortissants marocains demeure marquée dans plusieurs Etats membres. La Slovénie indique que 63 % des demandeurs d'asile recensés en 2024 étaient originaires du Maroc. La Bulgarie, pour sa part, en comptabilisait 7,1 %, plaçant le royaume au troisième rang des nationalités déclarées. La Slovaquie et l'Irlande signalent également une part notable de requêtes émanant de citoyens marocains. Le rapport souligne que certains pays, tels que l'Italie, ont rejeté un nombre particulièrement élevé de demandes en provenance de ressortissants marocains. Dans ce contexte, l'Irlande a officiellement intégré le Maroc à sa liste nationale des pays d'origine dits «sûrs», ce qui a pour effet de soumettre les requêtes à un examen plus sommaire. Des mesures de filtrage accéléré dans l'espace Schengen En Suisse, les autorités ont instauré, à l'échelle nationale, une procédure administrative en 24 heures spécifiquement destinée aux requérants issus du Maghreb – dont le Maroc. Cette orientation vise à traiter, dans les plus brefs délais, les dossiers jugés manifestement infondés, selon les autorités helvétiques. Parallèlement, des missions de collecte d'informations sur le pays d'origine (COI) ont été menées au Maroc par le Centre belge de documentation sur les pays d'origine (CEDOCA), dans le but de fournir aux services d'asile européens une base documentaire précise et contextualisée pour l'évaluation des demandes. Le Maroc au cœur des dispositifs de coopération extérieure Le rapport fait également état de l'inscription du royaume du Maroc dans les plans d'action géographiques élaborés par la Commission européenne, notamment ceux consacrés aux routes migratoires méditerranéennes et atlantiques. Ces orientations incluent un renforcement de la coopération technique avec les pays du Maghreb, en matière de gestion des flux, de lutte contre les réseaux de trafic d'êtres humains et de coordination transfrontalière. Par ailleurs, l'EUAA continue de soutenir les autorités administratives de la région MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord), dont fait partie le Maroc, afin d'accompagner l'évolution des dispositifs de protection dans les pays tiers. Dans un climat international marqué par une vigilance accrue aux frontières extérieures du bloc communautaire, le Maroc demeure un acteur structurellement associé aux politiques européennes de migration et d'asile, tant comme pays d'origine que comme partenaire de coopération.